Print Friendly, PDF & Email

La Journée du sport scolaire qui a lieu le 18 septembre, verra-t-elle enfin la pleine reconnaissance du sport scolaire et de l’EPS dans le système éducatif français ? On attend des gestes du ministre. Mais, plus globalement, le système éducatif reconnait-il vraiment le « prof de gym » ?

L’EPS est la discipline qui a perdu le plus d’enseignants sous le gouvernement précédent. Elle a été ciblée prioritairement par la rue de Grenelle pour qui, visiblement, ce n’était pas un enseignement fondamental. L’horaire officiel est rarement respecté au primaire. En lycée , et particulièrement en lycée professionnel, l’horaire doit aussi parfois s’adapter aux exigences des autres disciplines. C’est que souvent l’EPS est saluée avec suffisance par les autres disciplines. Alors il ne faut pas s’étonner que, dans les situations de crise, elle soit sacrifiée. Luc Chatel avait trouvé une solution pratique. Avec « cours le matin, sport l’après-midi », il invitait les clubs sportifs à venir remplacer en partie les professeurs d’EPS. Comme si EPS et sport étaient synonymes…

Mais c’est quoi la différence ? L’EPS est un enseignement citoyen. Il ne vise pas prioritairement la performance sportive. L’EPS se soucie de la transmission des valeurs sportives. L’EPS est associé à la lutte contre l’obésité. Les professeurs d’EPS ont appris à choisir des activités qui conviennent aux deux sexes ou à différencier. Ils n’hésitent pas à casser le stéréotypes, à faire jouer les filles au foot et entraîner les garçons dans la danse. Peu de disciplines ont fait le travail sur elles comme l’EPS en ce qui concerne la parité.

Mais regardons déjà autour de nous. Le professeur d’EPS est-il un véritable professeur ? Ressemble-t-il, avec son survêtement et tout ce matériel, à un professeur ? Observez bien vos conseils de classe. Quelle place est accordée au professeur d’EPS ? Que pèsent ses propos ? Et sa discipline quand il faut faire un choix d’orientation ? A coup sur, au quotidien, la place de l’EPS dans votre établissement reste souvent secondaire.

Dans une culture scolaire qui ignore le corps, l’EPS a une place à part. Sa présence est liée à celle du bien être, une autre valeur qui a du mal à trouver sa place dans l’Ecole. A l’occasion de la Journée du sport scolaire, les enseignants attendent des décisions sur leur statut ou leurs horaires. Ils attendent aussi une reconnaissance que la refondation porte en germe. Reste à la faire éclore.

F Jarraud