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Sous le titre « De l’oxygène pour l’Ecole », l’UMP publie un contre rapport à la loi Peillon qui se singularise par son conservatisme à tout crin. Ce travail, qui se réduit à 4 mesures de portées très limitées, montre que le principal parti d’opposition n’a pas eu le temps de faire son unité sur un véritable projet pour l’Ecole. S’y expriment les vieilles rengaines anti « pédagogistes » qui, de Robien à Darcos, ont accompagné la dégringolade de l’Ecole.

Dans les auteurs de ce rapport on retrouve Xavier Breton, Jean-Frédéric Poisson et Frédéric Reiss. Mais c’est surtout le nom de Benoit Apparu, un des principaux contributeurs au débat sur la loi devant la commission, qui brille par son absence. Elle se fait cruellement sentir à la lecture du rapport.

« Il faut prendre acte de l’échec des excès de certains courants pédagogistes et réfléchir à la notion d’une juste égalité devant le système scolaire pour en tirer toutes les conséquences organisationnelles », affirme le rapport qui voit en ces courants les causes des défaillances d’un système scolaire que l’UMP a géré durant 10 ans.

Le rapport recommande de « réaffirmer dans la loi que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants » et veut « leur redonner toute leur place au sein de l’école » sans qu’on sache précisément ce que cela veut dire. Il règle la question de la formation des enseignants par « un véritable coaching des jeunes enseignants par des enseignants expérimentés et dont les résultats sont reconnus », proposition qui manque singulièrement de sérieux au regard de ce qui se fait dans les pays développés mais qui se rattache à ce que Darcos et Chatel ont fait.

L’UMP veut également « une réforme du statut des enseignants, notamment pour mieux y intégrer la reconnaissance du travail de suivi des élèves », c’est-à-dire la paie au mérite telle qu’elle existe dans certains états américains. Enfin le parti veut « aller plus loin dans l’autonomie donnée aux établissements » avec « un vrai statut de directeur d’école ».

Pour « passer d’une vision égalitariste et uniforme de la réussite des élèves à une différence créatrice », l’UMP préconise « l’instauration de groupes de niveaux dans les classes ou encore la mise en place de filières différentes mais égales adaptées aux spécificités des élèves » , des solutions que l’OCDE rejette parce que non seulement elle s tirent le niveau des élèves des milieux populaires vers le bas mais globalement elles font baisser le niveau général du système éducatif.

Cerise sur le gateau, l’UMP veut soumettre l’introduction du numérique au « principe de précaution…L’introduction des pédagogies numériques doit se faire de manière circonscrite et prudente ». En gros le numérique ne doit pas sortir des ghettos des langues et des publics particuliers.

François Jarraud