Print Friendly, PDF & Email

S’exprimant devant la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, le 17 septembre, la ministre de l’éducation nationale a fixé ses priorités et répondu aux questions des députés. Elle a décrit ce que sera la réforme du lycée, annoncé la réduction de l’écart salarial entre primaire et secondaire, affirmé sa volonté de relancer les relations Ecole – entreprises et fait miroiter le grand plan numérique… La ministres est par contre restée muette sur plusieurs questions , dont le statut des directeurs.

Pour Najat Vallaud-Belkacem c’était sa vraie rentrée des classes. Deux heures et demi durant elle a du répondre aux questions d’une trentaine de députés sur de nombreux sujets. Un exercice qu’elle a affronté avec aisance, amenant dans cet exercice institutionnel du charme et des rires. On savait que la ministre voulait marquer son mandat par une conférence sur les relations parents – école. Elle a insisté sur deux autres sujets : les relations école entreprises et le numérique.

Deux nouveaux sujets

“L’école doit s’intéresser davantage à ce que deviennent les élèves à la sortie de l’école”, affirme N Vallaud-Belkacem. “Il faut faire en sorte que l’école puisse offrir une expérience professionnelle aux élèves, par exemple à travers des stages”. La ministre veut “valoriser l’enseignement professionnel” mais aussi mieux adapter “ce que l’école apprend avec ce dont le monde du travail a besoin”.

“L’institution scolaire doit prendre les devants en matière numérique d’autant que l’outil numérique peut être un vecteur d’efficacité et de justice dans le système éducatif”. Aiguillonnée par l’opposition qui a multiplié les questions sur l’apprentissage du code, la ministre confirme que ce sera bien inscrit dans les nouveaux programmes du collège. “Le président de la République se réserve la primeur des annonces sur leplan numérique”, ajoute-elle, “mais je peux dire notre volonté d’avancer sur cette question en terme d’équipement des établissements et de contenus”.

Rythmes et chantiers métier

La ministre a du répondre à une volée de questions posées par l’opposition sur les rythmes scolaires. Elle a affirmé que la plupart des établissements privés passeraient à la semaine de 5 jours du fait de la disparition des centres de loisirs du mercredi matin. Elle a aussi dit qu’vec les nouveaux rythmes les écoliers gagnaient trois semaines d’avance dans les apprentissages fondamentaux.

L’opposition est aussi intervenue sur les conditions de travail des enseignants. Outre l’ouverture des “chantiers – métiers”, c’est à dire les négociations avec les syndicats sur les différents métiers de l’éducation nationale, la ministre a promis de diminuer l’écart entre revenus du primaire et du secondaire. “On fera en sorte que l’on puisse réduire l’écart”.

La réforme du collège

“Sans sortir du collège unique”, la ministre veut conduire la réforme du collège en gardant un tronc commun. “Mais il faut faire le constat que trop d’élèves sont en difficulté. Il faut mettre en place des modules d’accompagnement pour mieux répondre aux besoins”. “Le socle doit être pensé pour permettre la réussite de tous”. La ministre a aussi annoncé un nouveau décret contre le décrochage qui s’attaquera à l’absentéisme. Un autre décret accordera un droit à une retour en formation des 16-25 ans. Les jeunes seraient “sous statut scolaire mais pas en salle de classe”.

La réforme de l’éducation prioritaire ne s’accompagnera pas de sorties sèches des dispositifs prioritaires, a promis la ministre. “Ceux qui ne se retrouveront pas dans la nouvelle carte de l’éducation prioritaire, bénéficieront d’une clause de sauvegarde pendant 3 ans”, promet-elle.

Enfin il y a les questions auxquelles la ministre s’est bien gardée de répondre. L’opposition s’inquiète de l’avenir des conseils créés par la loi d’orientation. Ainsi un député demande à la ministre quel sera l’avenir du Cnesco, le conseil national d’évaluation de l’école. Piloté par N Mons, le Cnesco a annoncé une grande conférence sur le redoublement. Une autre question porte sur le Conseil national de l’innovation muet depuis au moins 6 mois. Les députés testent ainsi la volonté ministérielle d’aller jusqu’au bout de la refondation.

François Jarraud