Par François Jarraud
Quel sera l’impact de la réforme des rythmes scolaires sur une ville ? Et comment s’y prépare-t-elle ? C’est à Blois, une ville moyenne, que nous interrogeons la municipalité. Pour Yann Bourseguin, maire-adjoint à l’éducation, la réforme des rythmes scolaires “ça risque de coûter une fortune”. Du coup, le calendrier est-il jouable ?
“Le redéploiement ne suffira pas”, annonce d’emblée Yann Bourseguin. Actuellement la ville accueille aussi environ un dixième des enfants le mercredi matin. Il faudra dorénavant prendre en charge entre la moitié et la totalité des enfants chaque soir 4 jours par semaine. “Passer de 400 enfants à 4500 c’est une énorme différence”, estime Y Bourseguin. “En fait tout va dépendre de la part du périscolaire qui sera pris en charge par l’éducation nationale et de celle qui sera à la charge de la municipalité”, ajoute-il. V Peillon a proposé aux syndicats le 16 octobre que les enseignants prennent en charge une demi-heure chaque jour, ce qui confierait aux communes une demi-heure également. Cette proposition est combattue par les syndicats qui demandent la fin des cours à 15h30, comme le Snuipp, ou une compensation, comme le Se-Unsa. De leur coté les cilles demandent une pause méridienne de 2h ou 2h30 ce qui allégerait totalement les communes. “Si on doit prendre en charge les enfants à 15h30 avec un taux d’encadrement type Jeunesse et sports ça implique 200 heures d’animation supplémentaires à payer”, explique Y Bourseguin.
Mais où les mettre ces enfants ? A Blois une seule école, récente, dispose de locaux spécifiques pour le périscolaire. Dans toutes les autres, “il faudra occuper les salles de classe”, estime Y Bourséguin. “Quelle que soit la solution imposée au niveau national, les parents ne viendront pas chercher leurs enfants une heure plus tôt”. Avantage : occuper les salles de classe impose un accord avec l’éducation nationale. “Cela permettra de refaire un accord de partenariat avec l’éducation nationale” , estime Y Bourseguin. “La commune finance déjà une très grande partie du coût de l’enseignement primaire. Avec cette réforme le temps périscolaire pourrait devenir plus important que le temps scolaire. Cela interroge sur la place de l’enfant”.
Des enseignants absents. Pour construire ce nouveau partenariat il faudra que les enseignants blésois se sentent concernés. Selon Y Bourseguin, un seul directeur d’école a participé à une réunion sur le projet éducatif local récemment. Cet aspect essentiel de la réforme n’est pas gagné.
François Jarraud
Voir aussi :
Rythmes scolaires : A Issy, les difficultés du consensus
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