L’essentiel de la semaine en une seule page..
POLITIQUES D’EDUCATION
Hollande : L’Ecole reste une prioritĂ©
Après les voeux prĂ©sidentiels, on pouvait craindre que l’Ecole passe au dernier plan des prĂ©occupations du gouvernement. L’allocution de François Hollande, le 14 janvier, redonne Ă la politique en faveur de la jeunesse sa prioritĂ©. Mais comment conjuguer soutien Ă l’Ecole et Ă©conomies budgĂ©taires ?
Hugonnier : Les principales leçons de PISA 2012 pour la France
Le système Ă©ducatif français remplit-il ses missions ? Faut-il davantage de moyens pour remĂ©dier au dĂ©clin Ă©ducatif français ? Directeur adjoint de l’Ă©ducation Ă l’OCDE, Bernard Hugonnier milite au sein de « Conseils sans frontières », un think tank qui veut aider Ă la mise en place de politiques publiques. Au regard des rĂ©sultats de PISA, il interroge l’enseignement des mathĂ©matiques et invite, pour amĂ©liorer le niveau, Ă changer les pratiques pĂ©dagogiques. La France a besoin de rĂ©formes qualitatives plus que quantitatives.
Un nouvel Ă©lan pour l’Ă©ducation prioritaire
Vincent Peillon a prĂ©sentĂ© le 16 janvier en dĂ©tail son plan de « refondation » de l’Ă©ducation prioritaire. Les rĂ©seaux prioritaires deviennent des REP ou REP+. Unanimement saluĂ© par les syndicats, le plan Peillon associe des Ă©lĂ©ments pĂ©dagogiques Ă des dispositifs professionnels. Il accorde bien une nouvelle donne Ă un secteur que Nicolas Sarkozy avait failli supprimer. Au point de faire de l’Ă©ducation prioritaire une vitrine pour la refondation de l’Ecole.
Peillon va-t-il rĂ©ellement rĂ©Ă©quilibrer l’Ecole ?
« 30 ans après la crĂ©ation de l’Ă©ducation prioritaire, on dit que cette mĂ©thode n’a pas marchĂ©. Mais en rĂ©alitĂ© on ne donne pas davantage Ă ceux qui ont peu », affirme Vincent Peillon le 16 janvier. « Le système Ă©ducatif donne plus de moyens Ă ceux qui sont bien pourvus et pas assez Ă ceux qui sont dans la difficultĂ© sociale ou scolaire. C’est sa question centrale ». Rarement on n’aura entendu un discours aussi clair sur la nĂ©cessitĂ© d’un rĂ©Ă©quilibrage des prioritĂ©s dans le système Ă©ducatif. L’Ecole entre-elle vraiment dans une nouvelle ère ?
Education prioritaire : Un continent dont le plan reste Ă faire
L’enseignement prioritaire est un continent particulier de l’Education nationale. L’Ă©ducation prioritaire concerne un collĂ©gien et un Ă©colier sur cinq. On compte 301 collèges et 2139 Ă©coles, soit 5% de l’effectif total des Ă©lèves, dans les rĂ©seaux Eclair qui regroupent les Ă©tablissements qui ont le plus fort taux d’Ă©lèves dĂ©favorisĂ©s. En rĂ©seau Eclair, 73% des Ă©lèves ont des parents ouvriers ou inactifs (35% dans le hors-prioritaire). 22% des Ă©lèves sont en retard Ă l’entrĂ©e en 6ème, soit le double du taux moyen hors prioritaire. Les RĂ©seaux de rĂ©ussite scolaire (RRS) scolarisent environ 15% des collĂ©giens et 12% des Ă©coliers. On compte 781 collèges et 4 457 Ă©coles dans ces rĂ©seaux. 56% des Ă©lèves sont issus de familles dĂ©favorisĂ©es. 18% des Ă©lèves sont en retard Ă l’entrĂ©e en 6ème.
Prioritaire : Comment amĂ©liorer l’enseignement ?
