C’est peut-être pour cette raison que le concours Avenirs Métiers, organisé par l’Onisep et l’Agefa PME, rencontre un tel succès : il permet une découverte réelle de l’entreprise et affiche devant les élèves la complémentarité des disciplines dès lors qu’il est question d’une éducation à l’entreprise et au monde réel…
La nouvelle édition du concours Avenirs Métiers, organisé par l’Onisep et l’Agefa PME, bat ses records de fréquentation. 2 000 jeunes, du CAP au BTS, ont participé cette année au concours. Le 1er juillet trois projets étaient récompensés. Chaque classe se voit offrir un séjour de 5 jours dans une capitale européenne, Berlin, Lisbonne ou Prague. Ce concours vise à renforcer le lien entre la découverte des métiers, les enseignements disciplinaires et l’entreprise. Il invite les classes à réaliser un objet multimédia qui retrace la fabrication et la commercialisation d’un produit ou d’un service. Pour cela les élèves entrent en contact avec l’entreprise et découvrent ne vrai les rouages de son économie.
« C’est un concours important car il permet à des jeunes de construire une aventure collective dans un cadre professionnel », explique Georges Asseraf, directeur de l’Onisep. « L’exercice les amène aussi à travailler en interdisciplinarité, avec des professionnels, dans une relation différente au travail ». On est loin des incantations habituelles sur le clivage école / entreprise », explique Alain Séré, conseiller de B. Hamon en charge de l’orientation, de la formation professionnelle. « Ces projets donnent à voir une belle image de l’enseignement professionnel ».
Ces idées on les retrouve dans le projet des élèves de Valérie Luchier, professeure d’économie-gestion au lycée Malraux de Remirement (88). Ses élèves de seconde PFEG (Principes Fondamentaux de l’Economie et de la Gestion) ont choisi un thème d’étude pas commun : les chaussettes. De la chaussette ils savent maintenant tout. Accueillis au sein d’une entreprise locale, ils ont suivi sa conception, sa fabrication, sa distribution. Ils ont compris sa publicité et le jeu avec la concurrence. Le blog qu’ils ont créé pour l’occasion montre qu’ils ont acquis une vision globale de l’entreprise et du marché. « En PFEG (un enseignement d’exploration créé par la réforme du lycée), on essaie de mettre des aspects concrets dans notre enseignement », nous dit Valérie Luchier. « Le concours m’a permis de donner du sens et de la dynamique à mon enseignement en découvrant la réalité d’une entreprise. On doit étudier la notion de marché : on a pu le faire concrètement par exemple. Les élèves ont travaillé sur le lancement d’un produit en réalisant un questionnaire. Il sont eu le sentiment de sortir d’une façon classique de travailler ».
Mais le concours est aussi un moyen de resserrer les liens dans l’équipe pédagogique. Le professeur d ‘histoire-géo, M. Jean-Charles Tisserand, a travaillé avec les élèves sur l’histoire de la chaussette, ses outils techniques et la naissance de son industrie. Le professeur de maths, Frédéric Mougenot, a aidé les élèves à bien saisir les statistiques de l’entreprise, à maitriser les notions de moyenne et de médiane par exemple.
Le deuxième prix est allé à la classe de 1ère bac pro du Centre de Formation d’Apprentissage Agricole et Forestier à Aurillac (15) pour la découverte d’une entreprise qui réalise des triporteurs solaires destinés à l’Afrique. Dans les villages ils permettent de recharger les téléphones. Le troisième prix est attribué à la classe de BP Boulanger 1re année du CFA Interpro des Ardennes – Charleville-Mézières (08) pour un diaporama sur une entreprise locale « Aux saveurs d’Ardennes.
François Jarraud
