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Comment qualifier l’ajournement de la refonte du calendrier scolaire annuel ? Ce que le Snalc a présenté le 17 septembre comme un enterrement est baptisé par le ministère comme une pause dans la réforme des rythmes…

« Comme tous les Français l’ont observé, je suis en train de changer la semaine scolaire des enfants et cette réforme ne s’est pas faite en un an et va prendre deux ans. Lorsque nous aurons fini cette première réforme, nous commencerons les discussions pour lancer une autre réforme et voir les autres aspects du calendrier, dont l’année scolaire », a déclaré à l’AFP Vincent Peillon le 18 septembre.

Les 36 semaines maintenues au moins jusqu’en 2016

La 17, lors d’une réunion avec les syndicats, la Dgesco avait diffusé des projets de calendrier pour les trois années de 2014 à 2017 organisés sur 36 semaines de cours. Dans la soirée, plusieurs syndicats , dont le Snalc, communiquaient sur ces calendriers inchangés jusqu’à la fin du quinquennat. Le matin du 18, une source ministérielle nous déclarait que le ministre avait l’obligation de publier les calendriers scolaire sur trois ans mais qu’il « ne s’interdisait pas de les renégocier en 2015″.  » Comme le code de l’éducation le prévoit, le ministère de l’éducation nationale a présenté aux partenaires sociaux un projet de calendrier triennal dans le cadre d’une année scolaire qui comporte trente six semaines au moins réparties en cinq périodes de travail de durée comparable. Les concertations actuellement conduites avec les partenaires sociaux s’inscrivent donc dans la législation actuelle. Pour autant, le ministère de l’éducation nationale confirme que des discussions s’ouvriront en 2015 quant à une évolution possible des rythmes scolaires annuels », affirmait plus tard un communiqué de la rue de Grenelle. Autrement dit il n’y aurait aucun changement avant au moins l’été 2016, voire celui de 2017. D’ici à penser que la question serait reportée au quinquennat suivant…

Un projet Chatel

La réforme des rythmes scolaires a été lancée en 2011 par Luc Chatel. Déjà en juillet 2011, le rapport du comité de pilotage sur la réforme des rythmes scolaires réuni par Luc Chatel avait préconisé 38 semaines annuels de cours au lieu de 36, deux semaines étant retirées des congés d’été. La question était revenue en première ligne lors de la concertation nationale de l’été 2012. Elle avait suscité l’intervention de nombreux lobbys inquiets de pouvoir maintenir leur activité dans un paysage renouvelé.

Quand la pause s’impose

C’est dire que la question s’avère encore plus délicate que la réforme des rythmes hebdomadaires. En renonçant, au moins dans l’immédiat, aux 38 semaines de cours annuelles, le ministre règle aussi une question difficile. Faire travailler les enseignants deux semaines de plus aurait forcément eu un coût. Faire évoluer le métier d’enseignant, le grand chantier de V. Peillon pour cette année, en aura forcément un. On voit mal comment le ministre pourra faire face à une seule de ces exigences. Alors les deux…

François Jarraud

Dépêche AFP