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Paris consacre une rétrospective de grande envergure à l’artiste américain Keith Haring. Près de 250 oeuvres réalisées sur toile, sur bâche ou dans le métro, sont exposées sur deux sites, le Musée d’Art moderne et le Centquatre, « Keith Haring,The political line ». Cet événement se devait d’être organisé à Paris, la ville qu’il affectionnait, où il a séjourné souvent, travaillé et exposé à de nombreuses reprises. Cette double exposition permet d’appréhender l’importance de son oeuvre et plus particulièrement la nature profondément « politique » de sa démarche, tout au long de sa carrière. De nombreuses animations sont proposées aux familles et au jeune public.

L’artiste emblématique des années 1980

Keith Haring (1958-1990) fut l’un des artistes les plus célébrés de son époque. Après ses débuts dans le métro avec ses « Subway Drawings », il connaît la notoriété à seulement 24 ans. Figure emblématique de la scène New-Yorkaise, proche d’Andy Warhol, ce virtuose du dessin fréquente le milieu « Underground » et réalise des graphismes au syle incomparable sur de multiples supports, ainsi que sur des produits dérivés. Sa notoriété internationale l’entraîne à voyager aux quatre coins du monde pour y réaliser des peintures murales, y exposer ses oeuvres et même ouvrir des boutiques où il vend ses produits dérivés. Apprenant qu’il est séropositif, il crée une fondation portant son nom, afin de soutenir les organisations impliquées dans l’éducation, la recherche et les soins liés au sida, ainsi que les organismes à but non lucratif qui aident les enfants défavorisés.

Un graphisme connu de tous

Simplistes les petits personnages de Keith Haring? Son code graphique, composé de symboles « simples », est destiné à se faire comprendre du public, à abolir les frontières entre l’art et la vie quotidienne et à transmettre ses idées politiques et ses messages de justice sociale, de liberté individuelle et de changement.Il a multiplié les engagements tout au long de sa vie: il n’a cessé de lutter contre le racisme, le capitalisme et toutes sortes d’injustice et de violence, notamment l’Apartheid en Afrique du Sud, la menace nucléaire, la destruction de l’environnement, l’homophobie et l’épidémie du sida.

Un parcours thématique au Musée d’art moderne de la Ville de Paris

Le parcours de l’exposition, organisé de manière thématique, qui débute par l’accrochage de ses premiers dessins, rend compte de ses prises de position critique.

« L’individu contre l’Etat » présente les oeuvres qui adressent des messages défiant l’autorité tutélaire de l’Etat, car il croit en la liberté pour chaque individu. « Capitalisme » témoigne de sa rébellion contre la société de consommation. « Les oeuvres dans l’espace public » rassemble ses affiches publicitaires, ses « Subway Drawings ». « Religion » présente sa lutte contre toutes les « religions de contrôle » mais aussi son respect pour la foi individuelle. « Mass Média » évoque la menace des nouvelles technologies sur la créativité et l’individualisme, et dénonce aussi l’hégémonie des médias. »Racisme » expose son combat contre toutes les formes de discriminations.  » Cocide, menace nucléaire et apocalypse » présente son engagement pour sauver la planète d’une guerre atomique. « Dernières oeuvres, sexe, sida et mort » explicite la bataille personnelle qu’il mena à partir de 1985 pour informer et éduquer sur cette épidémie, avant d’y succomber à son tour en 1990.

Les grands formats au Cent quatre

Le Cent quatre prolonge et complète la rétrospective en présentant les oeuvres grand format de Keith Haring, notamment l’une de ses plus importantes, « Les Dix Commandements » créée en 1985 et composée de 10 panneaux de 7 mètres de haut, inspirés de la Bible et réinterprétés par l’artiste. Les visiteurs peuvent également découvrir des sculptures monumentales et pénétrer dans la reconstitution du » Pop Shop » ouvert par l’américain à Tokyo en 1988.

Les animations famille et jeune public au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris

Les familles peuvent visiter l’exposition soit avec une intervenante qui commente particulièrement une oeuvre, soit à l’aide d’un livret conçu à leur intention et disponible à l’accueil. Des minis-ateliers plastiques leur sont également proposés sur réservation. Des visites-animations sont également prévues pour les enfants seuls, « Where is Keith? » pour les aider à déchiffrer les symboles du peintre.

Différents types d’ateliers sont organisés pour les enfants pendants les vacances scolaires, »Keith’ kids » pour les 7-9 ans et les 10-12 ans, où les jeunes dupliquent une silhouette de l’artiste, « Keith Haring’s playlist » pour les 12-15 ans qui s’imprègnent de l’ambiance musicale de New-York dans les années 80 et réalisent un remix sur ordinateur. Les 6-12 ans ont aussi la possibilité de rechercher les points communs entre l’artiste américains et Henri Matisse, le peintre qu’il affectionnait particulièrement

Les animations famille et jeune public au Cent quatre

Des visites commentées sont prévues, et les médiateurs s’adaptent à l’âge et au niveau de leurs interlocuteurs. Pour les familles accompagnées de très jeunes enfants, le Centquatre a prévu « Les Toiles Petites Visites » qui proposent la découverte d’une oeuvre suivie d’une manipulation qui permet d’explorer l’univers plastique de Keith Haring.

Béatrice Flammang

L’exposition au Musée d’art moderne de la Ville de Paris

Les grands formats au Cent quatre