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Ce n’est certainement pas le commencement de la fin, peut-être même pas la fin du commencement. Mais Vincent Peillon a sauté un obstacle le 14 décembre en faisant adopter haut la main par le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) le projet de loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole.

Le CSE a adopté la loi d’orientation par 41 voix pour, 9 contre et 16 abstentions. Ont voté contre la loi Sud, la Cgt , FO et.. le Medef. La CGT, par exemple, a estimé que si « l’inflexion budgétaire … constitue une rupture avec la politique menée ces 10 dernières années… il reste un grand nombre de divergences majeures et de fond avec ce projet de loi ». La CGT cite l’école du socle et le socle commun, la décentralisation de l’enseignement professionnel et des CIO.

La FSU et la Peep se sont abstenus. Interrogé par le Café pédagogique, Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp Fsu, estime que « le refondation reste au milieu du gué ». Il souligne des mesures qui vont dans le bon sens comme la priorité au primaire, la redéfinition de la maternelle, les 60 000 postes ou la formation des enseignants. Mais il estime que « des sujets déterminants restent en chantier » comme la maquette des Espé, l’adaptation des nouveaux masters au primaire, la place de l’éducation prioritaire, l’avenir des Rased, la redéfinition du métier. La FSU pose aussi la question de la revalorisation « des perspectives d’amélioration de leurs conditions de travail et de rémunérations sont nécessaires alors que par ailleurs, nous vivons une crise importante de recrutement ».

Ont voté pour la loi les syndicats Unsa, Cfdt (Sgen et Fep), le Snalc, les parents de la Fcpe, les lycéens de l’Unl et les étudiants de l’Unef ainsi que la Ligue de l’enseignement. Ces votes sont souvent accompagnés de remarques. Ainsi le Se Unsa , tout comme le Snuipp, ont violemment critiqué les lenteurs apportées à régler la question des rythmes scolaires. Le Sgen portes ses inquiétudes vers les personnels.  » Comment ne pas remarquer le décalage qui se crée entre la transformation de l’école et l’immobilité des textes qui régissent le travail des enseignants. L’école rentre dans le 21ème siècle quand nos statuts et nos obligations restent bloqués 60 ans en arrière. Les règles qui avaient été négociées alors pour protéger les personnels deviennent inopérantes les unes après les autres, faute d’être adaptées à leur temps, laissant à nos collègues l’impression que l’exercice de leur métier est de plus en plus dérégulé. » Le Snalc, lui, craint que la loi oublie le collège unique pour lequel il y aurait une « absolue nécessité d’introduire de véritables parcours diversifiés ».

L’adoption de la loi a été facilitée par le fait qu’elle reste modeste dans son contenu, même si son annexe laisse voir un projet ambitieux pour l’Ecole. La plupart des décisions conflictuelles, comme les rythmes scolaires ou la définition du socle commun, relèvent du domaine du décret d’application ou de l’arrêté et ne sont donc pas incluses dans la loi.

François Jarraud

Sur la loi d’orientation