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De 1940 à 1944, « l’aryanisation économique » a organisé la spoliation systématique des entreprises, des commerces et des biens appartenant aux juifs, sur l’ensemble du territoire français, en vue  » d’éliminer l’influence juive de l’économie nationale ». En France et plus largement en Europe, les spoliations furent un rouage essentiel du processus d’exclusion des juifs, qui facilita ensuite leur extermination. L’exposition du Mémorial de la Shoah propose d’éclairer, tant les bases de cette politique d’Etat, que ses rouages en la réinscrivant dans le contexte de l’Europe nazie. L’exposition est ouverte jusqu’au 30 septembre. Des visites gratuites et guidées sont proposées.

Une exposition en quatre parties

L’exposition s’appuie sur de nombreux documents d’archives originaux, provenant notamment des fonds des Archives nationales et départementales. Elle met également en avant huit exemples de biens concernés dans le département de l’Isère et la ville de Grenoble. Elle s’articule autour de quatre sections.

« Les spoliations dans le Reich et en Europe »

Cette première partie présente chronologiquement la mise en place progressive en Allemagne de la politique d’aryanisation, d’élimination des juifs de la vie économique, de 1933 à 1938, puis l’extension de cette politique, au delà des frontières allemandes, en Europe, avec les vagues de violences qui l’ont accompagnée. En 1941, dans la quasi totalité de l’Europe allemande, l’aryanisation est appliquée.

« L’aryanisation en France »

La seconde partie présente les violences et la publications des textes officiels antisémites. Pour éviter que les biens confisqués enrichissent l’occupant, le régime de Vichy promulgue de sa propre initiative, des lois à l’encontre des juifs de France et l’Etat, se dote d’une administration spécialisée dévolue à la seule gestion de » la question juive ». Les juifs ne peuvent désormais plus qu’ exercer des emplois subalternes, sans responsabilité et sans droit à la propriété.

« L’aryanisation, un processus et ses acteurs, des exemples concrets

L’application de la politique d’aryanisation sous la houlette du Commissariat général aux questions juives (CGQJ), implique un nombre important d’administrations au plan national et local mais elle demande aussi l’implication de la population. Dans chaque région de la zone occupée et de la zone libre, la mise en place concrète de cette politique est soigneusement organisée. L’exposition l’illustre à travers l’exemple du département de l’Isère, et de la direction générale du CGQJ de Lyon dont il dépend, cette direction étant une des plus importantes de France, tant du point de vue des effectifs employés, qu’en raison du nombre de juifs qu’y s’y trouvent recensés, plus de 10% de la population juive de France.

« Le bilan de l’aryanisation »

En 1944, tous les biens identifiés sur l’ensemble du territoire n’appartiennent plus à leurs légitimes propriétaires, leurs ventes sont en cours. La Libération arrête le processus. Deux services administratifs sont crées pour mettre en place une véritable politique de restitution. Mais c’est au spolié de se manifester, or ce sont des familles entières qui ont disparu. Le problème des biens en déshérence se pose, des commissions d’enquêtes sont instituées. La question des restitutions se clôt avec l’installation d’une commission d’indemnisation, et la création de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, dotée avec les fonds en déshérence.

Autour de l’exposition sont programmées des rencontres et des projections. La première est prévue le jeudi 31 janvier à 19h, sur le thème  » L’aryanisation dans l’Europe nazie », elle est animée par Tal Bruttmann, historien et commissaire de l’exposition. L’entrée est libre sur réservation.

Visites gratuites et guidées

Des visites guidées gratuites de l’exposition pour les individuels sont prévues les jeudis 7 et 28 février et les jeudis 14 et 28 mars 2013 de 19h30 à 21h sans réservation préalable.

Pour les scolaires

Les enseignants peuvent organiser des visites libres, ou demander au service pédagogique des visites guidées pour les lycéens. Une projection-rencontre est proposée aux élèves de la première à la Terminale, le jeudi 28 mars, sur le thème « Les spoliations des biens juifs pendant l’occupation ». Le documentaire « Des camps dans Paris » sera suivi d’un débat avec des historiens. Des visites guidées sont proposées sur demande aux groupes (associations, CE) ainsi qu’aux scolaires (élèves de la Seconde à la Terminale). Contact : Tél. : 01 53 01 17 86.

Béatrice Flammang

L’exposition

Les activités et formations pédagogiques pour les scolaires et les enseignants