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Alors que plusieurs syndicats participent le 31 janvier à une journée d’action commune pour les salaires et la suppression de la journée de carence, le Se-Unsa, second syndicat du primaire, se tient à l’écart. C4est l’occasion de demander à son secrétaire général son sentiment sur ce moment particulier où la refondation commence à s’incarner.

Des intersyndicales appellent à des actions le 31 janvier et le 12 février. Le Se Unsa n’y participe pas. Pourquoi ?

Le mouvement du 12 février est contre la loi d’orientation et le décret sur les rythmes scolaires. Or ce n’est pas notre position. On a voté au CSE pour la loi. Par rapport au mouvement du 31 janvier, dans le contexte de crise actuel, on estime qu’il est difficile de faire une grève de témoignage.

On a l’impression que le mécontentement augmente chez les enseignants à propos de la réforme des rythmes ? Est ce votre avis ?

La question des rythmes est complexe . Nos collègues sont partagés. Il y a beaucoup d’inquiétude. La majorité des enseignants ne sait pas comment le décret sera appliqué, si ce sera en 2013 ou en 2014. On ne sait pas si les enseignants seront associés à la décision des municipalités. On avait demandé en urgence des réunions tripartites parce qu’il faut que les enseignants entendent les problèmes financiers des communes et la commune les besoins des enseignants. Mais Peillon ne les a pas réuni. Nos collègues sortent de dix années où les mauvais coups se sont succédés. On craint des affrontements locaux s’ils ne sont pâs associés au changement de rythmes. C’ets le travail des Dasen d’y veiller. Il ne serait pas acceptable que les dasen imposent les mêmes horaires à la tête de tout un département. Le temps des personnels est venu.

Des maires annoncent qu’ils feront payer les activités périéducative. Qu’en pensez vous ?

Je n’y crois pas. Certes, les communes vont avoir des années difficiles. Mais les maires doivent rendre compte à leurs électeurs. S’il y a paiement ce sera comme pour les garderies de façon symbolique.

Vincent Peillon promet une refonte des programmes scolaires. Où en est-on ?

La loi d’orientation prévoit la création d’un Conseil supérieur des programmes. Après le vote de la loi il aura à revoir les programmes du primaire l’année prochaine. La Dgesco souhaitera probablement consulter largement les enseignants sur ces nouveaux programmes.

Si les nouveaux programmes sont pour 2015, qu’est ce qui va changer à la rentrée 2013 pour les enseignants ?

En matière d’éducation, les changements sont toujours lents et entre les intentions politiques et la déclinaison sur le terrain il y a un grand écart. Mais dans la plupart des académies, pour la première fois depuis des années on ne va pas supprimer des emplois mais en ajouter. C’est une vraie rupture. Il y aura 3000 postes supplémentaires dans le premier degré. Les collègues verront le plus de maitres que de classes par exemple. En attendant nous sollicitons du ministre l’ouverture, sans tarder, d’indispensables discussions. Nous revendiquons l’obtention d’une indemnité de 100 euros mensuels et d’un ratio d’accès à la hors-classe offrant enfin à toutes et à tous de réelles perspectives de carrière.

Propos recueillis par François Jarraud