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70 professeurs du second degré ont suivi la formation pluridisciplinaire Mer-Education à Brest du 24 au 28 août. La 3ème édition de cette université d’été rencontre un vif succès. Des micro-algues à la gestion des stocks de poissons dans l’océan, enseignants et chercheurs ont échangé toute la semaine sur le thème « Nourrir les hommes ». Objectif : élaborer des projets pédagogiques dans les établissements scolaires. Quels sont les retours des professeurs suite à cette formation ? Quel bilan de cette 3ème édition ? Interview croisée avec 3 de ces enseignants qui ont suivi la semaine de formation ; Stéphanie, enseignante en français en lycée professionnel, Katell Leriche, enseignante de SVT en lycée et Philippe Colas, enseignant de technologie au collège.

Pourquoi s’être inscrit à cette formation ?

Stéphanie « La thématique proposée fait partie du programme de Bac pro et CAP en Géographie. C’est la première fois que je m’inscris à ce type de formation et ce temps pris sur les vacances a été très agréable. Le format 4 jours permet d’approfondir le sujet et est forcément plus enrichissant qu’une formation classique. J’avais aussi le besoin d’acquérir des connaissances dans le cadre de ma mission de Conseillère relais EDD pour le 35

Katell « J’ai découvert cette offre de formation l’an dernier via un mail de mon IPR (académie de Nantes) et comme je suis Brestoise j’étais doublement intéressée par la formation et un retour aux sources familiales.

Philippe « Même si mon collège n’a pas vue sur mer, 10 mn en bus et nous sommes au port ou sur la côte… Rien de tel qu’un lien avec le quotidien et la proximité pour capter l’intérêt et l’attention, pour donner du sens aux notions abordées en classe. Au travers de cette dimension maritime, les enjeux de société prennent une autre dimension pour éveiller les consciences citoyennes en formation. Quand de plus l’horizon mer est non seulement une priorité académique, mais un défi du territoire… que demander de plus ? »

Quel bilan tirez-vous de cette UE ? Qu’est ce qui vous a plu dans cette formation ? Pourquoi ?

Stéphanie « Un bilan très positif : outre la rencontre avec les collègues de différentes disciplines, je tiens à souligner la qualité et la diversité des interventions qui ont permis d’aborder la thématique sous différents angles. Le format 45 mn a été parfois frustrant mas il a suffi dans la plus part des ateliers à aborder les points les plus importants.

J’ai apprécié la visite de la criée ou du parc d’Iroise, ces sorties sur le terrain permettent une meilleure compréhension des enjeux. Ce sont de vraies découvertes. La dernière demi-journée sur la restitution et le partage est plus décevante.Les interventions des biologistes étaient accessibles aux non initiés. »

Katell « Sur le plan personnel j’en tire une grande inquiétude face aux risques de contamination par la consommation des produits de la mer par les microplastiques, les polluants organiques persistants et les métaux lourds… Sur le plan scientifique j’ai appris beaucoup de choses sur la pêche et le monde maritime. »

Philippe « Cette université d’été est une sacrée bouffée d’iode. En abordant sous une multitude d’angles différents les problématiques liées à la mer, elle permet de sortir de son bocal et regarder avec un œil moins convenu des aspects que l’on néglige, par routine, d’approfondir. Cette lecture pluridisciplinaire de la mer, et ces travaux qui mélangent les domaines, sont un encouragement à bousculer les frilosités qui sclérosent les pratiques solitaires dans les établissements. »

Sur quels aspects avez-vous le plus progressé ? Que pensez-vous réinvestir en classe ? Des idées de projets ?

Stéphanie « Je ne parlerai pas de progrès en soi si ce n’est que j’ai acquis une meilleure connaissance de la thématique Mer et Nourrir les hommes. Je n’avais pas conscience des multiples aspects, des nombreuses recherches faites sur ce thème. Mes pistes pour un réinvestissement futur :

– En géographie l’exemple du parc d’Iroise dans la séquence sur l’aménagement du territoire ainsi que le poids des cartes et l’exemple africain.

– En éducation civique : les rôles du citoyen : le citoyen comme acteur du développement de son territoire, le citoyen consom’acteur = sensibiliser aux enjeux du développement du territoire à différentes échelles.

J’accompagne une classe fin septembre sur le littoral breton, les élèves vont pratiquer des sports nautiques. J’envisage après avoir découvert le site, prendre contact avec les acteurs locaux et la Dréal pour monter un projet EDD en m’appuyant sur les ressources présenter à l’université. »

Katell « Je pense être plus au point sur toutes les formes de polluants et sur la gestion des ressources halieutiques. Je vais co-animer un atelier d’AP de 1S cette année et rentrer dans le dispositif d’un Passeport recherche en Pays de Loire. Et j’illustrerai bien volontiers la biodiversité en seconde sur des écosystèmes marins. »

Philippe « Je pense que je vais accentuer le travail par investigation, et l’appel à travailler en équipe avec d’autres disciplines. Il est encore un peu tôt pour faire la liste des réinvestissements en classe. Je vais dans un premier temps adapter et compléter des exercices et des recherches existantes, et reprendre certains exemples pour illustrer des travaux. En 5ème, « de l’évier à la mer » pour tout ce qui touche à l’eau. En 4ème, la démarche expérimentale et le matériel scientifique (en lien avec Tara) En 3ème, « impact des activités humaines sur le littoral ». »

Propos recueillis par Julien Cabioch

Université Mer-Education 2015

Edition 2014 sur le changement climatique

Edition 2013 sur les risques côtiers

On en parle dans les médias

France 3 Bretagne