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« Je ne changerais pas une virgule à la lettre envoyée aux établissements ». Mardi 8 janvier, Eric de Labarre, secrétaire général de l’enseignement catholique souhaitait « lever les malentendus » suite au courrier envoyée aux établissements et au communiqué sur le mariage pour tous et « ramener à la raison ». Il a en fait défendu ses actions et l’idée de débats dans les établissements hors temps scolaire.

Le 18 décembre, le Secrétariat général de l’enseignement catholique (SGEC), responsable des établissements d’enseignement catholiques sous contrat avec l’Etat, a diffusé un communiqué rappelant qu’il est  » en désaccord avec une évolution législative ouvrant le mariage et la parentalité aux couples homosexuels » et que  » l’Enseignement Catholique.. appelle chaque membre des communautés éducatives des 8 500 écoles catholiques à prendre part, en conscience et avec clairvoyance, au débat qui doit enfin s’ouvrir ». Parallèlement, dans une lettre envoyée aux chefs d’établissement, il a invité chaque établissement à « prendre les initiatives qui lui paraissent localement les plus adaptées pour permettre à chacun l’exercice d’une liberté éclairée à l’égard des choix envisagés par les pouvoirs publics ». Et il précise : « ces initiatives peuvent être éventuellement le fait des parents d’élèves ». En réaction, le 4 janvier Vincent Peillon a envoyé un courrier aux recteurs els appelant à surveiller les établissements privés. « Le caractère propre de ces établissements ne sauraient leur permettre de déroger au strict respect de tous les individus et de leurs convictions », a déclaré le ministre. Pour lui il y a « faute » des établissements catholiques dans leur campagne contre le mariage pour tous.

Mardi 8 janvier, rondement, E. de Labarre affirme vouloir « ramener tout le monde à la raison ». « Vous connaissez notre modération » dit-il à la cinquantaine de journalistes présents, « notre prudence ». Il veut « introduire de la sérénité dans le débat », interrompre « un processus de guerre scolaire larvé ». Pour lui le communiqué « appelle au débat entre éducateurs », une activité positive. La lettre aux chefs d’établissement « ne concerne que les adultes ». Au final, la polémique ne repose que sur des malentendus ». Le procès en homophobie est « inacceptable » tout comme « le soupçon d’obscurantisme ».

Mais au final le secrétaire général de l’enseignement catholique refuse « toute faute et même toute maladresse ». Parce que le temps de la vie scolaire échappe au contrat avec l’Etat et « rien en s’oppose à ce que les communautés éducatives abordent toute question souhaitable  » sur ce temps. Parce que le débat fait partie de l’éducation des jeunes. Finalement, tout en se défendant de vouloir utiliser le temps scolaire, régi par le contrat avec l’Etat, pour des débats sur le mariage pour tous, Labarre va chercher dans le socle commun, compétences 6 et 7, leur justification ! « La liberté ne s’éduque pas dans le silence », affirme -t-il. Ainsi il justifie l’envoi par un établissement de la Manche d’un communiqué Apel sur le mariage pour tous associé au relevé de notes du premier trimestre. « Je n’ai rien à y redire ».

Bien loin de calmer ses troupes et le débat, l’enseignement catholique entend défendre ses valeurs dans ses établissements. Alors qu’il prépare des textes refondant les missions des établissements catholiques, le débat sur le mariage sur tous permet aussi en interne de resserrer les boulons.

François Jarraud