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Après une première communication le 17 septembre à l’Assemblée nationale, la ministre de l’éducation nationale a saisi l’occasion du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) du 8 octobre pour présenter sa feuille de route aux syndicats. La réforme de l’évaluation en fait bien partie. Mais la ministre évoque aussi la réforme du collège, le socle et les nouveaux programmes. On retiendra surtout l’annonce d’une réflexion sur la répartition des moyens qui pourrait bousculer l’administration.

« Il s’agit de penser ensemble les conditions de la réussite de tous les élèves« . S’exprimant devant le Conseil supérieur de l’éducation, N. Vallaud-Belkacem a présenté le 8 octobre son plan d’action aux syndicats et aux parents.  » L’École de la République doit être plus équitable pour être plus performante », affirme la ministre. « Il n’y a pas de fatalité à ce que l’école française soit la plus inégalitaire d’Europe ».

Pour cela la ministre annonce son intention d’amener toute une génération à la maitrise du socle. « Un socle commun que je veux ambitieux : il devra permettre à tous les élèves la poursuite d’études, la construction d’un avenir personnel et professionnel, et devra les préparer à l’exercice de la citoyenneté ». Avec le socle, les nouveaux programmes, attendus pour la rentrée 2016, devront être lisibles et articulés avec le socle. Elle ne dira rien de plus qui pourrait préjuger de sa décision sur la socle.

Le second objectif c’est la réforme du collège. La ministre est assez précise.  » Un collège unique qui ne soit pas un collège uniforme. Un collège unique qui donne de véritables capacités d’initiative aux équipes. Un collège unique qui articule les temps du disciplinaire et de l’interdisciplinaire ». On s’orienterait donc vers une certaine reconnaissance des équipes pédagogiques et une certaine modularité des enseignements. La mention de l’interdisciplinaire pourrait annoncer quelque chose de comparable aux anciens Itinéraires de découverte.

Le troisième concerne la réforme de l’évaluation. Là la ministre est plus précise. Elle veut une évaluation qui « motive à plus et mieux apprendre ». Sans supprimer les notes elle entend s’attaquer aux moyennes.  » Ne peut-on pas interroger le sens de la moyenne et des moyennes de moyennes, ne peut-on pas valoriser le rôle joué par les appréciations », dit-elle.

Le dernier point est le plus nouveau.  » Cette réforme de l’éducation prioritaire est une réforme exemplaire de ce que je souhaite pour toute l’École de la République : une répartition des moyens fondée sur les difficultés sociales et scolaires », dit-elle. Ainsi la ministre pourrait initier une nouvelle répartition des moyens entre les académies On ignore sur quels critères précis. Cette initiative devrait interroger l’administration dès maintenant. La ministre va se mettre au travail pour raboter ici et ajouter là.

En arrêtant là sa liste, la ministre fait apparaitre involontairement les dossiers qui lui échappent parce qu’ils sont pilotés directement par l’Elysée. C’est le cas du développement de l’apprentissage. Le ministère a pourtant pris des engagements aventureux et importants. Mais on a bien compris que c’était imposé par la présidence. C’est le cas aussi du numérique où, après des mois d’élaboration avec les experts du ministère, le plan e-education est totalement dans les mains de l’Elysée. Sur ces deux points le silence de la ministre vaut déclaration.

François Jarraud

Le discours de N Vallaud-Belkacem

Devant l’Assemblée