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Doit-on détecter les futurs potentiellement décrocheurs dès 7 ans, c’est à dire à peine entrés dans le système éducatif ? C’est la question que pose en premier la démarche de l’Institut de la statistique du Québec qui a élaboré, sous l’autorité de M Janoscz, une méthode de prédiction des risques de décrochage. Un travail important mais qui mène où ?

Il faut dire que le problème est aigu au Québec. A 20 ans, un quart des jeunes, un garçon sur trois, n’ont pas de qualification de niveau secondaire. Ces jeunes auront du mal à entrer dans l’emploi et globalement couteront cher à la collectivité. Il est donc impératif de diminuer le nombre de sorties sans qualification et d’aider ces jeunes à aller au bout de leurs études.

Pour cela l’ISQ a élaboré un questionnaire qui permet, dès 7 ans, de définir quels élèves sont susceptibles de décrocher. Partant d ela réalité du fait que le décrochage est multifactoriel, l’ISQ met en évidence un ensemble de facteurs. Le premier concerne les caractéristiques sociodémographiques de la famille : être pauvre, monoparental, mère sans diplôme sont des facteurs aggravants. Le second concerne « l’environnement familial » de l’enfant., par exemple l’état de santé des parents, leur consommation de tabac, la « satisfaction conjugale ». Le troisième facteur est les notes obtenues par l’enfant. Le quatrième concerne le comportement de l’enfant : attention, assiduité etc., et sa motivation : attachement à l’école, investissement scolaire. Le questionnaire s’intéresse encore à la santé physique et mentale de l’enfant, à ses habitudes de vie (alimentation, sommeil etc.), à ses relations sociales (victimisation, retrait social etc.) et au climat de l’école.

Un questionnaire pour quoi faire ? Ce questionnaire résume beaucoup de connaissances accumulées sur le décrochage. Mais c’est son usage qui pose problème. En effet il peut certes attirer l’attention des enseignants sur des élèves et les amener à proposer des soutiens. Il peut aussi stigmatiser tel ou tel enfant et contribuer à légitimer, dès 7 ans, l’idée de la mise au rebut d’une partie des enfants.

L’étude

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M Janoscz interviewé par le Café