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Alors que s’ouvre une journée de grève qui devrait réunir des enseignants du primaire et du secondaire, le ministère communique les taux de participation à la grève du 14 novembre. Mais veut-il bien dire ce qu’il dit ?

Combien de grévistes cette semaine ? Deux journées sont organisées par les syndicats enseignants. Mercredi 13 à l’appel de Sud Education les enseignants sont invités à faire grève contre la journée de rattrapage imposée par le ministère. Mais c’est aussi cette date qu’ont choisi des syndicats du primaire pour manifester contre le rythmes. C’est le cas pour 19 sections départementales du Snuipp par exemple. Comptabiliser ces grévistes sera d’autant plus difficile que le rattrapage a été souvent incompris y compris par l’administration. Du coup, les conditions de rattrapage sont tout sauf uniformes et sur le terrain les situations sont très variables. Certaines écoles ont d’ailleurs déjà effectué une demi journée de rattrapage.

Jeudi 14 novembre, la situation est plus simple. Le mot d’ordre de grève dénonce les nouveaux rythmes. La Cgt, Fo, Sud et la Faen manifestent pour la suppression du nouveau décret et donc le maintien de la semaine de 4 jours. Dans 14 départements (dont maintenant le Rhône), les sections Snuipp s’associent au mouvement et dans 3 départements des sections Se-Unsa. Selon le ministère, 25% des enseignants du primaire auraient déclaré leur intention de faire grève. C’est moins que lors de la grève du 12 février 2013 où le taux de grévistes atteignait 37%. A Paris, le Snuipp 75 annonce 70% de grévistes. Le rectorat en voit 53%. Là aussi c’est moins qu’en février (70%).

Reste que le mécontentement contre les nouveaux rythmes est bien réel et profond. Ces taux sont à considérer alors qu’aucun des trois principaux syndicats du primaire n’a lancé de mot d’ordre national de grève. On ne saura jamais son importance réelle compte tenu de la division entre les deux journées et de la difficulté de compter les grévistes du 13 novembre.

Pour le Snuipp comme pour le Se-Unsa, le mécontentement est profond et va au-delà des rythmes. « Un an et demi après l’alternance politique, les collègues ne perçoivent pas de changement dans leurs conditions de travail », nous confiait C. Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa le 12 novembre.  » Il y a une vraie exaspération enseignante dont les rythmes ne sont qu’un catalyseur. Derrière il y a la fatigue des enseignants qui disent la difficulté à bien faire leur métier », ajoutait S. Sihr le même jour. Le ministre va aborder prochainement la réforme du métier d’enseignant, sujet sensible s’il en est. Comment interprète-il cette situation ?

François Jarraud

C Chevalier

S Sihr