La question de l’efficacitĂ© de l’Ă©ducation prioritaire se pose dans des termes nouveaux depuis la publication de PISA 2012. L’Ă©tude de l’OCDE a mis en Ă©vidence le lien entre inĂ©galitĂ© sociale et scolaire en France et, en mĂŞme temps, le doublement du nombre d’Ă©lèves très faibles dans le pays en 10 ans. La France apparait comme un pays oĂą le système Ă©ducatif est particulièrement inefficace et particulièrement injuste, deux caractĂ©ristiques qui sont Ă l’opposĂ© des ses valeurs officielles. Mais pour y remĂ©dier comment faire ? Dans quelle mesure le plan Peillon peut-il apporter une rĂ©ponse ?
Prioritaire : Marc Douaire (OZP) : Quatre exigences pour le prioritaire
VĂ©ritable thinktank de l’Ă©ducation prioritaire, l’Observatoire des zones prioritaires (OZP) s’est imposĂ© comme un endroit oĂą se rĂ©flĂ©chit la lutte contre les inĂ©galitĂ©s scolaires. Son prĂ©sident, Marc Douaire prĂ©sente les 4 exigences de l’OZP pour la refonte de l’Ă©ducation prioritaire. Des exigences qui ont alimentĂ© le plan Peillon.
Dans le 93, on attend une vraie rĂ©forme de l’enseignement prioritaire
OĂą trouver rĂ©flexion plus aboutie qu’en Seine Saint-Denis. C’est le dĂ©partement mĂ©tropolitain oĂą l’enseignement prioritaire est le plus important avec la moitiĂ© des Ă©lèves en ZEP, soit plus du double de la moyenne nationale. Certaines communes sont entièrement en ZEP. Encore, de nombreux Ă©tablissements ne font-ils toujours pas officiellement partie de l’enseignement prioritaire malgrĂ© leurs caractĂ©ristiques. Le conseil gĂ©nĂ©ral ne mĂ©gotte pas son soutien aux collèges. En 2014, 8 millions seront destinĂ©s aux actions Ă©ducatives, 20 millions au dĂ©penses de fonctionnement et 140 millions pour les investissements. Vice-prĂ©sident du Conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine Saint-Denis en charge de l’Ă©ducation, Mathieu Hanotin donne le point de vue de l’Ă©lu de terrain sur ce que devrait ĂŞtre la rĂ©forme des ZEP.
Quand l’enseignement privĂ© discrimine
Il vaut mieux s’appeler Pierre Dubois que Mohamed Benchargui quand on veut inscrire son fils dans un Ă©tablissement privĂ© sous contrat. C’est ce qu’Ă©tablit une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par trois chercheurs du CNRS auprès de 4 269 Ă©tablissements privĂ©s rĂ©partis sur le territoire mĂ©tropolitain. Ce travail met en Ă©vidence un comportement discriminatoire alors que la loi DebrĂ© impose aux Ă©tablissements sous contrat d’accueillir tous les Ă©lèves sans distinction d’origine religieuse.
FORMATION
ESPE : Le doute s’installe
« Un doute s’installe sur la capacitĂ© d’aller au bout de l’opĂ©ration ». Ce n’est pas un tĂ©nor de l’UMP qui le dit. Ou un syndicaliste d’extrĂŞme gauche. Mais les reprĂ©sentants du Groupe interministĂ©riel de pilotage des Espe (le GIP). Les auditions du SĂ©nat sur la rĂ©forme des Ă©coles supĂ©rieures du professorat et de l’Ă©ducation apportent un Ă©clairage prĂ©cieux sur la rĂ©alitĂ© de la mise en place des Espe. Le 14 janvier, la commission du SĂ©nat a entendu la directrice provisoire de l’Espe de Bordeaux, les membres du GIP et Patrick Rayou. Trois façons de constater que ça ne se passe pas bien et que l’Ă©chĂ©ance du premier Capes va ĂŞtre dĂ©cisive.
Qui veut la mort des sciences de l’éducation ?
