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Après un 13 novembre qui a vu une mobilisation localisée sur quelques départements, les enseignants du primaire connaissent une seconde journée d’action à l’appel d’intersyndicales associant la CGT, Sud, FO, la Faen et le Snuipp. Le ministère annonce un quart de grévistes. Surtout les écarts devraient être importants entre 7 départements où la mobilisation sera très fortes et 26 départements où elle sera faible voire très faible.

Mercredi 13, à l’appel de Sud Education, les enseignants étaient invités à faire grève contre la journée de rattrapage imposée par le ministère. Mais plusieurs syndicats du primaire et 19 sections départementales du Snuipp appelaient à manifester contre les rythmes scolaires.

Dans le secondaire, la journée de rattrapage s’est déroulée normalement dans la moitié des établissements, selon le Snpden, premier syndicat de chefs d’établissement. Dans 12% des établissements elle n’a pas eu lieu. Cela concerne 4% des collèges , 27% des lycées généraux et 31% des lycées professionnels. Ce qui y a fait renoncer c’est les protestations des personnels et aussi souvent le fait que le mercredi après-midi était de toutes façons déjà travaillé. On compterait environ 6% des établissements où l’opposition des enseignants a empêché le rattrapage et un établissement sur trois où elel s’est manifestée d’une façon ou d’une autre.

Dans le primaire, le taux de grévistes était important dans 6 départements selon le Snuipp : les 04, 07, 31, 41, 44 et 64. Dans 7 autres départements il était faible. « On en a assez de l’autisme de Vincent Peillon », nous a déclaré Jean-Philippe Gadier, secrétaire départemental du Snuipp Haute-Garonne (31), un département où il revendique la moitié de grévistes. « Le rattrapage a fait déborder un vase déjà trop plein ». Dans ce département où 70% des communes sont passées aux nouveaux rythmes, les enseignants demandent le maintien des anciens rythmes , en l’occurrence une alternance de semaines à 25 heures et d’une semaine à 22 heures permettant de dégager une demi journée. « Nos conditions de travail se sont dégradées. Il faut que le ministre prenne en compte les demandes des enseignants. Il ne prend pas la mesure des conséquences du décret sur nos vies et sur le métier ».

Jeudi 14 novembre, seuls les enseignants du primaire seront dans la rue. La Cgt, Fo, Sud et la Faen manifestent pour la suppression du nouveau décret et donc le maintien de la semaine de 4 jours. Dans 14 départements, les sections Snuipp s’associent au mouvement et dans 3 départements des sections Se-Unsa. Selon le ministère, 25% des enseignants du primaire auraient déclaré leur intention de faire grève. C’est moins que lors de la grève du 12 février 2013 où le taux de grévistes atteignait 37%. Mais ce taux moyen cache de fortes inégalités. A Paris, dans le Rhône, le Var, les Bouches-du-Rhône, La Loire, la Haute-Loire et l’Essonne la grève sera massive selon le Snuipp. A Paris, le Snuipp 75 annonce 70% de grévistes. Le rectorat en voit 53%.

Que pèsent ces deux journées ? L’étalement du mouvement sur deux journées, le fait que les 3 premiers syndicats n’appellent pas clairement à une grève nationale ont limité l’impact du mouvement. Il est cependant important même s’il est minoritaire. Car, si dans de nombreux départements les mouvements ont été nuls ou très faibles, dans une dizaine de départements au primaire le mécontentement des professeurs des écoles est à son comble.

François Jarraud