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Dans cette conférence animée par le Café pédagogique au salon Educatice le 21 novembre, il ne s’agissait pas d’e-learning au sens strict du terme, mais de la façon dont l’éducation nationale s’empare des procédés et réflexions relatifs à la formation à distance, notamment pour ses personnels.

Henri Kighelman, directeur-adjoint du CNDP, a brossé le cadre général dans lequel ces plates-formes sont utilisées et a énoncé les atouts majeurs de leur utilisation, face aux très importants besoins de formation. Il estime que ces outils répondent notamment aux problématiques d’individualisation des parcours et des contenus. Ils favorisent la démocratisation de l’enseignement et reposent largement sur la présence synchrone et asynchrone des enseignants, dont la fonction comporte alors une part importante de tutorat et d’accompagnement.

Dès 2008, le ministère de l’éducation nationale a mis à disposition des académies le dispositif hybride Pairform@nce, reposant sur une plate-forme de formation en ligne, actuellement supportée par le CNDP, explique Benoît Ducange, chef du projet à la DGESCO. Ce dispositif, qui permet au ministère de « répondre aux priorités nationales, au développement de l’usage du numérique en classe et à accompagner les réformes et les nouveaux enseignements » est désormais un élément à part entière du plan national de formation, avec plusieurs centaines de parcours en production. Ces parcours, (disciplinaires, par exemple en mathématiques, ou transversaux, tel l’utilisation de jeux sérieux) à recensés dans un catalogue et validés par l’inspection générale ou locale, visent aussi bien la formation de formateurs que la production de scénarios pédagogiques du 1er et du 2nd degré. Près de 15 000 personnes sont cette année scolaire déjà inscrites dans le dispositif (plus de 30 000 l’an dernier).

Blandine Thion coordonne les projets de formation à distance des personnels de l’enseignement catholique, à l’intérieur du centre de formation Formiris. Elle présente le projet Suppl@net, qui concerne les suppléants en charge de classes et n’était a priori qu’un dispositif d’assistance pour répondre rapidement aux questions des ces enseignants, posées par mel, téléphone ou au travers d’un forum. Des face à face individuels, présentiels et à distance, sont proposés. Au fil du temps la plate forme s’est enrichie, mais conserve très fortement son caractère de réponse individualisée. Avec les mêmes outils d’accompagnement (ressources en ligne, forum, face à face, mel, …), il est proposé aux contractuels des établissements de préparer en partie à distance les concours professionnels, notamment le CAFEP.

Fort de son expérience en matière d’observation et d’analyse des pratiques pédagogiques, l’IFE, ici représenté par un de ses chercheurs, Simon Flandin, a construit un dispositif d’accompagnement des néotitulaires, Neopass@ction. Observatoire en 1ère phase, puis centre de ressources, le dispositif qui vise à aider les enseignants débutants à faire apprendre et trvailler leurs élèves, a évolué vers unespace de vidéo formation en ligne, en constant aller et retour entre la mise à disposition de ressources et leur évolution, en fonction de l’utilisation et des retours qu’en font les néotitulaires. Plusieurs enquêtes effectuées auprès des utilisateurs témoignent de leur satisfaction, montrant même qu’un nombre important d’entre eux envisagent de continuer à se servir du dispositif, alors qu’on ne pourra plus vraiment leur appliquer le qualificatif débutant.

Françoise Solliec