La présidence de l’Université de Nantes a annoncé sa décision de supprimer dès la rentrée 2014 sa licence de sciences de l’éducation. Son principal argument est d’ordre budgétaire : il faut pour cela rationaliser et donc réduire l’offre. Cette licence attire cependant de nombreux étudiant, dont près de 50% de boursiers, qu’elle fait réussir et à qui elle offre de bons débouchés. Du reste l’université catholique a prévu d’ouvrir à Nantes et à la même rentrée 2014 sa propre licence de sciences de l’éducation (payante !). Quatre spécialistes internationaux de l’éducation, Philippe Meirieu, Marguerite Altet, Yves Lenoir et Philippe Perrenoud, manifestent leur incompréhension et leur inquiétude face au sabordage des études préparant aux divers métiers de l’éducation et de la formation et s’appuyant sur la recherche.
PEDAGOGIE
Grande difficultĂ© scolaire : Un rapport de l’Inspection veut changer les Rased et le collège
Attendu depuis des mois, le rapport sur « le traitement de la grande difficultĂ© au cours de la scolaritĂ© obligatoire », rĂ©digĂ© par les inspecteurs gĂ©nĂ©raux Jean-Pierre Delaubier et GĂ©rard Saurat, demande la rĂ©organisation des Rased au primaire et du collège dans le secondaire. PubliĂ© tardivement, il interfère avec les discussions menĂ©es en ce moment sur les mĂ©tiers enseignants. Et encourage un retour Ă un pilotage renforcĂ© des dispositifs d’aide.
Grande difficulté : Les limites du rapport
PubliĂ© tardivement, le rapport de l’Inspection gĂ©nĂ©rale sur « le traitement de la grande difficultĂ© au cours de la scolaritĂ© obligatoire » interfère avec des dossiers ouverts au ministère. Ceux de la rĂ©forme des mĂ©tiers enseignants et celui plus global de la dĂ©centralisation.
Collège : La note de vie scolaire est supprimée
Un dĂ©cret publiĂ© au Journal officiel du 15 janvier supprime la note de vie scolaire. La mise Ă mort a Ă©tĂ© difficile. Dans un remarquable ouvrage, Rachel Gasparini en a donnĂ© la raison. EliminĂ©e par la rĂ©cente loi d’orientation, la note n’avait plus d’existence lĂ©gale que par une mention dans un dĂ©cret sur le brevet. Mais, alors que tous les syndicats demandaient sa suppression totale, l’administration suspendait la mise Ă mort. Car la suppression, elle aussi, dĂ©rangeait les Ă©quilibres fragiles du collège en reposant la question du socle.
Classes sans notes : Bilan mitigé
Quel bilan dresser des classes sans notes ? C’est ce qu’a tentĂ© l’acadĂ©mie de Poitiers Ă travers une enquĂŞte officielle auprès des enseignants et des collĂ©giens. L’enquĂŞte montre que l’impact de cette rĂ©volution pĂ©dagogique est moins important que prĂ©vu.
LES MOOCS ET LE NUMERIQUE
Les Moocs entre compétition internationale et démocratisation des savoirs
Les premiers cours en ligne ouverts à tous, les MOOCS (Massive Open Online Course) d’initiative française commencent le 16 janvier avec 88 000 inscrits. Genevève Fioraso, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, a présenté le 14 janvier le bilan de la première plateforme numérique française de MOOCS, France Université Numérique (FUN), lancée le 2 octobre dernier et les nouvelles actions de soutien au développement des MOOCS dans le monde francophone. La présence de plusieurs représentants de la communauté universitaire, acteurs en la matière, a permis d’ouvrir le débat sur quelques enjeux essentiels : quels sont les engagements et investissements de la part de l’Etat ? Quelles sont les formes de partenariat public/privé mis en œuvre ? Quels sont les publics concernés ? Quelles articulations entre l’enseignement « présentiel » et ces formes inédites d’accès distant à la connaissance ? Quelle place pour la France alors que 3% de ses universités proposent des cours en ligne contre 80% aux Etats-Unis ?
Sciences : Un Mooc pour les collégiens
Pourquoi le ciel est-il bleu ? Comment les abeilles fabriquent-elles le miel ? Pourquoi le rideau de douche colle-t-il à la peau ? Comment fonctionne un GPS ?… Le nouveau MOOC grand public de découverte scientifique « QuidQuam ? EUREKA ! », produit par UNISCIEL, l’Université des Sciences en Ligne, accessible depuis la plateforme nationale FUN, commencera le 12 février prochain pour 9 semaines de cours (inscription possible à tout moment).
