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L’association qui regroupe les enseignants de maternelle tient son congrès annuel du 3 au 5 juillet à Chaumont. Le colloque réunit un millier d’enseignants avec des expositions pédagogiques et de nombreuses communications pédagogiques. Isabelle Racoffier, présidente de l’Ageem, en précise les objectifs. Pour l’Ageem, tous les enseignants du primaire doivent être formés aux spécificités du jeune enfant.

Quel est le thème de ce congrès ?

Le congrès est une rencontre de professionnels qui viennent se former suivant une formation durant 3 jours, en suivant une approche théorique et pratique. Près de 100 enseignants vont notamment exposer leur projet pédagogique. Le thème de cette année est « grandir et se construire, l’enjeu des traces à l’école maternelle ». On va aborder les différents types de traces : graphiques, psychologique, en lien avec l’espace, traces génétiques aussi par exemple. Toutes les traces qui peuvent poser problème pour les apprentissages.

L’école maternelle a été au coeur des débats lors de la loi de refondation, la droite défendant une école plus scolaire et la gauche adoptant une nouvelle école maternelle. Quelle est votre position ?

On est pour redonner un statut particulier à l’école maternelle de façon à avoir une formation plus adaptée pour les enseignants. On revient ainsi aux fondamentaux de l’école maternelle. C’est à dire partir du développement de l’enfant, s’appuyer davantage sur les apprentissages en rapport avec le développement de l’enfant plutôt que d’avoir un objectif difficilement atteignable si on prend pas en compte le corps, l’affectivité de l’enfant et son approche psychologique pour développer le cognitif.

On souhaite que l’école maternelle soit une entité de façon à ce qu’on anticipe pas les apprentissages. Cela n’empêche pas d’aovir un pont avec l’école élémentaire. Mais on demande que les enfants aient le temps d’apprendre, qu’on ait pas tout de suite un travail qui se fait au CP. On anticipe les apprentissages ce qui est catastrophique. Les enfants n’ancrent pas ce qu’ils apprennent. Pour apprendre il faut passer par le corps, par l’émotion avant de rationaliser. L’enfant par vivre une situation avant de la lire. L’enseignant ensuite le fera entrer dans la littérature jeunesse ou une oeuvre d’art. L’enfant est d’abord un être d’émotion et de mouvement.

Il y avait un débat sur les leçons de vocabulaire. Qu’en pensez vous ?

Si on veut acquérir du vocabulaire il faut passer par la sensation, par exemple le toucher. C’est ce qui permet d’identifier pour ensuite associer et mettre en relation. Si on veut faire apprendre du vocabulaire aux enfants il fait les faire ressentir pour les amener à associer un mot avec la matière et la sensation. Ensuite on mettra de la distance avec le corporel pour mettre en lien avec la littérature.

Vous demandez une formation particulière et un corps d’inspection particulier pour les écoles maternelles ?

On demande une formation allant de la petite section au CM2 comprenant le développement du tout petit jusqu’au cm2. L’enseignant doit savoir comment les choses s’élaborent au départ. On demande pas un corps d’inspection spécifique mais que tous les inspecteurs soient formés à ces approches psychologiques du jeune enfant. Parfois il y a un manque de formation.

Comment se porte l’Ageem ?

On a davantage de reconnaissance et de subvention. Mais il nous manque du temps de décharge pour faire mieux fonctionner l’association.

Propos recueillis par François Jarraud

Le site du congrès