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A l’occasion de la Journée du sport scolaire, le 18 septembre au stade Charléty de Paris, le ministre de l’éducation nationale a annoncé la publication prochaine du décret qui rétablira officiellement les 3 heures d’activités sportives dans le service des professeurs d’EPS. Il a signé une convention avec le comité olympique français qui vise à s’appuyer sur les ressources humaines et les installations des fédérations sportives pour le sport scolaire.

Trois ministres, deux recteurs, un millier de jeunes, 150 professeurs d’EPS, une vingtaine d’ateliers allant de l’escalade à la sarbacane : la Journée du sport scolaire, organisée avec l’Usep et l’Unss, a largement réuni le 18 septembre à Paris. Vincent Peillon, George Pau-Langevin, Valérie Fourneyron, accompagnés de François Weil, recteur de Paris, et Pierre-Yves Duwoye, recteur de Versailles, ont félicité les élèves et les professeurs d’EPS présents. Ils ont visité l’atelier escalade, un intéressant atelier fauteuil roulant qui réunit enfants handicapés et valides puis un atelier sarbacane avant de signer une convention avec le Comité olympique français (CNOSF).

Les ministres ont longuement insisté sur les valeurs sportives. « Le sport est une activité qui s’appuie sur les valeurs de solidarité et d’entraide », a expliqué G Pau-Langevin, « c’est ainsi qu’il participe à la réussite éducative de chacun ». Elle a souligné que la réforme des rythmes renforce la place du sport. Valérie Fourneyron, ministre des sports et de la jeunesse, a remercié les professeurs d’EPS pour leur engagement et rappelé que les associations sportives sont les premiers contacts avec le mouvement associatif pour les jeunes. Vincent Peillon a rappelé la civilisation humaniste « qui savait que l’esprit sain refuse de séparer du corps sain » et vanté « les vertus morales et intellectuelles du sport ». « Pour les enfants des quartiers populaires, le sport peut être un élément de réussite scolaire et d’épanouissement personnel », nous a dit V Peillon.

Signée avec le CNOSF, la convention vise à promouvoir la participation des élèves aux rencontres sportives locales en renforçant l’information sur l’offre sportive locale, qu’elle soit scolaire ou non et à mettre en place des collaborations entre les fédérations sportives et le sport scolaire. Le ministère de l’éducation nationale a particulièrement en tête des interventions pour développer la natation au primaire. V. Fourneyron a annoncé un plan natation visant à atteindre l’apprentissage universel dans deux ans. La convention choisit également comme chantiers prioritaires la lutte contre les inégalités et l’apprentissage du respect, dans le prolongement de la charte de la laïcité.

Interrogé par le Café, le ministre de l’éducation nationale a répondu sur les enjeux professionnels de la journée. A propos du nouveau décret sur les heures d’activités sportives des professeurs d’EPS, V Peillon nous a déclaré : « nous sommes en train de le finaliser. Je compte accorder aux professeurs une pleine reconnaissance. Il y a des contreparties aussi car il faut relancer les associations et être capable de travailler sur une géographie plus large ». Le ministre aurait promis, selon Serge Chabrol, secrétaire général du Snep, de signer le décret sous 10 jours. « On est déçu que le ministre ne saisisse pas cette tribune pour annoncer la sortie du décret », nous a confié S Chabrol. « A propos des contreparties évoquées par V Peillon, il a précisé que le décret donnerait la possibilité aux enseignants d’encadrer des associations sportives d’un établissement proche en cas de manque d’enseignants de façon « exceptionnelle et transitoire ».

Le ministre a aussi réagi au refus de certains chefs d’établissement de présider les associations sportives des établissements. « Il ne faut prendre personne en otage et surtout pas dans des activités qui font plaisir aux jeunes », nous a dit V Peillon avant d’ajouter qu’il « comprend le mouvement d’humeur des chefs d’établissement ». Il reste maintenant à concrétiser les engagements pour que la Journée du sport scolaire dure plus que 24 heures.

François Jarraud

Les trois enjeux et demi de la Journée du sport scolaire