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Qui est à l’origine de la notoriété des Arts primitifs dans le monde? Charles Ratton. Expert, marchand, collectionneur, Charles Ratton est connu pour avoir introduit, dès les années 1920, les Arts « primitifs » en France et aux Etats Unis en faisant évoluer la perception d’objets anthropologiques vers des objets d’art puis des chefs-d’oeuvre. Le musée du quai Branly revient sur le parcours de cette figure historique et lui consacre sa première exposition, « Charles Ratton, l’invention des Arts primitifs »

Plus de 200 oeuvres et documents d’époque retracent le parcours en France et aux Etats Unis de ce marchand d’art parisien à l’enthousiasme militant, et évoquent ses amitiés avec les artistes surréalistes, André Breton, Paul Eluard, ses collaborations photographiques avec Man Ray, son rôle majeur au côté de Jean Dubuffet dans la définition de l’Art Brut, et ses liens avec les grands collectionneurs de son temps.

Un parcours chronologique

L’exposition retrace chronologiquement le parcours de ce grand promoteur des Arts premiers, dont l’activité et la passion ont conduit à l’avènement des objets « primitifs »au rang d’oeuvres d’art. Ses études, sa vocation soudaine, et les nombreuses expositions et ventes qu’il organise, sont longuement explicitées: « L’exposition d’art africain et d’art océanien » au théâtre Pigalle en 1930, « L’exposition ethnographique au Trocadéro en 1931, la vente des collections de Miré, de Breton et d’Eluard, l’exposition « Sculptures et objets »en 1933, l’exposition « African Negro Art » en 1935 au Museum of Modern Art de New-York qui rassemble pour la première fois 600 oeuvres dans un musée d’art moderne et que Man Ray a immortalisée par de merveilleux clichés. Accumulant les éléments d’un savoir ethnographique historique et technique, Charles Ratton s’impose comme le principal connaisseur érudit de ces arts et affirme qu’ils sont dignes du même intérêt scientifique que ceux de la Grèce antique ou du Moyen-Age européen.

Charles Ratton et l’Art Brut

Après la Seconde Guerre mondiale, il contribue à la découverte de l »Art Brut », participe à la revue « Présence Africaine » et conseille Alain Resnais, en 1953, pour le tournage de son film « Les statues meurent aussi » qui après avoir été interdit, est devenu un classique, que les visiteurs peuvent découvrir intégralement à l’exposition. Une partie de la correspondance entre Charles Ratton et Jean Dubuffet est exposée dans cette section. En 1957, Charles Ratton est également associé à la création à New-York du Museum of Primitive Art, premier musée d’art consacré aux productions artistiques extra-occidentales, et qui avait comme objectif, entre autre, « d’imposer définitivement l’art primitif, en tant que partie intégrante des arts de l’homme ».

Les animations autour de l’exposition

Des visites guidées de l’exposition sont prévues tous les samedis et dimanches. Des conférences sont programmées en septembre sur des portraits de collectionneurs et d’experts en Art primitif. Un colloque international, « Inventions et réinventions de l’Art primitif » se tiendra dans la salle du théâtre Claude Lévi-Strauss, les 20 et 21 septembre.

Pour les groupes scolaires

Des visites libres ou commentées sont possibles sur réservation, pour les groupes scolaires,en septembre.

Béatrice Flammang

L’exposition « Charles Ratton, l’invention des Arts « primitifs »