Print Friendly, PDF & Email

« C’est l’année de vérité » a précisé d’emblée Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, le 5 septembre. La première fédération de l’Education nationale va observer « la première rentrée de V. Peillon » et entend peser sur les décisions ministérielles. Alors que le ministre ouvre des chantiers importants, comme la réforme du métier d’enseignant, et que les partenaires du système éducatif, comme les régions, veulent prendre toute leur place, la FSU manifeste sa présence et met en garde au cas où on oublierait sa puissance…

Attention, même si la mobilisation du 10 septembre est modérée, « ca ne veut pas dire que le personnel est satisfait », précise B. Groison. La FSU reconnaît qu’il y a du positif dans ce que V. Peillon fait : les postes ouverts, la priorité au primaire, la réforme du socle, une autre idée de l’Ecole sont mis à son profit. La loi d’orientation « permet un certain équilibre » et la Fsu ne fait pas mystère d’avoir pesé sur la balance. « Mais dans le quotidien des écoles les personnels ne voient pas le changement », affirme B. Groison.

Sur le chantier de la réforme du métier d’enseignant, B. Groison prévient que la Fsu repoussera « les idées saugrenues » comme l’annualisation du temps de travail. Elle souhaite que les personnels puissent « reprendre la main » sur leur métier et entend rappeler la revalorisation. Les personnels de direction, représentés par Catherine Manciaux, veulent mettre fin à la prime au mérite et voir reconnu l’alourdissement du métier.

L’éducation prioritaire doit voir sa carte révisée avec une concentration des moyens sur les zones les plus défavorisées. « Il ne faut pas de brutalité dans les sorties », a prévenu S. Sihr, secrétaire général du Snuipp. Il envisage une modulation de la prime et des moyens selon les difficultés locales. Dans tous les cas, « le personnel doit être consulté ». On sait que le ministère s’y est engagé.

Le secondaire entre dans les priorités de l’année pour la Fsu. Le conseil école – collège ne doit pas « devenir une hiérarchisation supplémentaire » et le syndicat « sera vigilant aussi sur la transition collège – lycée ». Le collège « ne doit pas être la fin du primaire ou le début du lycée », explique B. Groison. La Fsu fait entrer la réforme du lycée dans les priorités de l’année alors que V. Peillon la voit plus loin. « Le bilan de la réforme Chatel peut être fait rapidement », affirme Roland Hubert, co secrétaire général du Snes. « Il y a urgence ! »

Restent les relations avec les partenaires de l’Ecole comme l’association des régions de France (ARF). « On a pesé pour rééquilibrer la rédaction de la partie sur la carte des formations dans la loi d’orientation », rappelle B. Groison. « On a permis que l’orientation scolaire reste dans l’éducation nationale. Ca n’a pas été facile ». La FSU sera « vigilante » si de nouveaux déséquilibres sont avancés. « On ne laissera personne tranquille ». Les voilà prévenus…

François Jarraud