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« Nous ne laisserons pas passer l’occasion de la refondation ». Laurent Escure , secrétaire général de l’Unsa Education, la seconde fédération de l’éducation, entend « en finir avec une vision permanente de l’éducation en négatif » et mettre fin à « l’enlisement » de la refondation. Pour lui cette année doit être « l’année du sursaut » et de la confiance. Il s’en explique.

Pourquoi parlez-vous d’enlisement de la la refondation ?

Concrètement on le lit dans le projet de socle remis par le CSP. Ce projet est une usine à gaz qui produirait l’effet inverse de celui qu’on attend. Par exemple il émet des réflexions intellectuelles sans aucun lien avec l’évaluation des élèves. On souhaite qu’il soit revu par la Dgesco après la consultation. Le CSP est là pour réfléchir mais c’est au ministre de prendre ses responsabilités.

Vous voulez la mort du CSP ?

Son rôle c’est de donner des avis sur les programmes. On sait qu’il y a eu une réflexion et un débat à l’intérieur du CSP sur le projet de socle. On ne retrouve pas ces débats dans le texte final. On se demande si celui-ci n’est aps le fruit d’une autocensure. Le CSP ne devrait pas chercher le consensus. Certains membres du CSP estiment que leur rôle ne sert à rien. Le problème du fonctionnement du SP est clairement posé.

Vous parlez d’une vision négative permanente de l’Ecole. Que voulez vous dire ?

Le seul problème de l’Ecole française c’est ‘attaquer aux inégalités. Au lieu de le faire on s’enferme dans de petites polémiques qui donnent le sentiment que l’Ecole est à bout de souffle. On s’enlise. Maintenant c’est le sursaut ou le déclin.

B Hamon et N Vallaud-Belkacem ont probablement la même feuille de route. Celle de l’enlisement ?

On sait bien que le temps de l’Ecole est un temps long. Mai sily a des étapes à ne pas manquer. Entre la loi d’orientation et sa mise en oeuvre concrète avec el socle, le sprogrammes, l’évaluation on ne voit pas les choses avancer. On perd un temps décisif. Soit on met la loi d’orientation au musée des réformes non appliquée, soit on se lance dans une autre approche de l’Ecole. Il faut passer d’une Ecole où l’élève doit tout le temps faire ses preuves à un système où on doit à l’enfant un apprentissage.

Le sursaut ne doit-il pas venir des élections professionnelles ?

J’espère qu’il va commencer immédiatement. Le sursaut doit aussi venir de la capacité du ministre à impulser le changement en associant les cadres au changement. On ne peut plus rester sur un consensus mou. C’est vrai que le sursaut se construit en salle des profs. Mais on a observé qu’il y a des effets de seuil. Par exemple quand 7 ou 8 enseignants dans un collège passent à l’évaluation par compétences ils finissent par entrainer tout le monde. Il faut donc des impulsions. Et ca implique de faire confiance aux cadres qui veulent sortir du role où la majorité précédente les a enfermés. La question de la confiance envers les cadres est posée.

Propos recueillis par Francois Jarraud