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Carpeaux, le sculpteur qui faisait si bien sourire les statues, est invité à Orsay. Ses contemporains disaient qu’il faisait « plus vivant que la vie ». Le musée d’Orsay lui consacre une rétrospective exceptionnelle, qui réunit un grand nombre d’œuvres très diversifiées, sculptures, peintures, dessins. Tout au long de l’année, l’équipe éducative du musée est à la disposition des enseignants pour leur proposer des visites aux thèmes variés, adaptées au niveau des élèves, du CP à la terminale.

Sculpteur, peintre et dessinateur

Sculpteur du sourire, peintre du mouvement, portraitiste très apprécié, dessinateur familier de la cour des Tuileries, observateur attentif de la vérité de la rue, le musée d’Orsay revisite l’œuvre de ce précurseur de la sculpture moderne, l’un des plus grands sculpteurs français du XIXème siècle, tant admiré par Rodin. C’est la première exposition qui réunit nombre de ses œuvres, 85 sculptures, 60 dessins et une vingtaine de peintures.

Une carrière aussi brillante que fulgurante

Carpeaux, fils d’un maçon et d’une dentellière de Valenciennes, se construisit un destin d’exception, une carrière brève et fulgurante concentrée sur une quinzaine d’années. Son œuvre constitue un jalon essentiel des bases de la sculpture moderne, qui marque durablement la génération suivante. Admirateur de Michel-Ange, qu’il découvre à Rome, il oscille sans cesse entre tragédie et plaisir, entre une sombre mélancolie et une quête fébrile d’expressivité, modelant selon les mots de ses contemporains, « plus vivant que la vie ». Elève de François Rude, puis pensionnaire de la Villa Médicis, Carpeaux, à son retour à Paris, participe aux grands chantiers lancés par l’Etat, reconstruction du Louvre, fontaine de l’Observatoire, et surtout participation à l’opéra Garnier, sans oublier sa ville natale, Valenciennes où il s’attelle à un monument dédié à Watteau, dont il ne verra pas l’inauguration, décédant prématurément à l’âge de quarante-huit ans.

Un parcours chronothématique

L’exposition, chronothématique, s’articule autour de dix sections, permettant de comprendre comment ce talent inquiet va osciller sans cesse entre énergie vitale et inspiration tragique et angoissée. Son travail ne relève pas que de la prouesse technique, il est également empreint d’une grande sensibilité. Dans chaque section, l’accent est mis sur une œuvre majeure de l’artiste. « Devenir Carpeaux » présente « Hector implorant les dieux en faveur de son fils Astyanax » qui lui valut le grand prix de sculpture en 1854, « Le séjour en Italie » expose « Le pêcheur à la coquille » marbre prêté par la National Gallery de Washington. Une section est consacrée à « Ugolin » son œuvre officialisant la fin de son séjour à la Villa Médicis, et non conforme aux règles de l’Académie, ce qui lui valut beaucoup de critiques. Les sections suivantes sont consacrées aux commandes de l’Etat concernant Le Louvre, et les monuments publics, puis à celles de la famille impériales, et en particulier à la statue du prince impérial, un jeune garçon, à la houppette, en culotte de « golf » accompagné de son chien, qui fait curieusement penser à ….Tintin. Le marbre étant la possession du musée d’Orsay, chacun pourra aller le contempler à loisir… Plusieurs sections de l’exposition sont spécialisées dans les portraits, les bustes, un genre où il excelle, restituant à merveille l’intensité du regard et…le sourire. La vivacité, l’intimité enjouée et la richesse plastique des bustes de Carpeaux marqueront toute la nouvelle génération de sculpteurs des années 1880 : pour Rodin, « Carpeaux a fait les plus beaux bustes de notre temps ». Une section importante est dédiée à « La Danse » prévue pour le nouvel Opéra de Charles Garnier. L’audacieuse ronde de bacchantes autour d’un génie central, dévoilée en 1869, fit scandale et reçut dans la nuit du 26 au 27 août, une bouteille d’encre ! L’administration et Garnier lui-même décident du retrait du groupe qui fut sauvé de la dépose par le déclenchement de la guerre de 1870. La dernière section est réservée à « La Fontaine de l’Observatoire » où les quatre parties du monde, Afrique, Amérique, Asie, Europe, représentées selon certains critiques de l’époque, par « quatre femmes déshabillée, dégingandées » se démènent sous un grand globe terrestre qu’elles ne soutiennent pas !

Autour de l’exposition

En fin de parcours, dans un espace pédagogique, les reproductions de trois œuvres peuvent être touchées par le public, « La Fontaine de Watteau », La Bacchante aux lauriers » et « La Négresse ». Ce dispositif tactile est accompagné de cartels en braille. Tout au long de l’été et en septembre ,des visites-conférences sont prévues, qui peuvent être réservées à l’avance.

Pour le public scolaire

Tout au long de l’année scolaire, l’équipe éducative propose une palette d’activités très variées pour explorer les collections et les expositions du musée de façon vivante, privilégiant le contact avec les œuvres. L’offre éducative s’adresse aux écoliers dès le CP, et aux collégiens et lycéens, de la 6ème à la terminale. Une vingtaine de thèmes est prévue pour les visites avec conférencier destinées aux plus jeunes, les élèves du secondaire ont le choix entre une trentaine de thèmes. Des fiches de visites sont disponibles sur le site pour aider à la préparation de certaines d’entre elles. Les enseignants peuvent opter aussi pour des visites autonomes. Le programme des activités 2014-2015 est déjà disponible sur le site du musée.

Béatrice Flammang

Le site du musée d’Orsay

L’espace réservé aux enseignants