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L’enseignement virtuel obtient-il d’aussi bons résultats en France qu’en Floride ? Deux expériences, fort différentes, ont retenu notre attention. « Finalement j’ai plus de contact avec mes élèves virtuels que ceux de mes clases », nous a dit Chantal Larrory, professeure d’allemand dans le cadre du dispositif LOREAD. A Toulouse, Béatrice Crabère juge que l’enseignement à distance a changé sa façon de faire cours.

Plus proche à distance des élèves ?

Lancé en 2001, le dispositif LOREAD permet à des petits lycées catholiques de l’est de maintenir un choix d’options grâce à l’enseignement à distance. C’était du moins l’objectif au départ. Mais le catalogue de cours proposés actuellement comprend, à coté des langues vivantes, des maths ou de l’histoire-géo. Le pari de Loread c’était de développer un enseignement à distance qui s’appuie sur la culture scolaire sans tenter de reconstituer une clase à distance. Les heures d’enseignement à distance (EAD) sont inscrites à l’emploi du temps de l’élève. Elles ont lieu dans une salle de l’établissement. Un référent dans chaque établissement suit les élèves qui participent à Loread. Les élèves reçoivent sur une plateforme le travail à effectuer selon un calendrier. Ils ont aussi des rendez vous réguliers en tête à tête avec le professeur sur Skype.

« C’est beaucoup de travail. Je passe ma vie sur Skype », nous a confié Chantal Larrory. « Mais ces contacts avec les élèves sont très gratifiants. On voit la confiance s’installer et j’ai le sentiment de pouvoir aider beaucoup mieux chaque élève que dans une classe traditionnelle. Là je vois les difficultés de l’élève et je peux en discuter avec lui au prochain rendez-vous ». Finalement avec l’enseignement à distance, C Larrory estime que les élèves sont mieux formés. « Je passe 20 minute spar semaine en expression orale avec chaque élève. En classe traditionnelle chaque élève n’aura pas parlé en allemand 20 minutes chaque semaine ». Loread n’a pas chiffré les résultats scolaires du dispositif mais les élèves de Loread obtiennent de bons résultats au bac. « Il y a encore autre chose : j’ai appris que les élèves pouvaient très bien organiser leur travail ». Le dispositif les responsabilise et développe leur autonomie.

Des élèves plus actifs ?

A Toulouse, Béatrice Crabère a participé pendant une dizaine d’année à un dispositif d’enseignement à distance du russe fort différent et disparu en 2010. Il a tenté de recréer un enseignement traditionnel à distance. Les élèves sont réunis en classe et échangent avec le professeur grâce à des outils sophistiqués de visioconférence. Là aussi le partage du travail s efait grâce à une plateforme. Mais le temps de travail des élèves et du professeur se limitent au temps de classe qui est vécu en commun, l’enseignant pouvant braquer la caméra sur tel ou tel élève et ayant le retour sonore de la classe. Pour B Crabère, ce dispositif a permis de maintenir des langues rares dans des petites villes où elles auraient disparu. Autre coté positif : les élèves se sont révélés plus actifs à travers ce dispositif qu’en classe ordinaire. Du coté du professeur, le dispositif a amené Crabère à intégrer les TIC à son enseignement et finalement le cours s’est révélé plus vivant. C’est peut-être cela aussi qui explique le changement des élèves.

François Jarraud

Devauchelle sur Loread