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Par Béatrice Flammang


Pour chacun de nous, elle évoque quelque chose, on la prévoit, on la craint, on s’en protège, on la reçoit comme un cadeau. L’ethnologue Françoise Cousin a rassemblé près de 95 pièces et documents iconographiques sur la pluie, issus des collections du musée, pour explorer les approches symboliques, religieuses, artistiques et naturelles de ce phénomène météorologique. Ces objets provenant d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques ont été choisis en raison de leur singularité et de leur qualité esthétique: capes sophistiquées, masques majestueux, statues curieuses, cerfs-volants, instruments de musique côtoient animaux étranges et pierres à magie. Des extraits de films et des archives sonores liés aux rituels ancestraux plongent les visiteurs dans un univers où la pluie est divinisée. Une exposition pour petits et grands à découvrir jusqu’au 13 mai 2012 au musée du Quai Branly.

Phénomène vital pour la terre et ses habitants, la pluie par son absence ou ses excès est bénéfique ou catastrophique. Les espoirs et les craintes des sociétés à son égard s’investissent dans des actes et dans des objets. Françoise Cousin, commissaire de l’exposition, a réuni des oeuvres à forte charge émotionnelle et esthétique et des objets ordinaires ou strictement utilitaires. Ainsi le trivial et le spirituel, le profane et le religieux sont confrontés. Et comme l’ethnologue l’explique  » traiter de la pluie mène plus largement à aborder la place de l’homme dans l’univers spatio-temporel, à explorer les théories cosmogoniques que les différentes sociétés ont développées ».


Trois objets symboliques, une « pierre à magie » de Nouvelle Calédonie, une sculpture zoomorphe et une plaque gravée du Mexique préhispanique accueillent les visiteurs dans cette exposition articulée en trois parties. « Sous la pluie », la première section, présente vêtements et accessoires que l’homme a crées pour se protéger. Grande feuille de fuki, manteau en papier huilé, capuches en bambous, anorak d’Alaska en boyaux de phoque…ces objets allient efficacité et élégance.


La seconde partie de l’exposition est consacrée aux rituels. La pluie est nécessaire à la vie sur terre mais elle peut être dévastatrice. Les hommes cherchent alors à la maîtriser en réalisant des rites de pluie. Masques, sculptures, offrandes ou instruments de musiques servent d’intermédiaires pour appeler la pluie ou la contrôler: masque ciwara et marionnettes au Mali, masque-papillon au Burkina-Faso, sonnailles de danse des Indiens,  » Fiancées de la pluie », la figurine rituelle promenée par les jeunes filles au Sahara. Cette section s’achève sur la projection d’extraits de films documentaires de Jean Rouch sur les rituels de pluie en Afrique.


« Une barque du déluge » en bronze du Laos ouvre la dernière partie dédiée aux symboles et métaphores de la pluie. Parmi ces illustrations symboliques ou métaphoriques, une place particulière doit être faite aux animaux et aux minéraux. Batraciens de toutes formes pullulent et leurs cris retentissent, heureusement sans effet! Certains minéraux, par leur aspect, évoquent la pluie ou les phénomènes climatiques qui y sont liés et interviennent dans les rites agraires, comme » la pierre en forme de nuage ». Mais les divinités attendent les visiteurs. Indra, Tlaloc, Chalchiuhtlicue, Shango, Hevioso, Dongo sont au rendez vous. Ces représentations divines permettent d’aborder les conceptions de l’univers dans différents contextes culturels. Le dieu Tlaloc, associé à la déesse Chalchiuhtlicue, assure la venue et le contrôle des pluies, il est une des divinités prééminentes du panthéon Aztèque. Shango au Nigéria, Hervioso au Bénin, Dongo au Mali font l’objet de cultes importants. De magnifiques statuettes s’offrent à la vue des visiteurs. Les rites religieux témoignent des stratégies mises en oeuvre pour maintenir l’équilibre de l’univers garant de celui des sociétés. Et en conclusion de l’exposition, un clin d’oeil, sont présentés une accumulation de cerfs-volants népalais destinés …à …faire partir la pluie!

Pour les enseignants


Des visites scolaires sont proposées: visites autonomes, guidées, contées et ateliers sont accessibles uniquement sur réservation au 01 56 61 71 72 du lundi au vendredi de 10h à 16h30. Les activités en groupe sont programmées du mardi au samedi dès 9h40. Le dossier pédagogique est en cours de finalisation. Il a pour objectif d’articuler la visite de l’exposition avec le travail conduit par les enseignants en classe: description et explication de l’exposition et proposition de pistes de recherche et d’activités à conduire en classe autour de certaines oeuvres exposées et en lien avec le programme.

Les visites en famille


Un livret-jeu « Petites histoires de pluie », disponible à l’accueil pour les 7-12 ans est destiné à leur faire découvrir l’exposition, à travers quatre histoires, d’une manière ludique et originale,

« La boîte à poème pour les enfants », » un haïku de Bashô ». La pluie inspire les peintres et les poètes. Au Japon, il existe plus de 400 mots pour dire qu’il pleut! Le musée suggère aux enfants de composer un petit poème sur la pluie, un « haïku » un poème de trois phrases. Mais il y a des règles à respecter: la première phrase fait 5 syllabes, la seconde en fait 7, la troisième en fait 5.


L’atelier « la pluie »(1h30). Cet atelier propose aux familles avec enfants de 3 à 5 ans une visite de l’exposition, suivie d’une séquence de création sur les sons, les rites et les coutumes liées à la pluie.

Béatrice Flammang


Liens :

Le site de l’exposition

http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/exposition[…]

La brochure enseignants et scolaires 2011-2012

http://www.quaibranly.fr/fileadmin/user_upload/enseign[…]

Le site pour les enseignants

http://www.quaibranly.fr/fr/musee/publics/enseignants.html