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« Pour la rentrée 2013 c’est un effort sans précédent qui est prévu en faveur du remplacement : 1000 nouveaux postes y seront consacrés », annonce le ministère. Le 18 avril dans Le Parisien, le ministre de l’éducation nationale précise :  » il y a, aujourd’hui, dans certains territoires », une « rupture du service public d’éducation… Quand un enseignant absent n’est pas remplacé au collège ou au lycée, c’est déjà assez préjudiciable, mais l’élève peut au moins continuer à aller en cours dans les autres matières. Quand cela se produit à l’école primaire en revanche, c’est intolérable ».

Le ministère précise que 5000 postes de remplaçants ont été supprimés de 2009 à 2012 dont un tiers dans le premier degré. La situation est particulièrement grave à Créteil où 200 postes ont disparu depuis 2009 et où les parents ont occupé mardi les écoles pour protester contre le non remplacement d’enseignants.

V Peillon annonce 720 nouveaux postes de remplaçant dans le premier degré en septembre et 280 dans le second. Plus de 200 nouveaux postes ouvriront à Créteil : 119 dans le premier degré et 115 dans le second. Lyon, Versailles et Bordeaux sont aussi mieux dotées.

Réactions syndicales

Pour le Snuipp, premier syndicat du premier degré, « la reconstitution du vivier de remplaçants qui permette d’assurer les remplacements de congés maladie, de maternité et de rendre possible les départs en formation est une nécessité ». Le syndicat rappelle qu’il y a 24 500 remplaçants et 20 000 congés de maternité par an. Le Snuipp invite le ministre à donner des consignes aux recteurs pour orienter les moyens vers ces 720 postes de remplaçants.

Dans le second degré, le Snpden, premier syndicat de chefs d’établissement, est plus sceptique. « Du coté des remplacements, ça ne peut aller que mieux. 1000 postes c’est mieux mais ça ne règle rien », nous a dit Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN. « Les difficultés se sont accumulées depuis plus de 20 ans. Mais je ne vois rien dans les propos du ministre qui modifient structurellement la situation. Surtout, il faut dire que le fonctionnement de l’éducation nationale est la première cause de cours non assurés. Cette année par exemple on a créé de nouvelles épreuves de langues au bac qui obligent à supprimer des cours. Quand le ministère imagine ces épreuves, il est clair que pour lui les cours ne sont qu’une variable d’ajustement. Il est donc assez peu crédible sur la question du remplacement. La seule solution serait de changer les examens. C’est vrai pour les langues vivantes au bac mais aussi pour l’épreuve d’histoire des arts au brevet, ou les épreuves expérimentales. Enfin il y a la question de la qualité des remplaçants. On recrute ce que l’on trouve et la demande est très supérieure à l’offre ».

François Jarraud