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Publiée au B.O. du 17 juillet, une circulaire invite à donner « un second souffle » à la participation des lycéens à la vie de leur établissement. Le texte prend en compte les enseignements du dernier rapport de l’Inspection générale. Notamment il réduit la durée de la formation donnée aux lycéens sans doute dans l’espoir qu’elle devienne effective. Et il demande une prise en compte de l’engagement lycéen dans la vie scolaire.

« À une période où l’engagement des jeunes pour la défense des principes de la République est primordial, la présente circulaire vise à donner un nouveau souffle à la participation des lycéens à la vie de leur établissement. L’apprentissage de la citoyenneté et du vivre ensemble est un objectif pédagogique aussi important que la transmission des savoirs », affirme la circulaire. Le nouveau texte fixe donc le calendrier de la vie lycéenne et des modalités.

La « semaine de l’engagement lycéen » devra avoir lieu entre le 22 septembre et le 8 octobre. Sur cette période, les lycéens devront bénéficier « d’au moins une heure » de formation sur les droits et les devoirs des lycéens. L’horaire théorique est diminué de moitié. La journée de vote lycéen est fixée au jeudi 9 octobre. Enfin , le texte reconnait l’engagement lycéen en invitant… à ne plus le sanctionner. « La participation des représentants des élèves dans les instances où ils siègent au niveau national, académique et de l’établissement, doit être encouragée et valorisée. Par conséquent, il est exclu que les absences aux cours, qui sont la conséquence de ces participations, soient reportées sur le bulletin scolaire et décomptées au même titre que les autres absences. »

Le texte tient compte du récent rapport de l’Inspection générale. Celui-ci avait montré le peu d’empressement à organiser réellement les semaines en informant sérieusement les élèves. Ainsi, « non seulement on peut se demander s’il y a un seul lycée où deux heures de formation ont été effectivement prodiguées à toutes les classes, mais le contenu de ces heures de formation a été tout aussi variable que les solutions trouvées pour les dispenser partiellement », écrivait le rapport. « Quant au taux de participation aux élections, il recouvre des réalités très diverses qui le rendent peu fiable comme indicateur de motivation ou de conscience civique », explique le rapport ». En effet, nombre de chefs d’établissements recourent à des procédés incitatifs, pour ne pas dire autoritaires, pour « convaincre » les élèves d’aller voter. Par exemple, on les conduit systématiquement à l’isoloir après la photo de classe, ou même on vient les chercher un à un dans la classe. On appréciera aussi cet extrait : « la première condition, pour motiver les potentiels électeurs lors des semaines de l’engagement lycéen, était que les instances lycéennes pour lesquelles ils devaient voter fonctionnassent effectivement dans l’établissement ».

C’est un peu ce que dit le Syndicat général des lycéens en réponse à la publication de la circulaire. Pour lui, « Cette circulaire rassemble les initiatives issues de la consultation de «l’Acte II» de la vie lycéenne… Cependant, le SGL tient à rappeller sa vigilance quant à l’application concrète de ces mesures : l’an passé, les semaines de l’engagement lycéen pourtant reconduites n’avaient pas été couronnées de succès. L’oubli d’associer pleinement les élus à leur construction et leur mauvaise organisation (aucun suivi, délais et kit pédagogique vagues…) sont les causes de ce camouflet. Les lycéens n’avaient pas bénéficié des deux heures de formation, encore moins des ateliers prévus. » Le SGL salue les avancées mais « maintient ses exigences ».

AU BO

Le SGL

Le rapport