Le Guide du Web 2014. Pour quoi faire ?
Bien sur vous connaissez Eduscol, le CNDP, Fabula, Educmath ou Edu Base. Mais connaissez-vous « Les Quichotteries de Delphine » en espagnol ? Ou Les Twit Haïku des élèves de Rennes ? Ou le travail des profs de SES de Vesoul, Besançon et Belfort ? Ou encore PDAgogie, un véritable ENT spécialisé EPS ? Ou encore « Chercher pour trouver », un programme développé à Montréal pour les profs docs ?
Proximité, éducation et numérique
L’un des principaux changements apportĂ©s par les moyens du numĂ©rique (informatique, tĂ©lĂ©matique, audiovisuel) c’est la communication entre les humains. Si l’on regarde l’histoire des communications et interactions humaines on peut mesurer, outre leur importance, leur Ă©volution. Du coureur de Marathon venu annoncer la victoire des AthĂ©niens, aux webcams, yeux dans le monde entier accessible instantanĂ©ment depuis n’importe quel point du globe, on mesure l’Ă©volution, l’Ă©cart. Mais on peut aussi mesurer les transformations qu’apporte cette Ă©volution. Et l’une des principales est l’Ă©volution de la proximitĂ© que chacun entretien avec les humains et les objets et services qui sont disponibles sur l’ensemble de la planète.
Tacit : Un outil pour savoir mieux lire
« Relis ! la rĂ©ponse est dans le texte ! » : encore faut-il savoir la trouver, mettre en relation les informations, comprendre ce qui n’est qu’entre les lignes … Les difficultĂ©s de lecture, on le sait, sont importantes et constituent un grave handicap pour la rĂ©ussite scolaire. Pour aider les enseignants Ă affronter ce problème, des enseignants-chercheurs de l’UniversitĂ© Rennes 2 ont dĂ©veloppĂ© le logiciel Tacit : l’outil permet d’Ă©valuer les difficultĂ©s de comprĂ©hension en lecture et d’aider Ă la remĂ©diation. De plus en plus de classes (Ă©coles, collèges, voire lycĂ©es) l’utilisent en France et Ă l’étranger tant il semble capable d’aider Ă gĂ©rer, en pĂ©dagogie diffĂ©renciĂ©e, l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des niveaux de comprĂ©hension des Ă©lèves.
Pourquoi les enseignants n’utilisent pas les rĂ©seaux sociaux en classe ?
Alors que les enseignants sont largement présents sur les réseaux sociaux à titre personnel, que les élèves eux aussi savent les utiliser, les usages professionnels sont très rares. Une étude américaine montre que les blocages ne sont pas que techniques. les enseignants ont peur de retrouver les parents sur ces réseaux.
ORIENTATION
APB : Des « ambassadeurs » pour une orientation rénovée
« On veut une offre lisible ». Geneviève Fioraso, ministre de l’enseignement supĂ©rieur, a prĂ©sentĂ© le 10 janvier la nouvelle plateforme Admission Post Bac (APB). Pour la ministre tout doit ĂŞtre fait pour aider les lycĂ©ens Ă aller au bout de leurs choix. Mais surtout du choix universitaire qui fait l’objet d’une campagne promotionnelle et d’un avantage mĂ©canique dans APB rĂ©novĂ© pour le mettre en valeur auprès des jeunes. Des « ambassadeurs » Ă©tudiants devraient les accompagner dans leur dĂ©marche. C’est maintenant du cotĂ© Education nationale que le ballon est lancĂ©. Outre une circulaire cet Ă©tĂ©, qu’est ce qui a changĂ© dans la prĂ©paration des Ă©lèves ?
« Mon coach APB » : Un jeu sĂ©rieux pour amĂ©liorer l’orientation
Depuis 2013, le premier jeu sĂ©rieux produit par l’Onisep, « Mon coach APB » apprend en jouant aux lycĂ©ens de première et terminale que l’orientation est un parcours semĂ© d’Ă©tapes. La nouvelle version propose deux nouveaux personnages, trois niveaux de jeu et un tutoriel qui sera bien utile au moins aux enseignants…