Print Friendly, PDF & Email

Une semaine après ce qui a sans doute été la plus grande manifestation de l’histoire de France, on assiste à un incroyable retournement de situation. Ce pour quoi 4 millions de Français ont manifesté semble déjà oublié. Et ce sont les idées des terroristes que l’on voit se développer chez les responsables politiques.

Le 11 janvier, les Français ont manifesté pour la liberté d’expression directement menacée par un des attentats les plus violents de notre histoire. Or elle devrait être la première victime de l’après Charlie. Certes on peut lire tout et n’importe quoi, y compris le plus odieux, sur Internet. Mais l’appareil législatif est déjà largement suffisant pour poursuivre les contrevenants. Juste avant l’attentat une nouvelle loi, en novembre 2014, a nettement renforcé le contrôle de l’autorité administrative sur Internet. Aller plus loin ne pourra que servir les intérêts des ennemis de la liberté.

Le 11 janvier, les Français ont manifesté pour l’unité nationale et le vivre ensemble. Or en quelques jours, le débat politique est arrivé à se focaliser sur l’exclusion. Dans ce débat, la place des mères voilées dans les sorties scolaires est à nouveau mise au premier plan. Rouvrir ce dossier, alors que sur le terrain les enseignants ont apaisé les choses sans rien céder aux pressions intégristes, ne peut que creuser l’écart entre l’Ecole et les familles et nuire aux idéaux républicains.

En étouffant la liberté d’expression, en creusant le fossé entre les communautés, on est en train de faire le travail que les terroristes n’avaient pas réussi à faire.

F Jarraud