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Un millier d’enseignants, de parents et de lycéens, venus des Hauts-de-Seine, de l’Essonne et de Seine Saint-Denis, ont manifesté le 13 février, sous la pluie, devant le ministère de l’éducation nationale. Ils ont dénoncé une baisse de leur dotation horaire à la rentrée 2014. Et certains ont déjà récupéré des moyens…

Le mouvement rebondit

Pour certains c’est la première grève de l’année et la première manifestation. D’autres sont en grève depuis plusieurs semaines. La particularité de la manifestation du 13 février c’est la présence d’une centaine d’élèves venus du lycée Monod à Clamart (92). Leur présence témoigne d’un glissement du mouvement entamé il y a trois semaines par des collèges zep du nord des Hauts-de-Seine. Il y a moins d’établissements prioritaires et les établissements viennent d’autres territoires. C’est un roulement d’établissements mécontents qe doit affronter le ministère.

« Il y a moins d’établissements en 3ème semaine de grève », nous a dit Jean-François Gay, secrétaire départemental du Snes 92, un des syndicats qui, avec Sud, la Cgt, le Sgen, appellent à l’action. « Et ce sont moins des établissements prioritaires et plus des établissements du sud du département ». Le mouvement rebondit sur de nouveaux établissements au fur et à mesure que sont connues les nouvelles dotations horaires. « Mais notre revendication demeure : qu’il n’y ait pas de dégradation des conditions d’enseignement à la rentrée ».

Des profils d’établissement différents

La baisse de moyens c’est ce que partagent tous les établissements mais en partant de situations très différentes. Le collège Fabien de Saint Denis (93) est un établissement Zep de plus de 700 élèves qui est en lutte depuis le 6 février. Depuis une seconde grève a eu lieu le 10 février et les parents ont pris le relais en occupant le collège le 7 et en gardant leurs enfants à la maison le 12. « On perd 87 heures », nous a confié Mme Baron, professeure de français. « Ca veut dire des heures en moins en français, histoire-géo et maths et la fin des dédoublements en sciences. Or on est un collège prioritaire et nous aurons davantage d’élèves à la rentrée 2014. On est d’accord avec le discours de V. Peillon. Mais on ne comprend pas pourquoi certains sont Rep+ et d’autres non. Il n’y a pas de choix à faire. Car nos élèves sont tous en difficulté ».

Le lycée Georges Brassens de Courcouronnes (91) entre dans le mouvement pour récupérer 57 heures. L’établissement est situé dans une commune célèbre par ses cités (les Tarterets, la Grande Borne). Il accueille un millier d’élèves venus des quartiers populaires. A la rentrée 2014 il ouvre une division de BTS Design et connait une légère augmentation du nombre d’élèves qui va se traduire par la création d’une division en lycée. Or sa dotation horaire est stable. « On se bat pour nos gamins », explique Jacques Morisseau, professeur de sciences de l’ingénieur. « On va perdre des dédoublements notamment en seconde ce qui compromet leurs chances ».

La situation est différente au lycée Monod de Clamart (92). Selon Carole Bernier, professeure de SES, la dotation horaire est amputée de 50 heures. « On n’a plus rien », nous dit-elle. « On va perdre nos dédoublements en latin et grec, en sections européennes langues et en option science politique ». Dans ce lycée privilégié, les élèves sont venus nombreux réclamer le maintien de leur option.

Et déjà des résultats…

Dans les Hauts-de-Seine, JF Gay se plaint de l’absence de dialogue avec le Dasen. Certains établissements ont obtenu des moyens la première semaine et depuis la négociation est rompue. En Seine Saint-Denis le Dasen a réagi à la manifestation. Soulignant le fait que les enveloppes horaires sont encore provisoires et que la dotation des Rep+ se fait sur de nouveaux moyens , et non en prélevant sur les autres collèges zep, il a annoncé l’attribution immédiate de nouveaux moyens pour les collèges Fabien de Saint-Denis et Jean Jaurès de Saint Ouen, tous deux dans la manifestation. Pour les autres, les syndicats pourraient bien appeler à la poursuite du mouvement.

François Jarraud

Des établissements des Hauts de Seine continuent la grève