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Anne Séguier. 43 ans 10 ans d’expérience dans des entreprises privées notamment en cabinet comptable. En cursus Master « Métiers de l’Enseignement de l’Éducatin et de la Formation » à l’École Supérieure du Professorat est de l’Éducation d’Albi. Actuellement Anne Séguier est accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH) auprès de 11 enfants en situation de déficience intellectuelle à l’ULIS d’une École primaire (unité localisée pour l’inclusion scolaire).

Quel est le déroulement d’une journée type pour une accompagnante d’un élève ?

Dans notre classe, les emplois du temps sont très cadrés. Par exemple, le matin commence par les rituels d’arrivée (responsabilités à accomplir, rituels de repérage dans le temps), puis français. Après la récré, ce sont les maths. L’après-midi, on commence par accueillir ceux qui n’étaient pas là le matin, puis on passe aux autres activités : gym, découverte du monde, théâtre, musique, etc. A chaque étape, mon rôle est de leur rappeler ce qu’ils doivent faire, dans quel ordre.

En quoi consiste votre mission et quel est votre rôle dans la scolarisation des élèves ?

Il s’agit surtout qu’ils se sentent bien à l’école : qu’ils acquièrent les codes sociaux, nouent des relations avec leurs pairs, se rappellent des règles de la classe, ne se sentent pas « piégés » par le travail (la maîtresse ne te donne que des tâches que tu es capable de réussir). Le but est qu’ils ne sentent jamais abandonnés quel que soit le problème rencontré (scolaire ou social).

Vous accompagnez, vous aidez ou vous assistez ?

J’accompagne les élèves. Ma définition de l’accompagnement est : Aide-moi à faire tout seul. (Maria Montessori)

Comment se traduit concrètement votre collaboration avec les enseignants ?

Je travaille en ULIS école, je ne suis donc pas un seul élève mais les 12 à la fois. J’accompagne les élèves dans des tâches qu’ils ont déjà effectuées avec l’enseignante mais pour lesquelles ils ne sont pas encore autonomes. Il s’agit le plus souvent de jeux d’apprentissage ou d’entraînements à l’écriture. Mon rôle consiste également à bien observer les élèves, surtout dans des moments informels tels que la récréation, pour remonter à l’enseignante les points de difficulté ou de réussite des élèves.

Vous arrive-t-il d’avoir à expliquer la notion de handicap aux camarades de classe de l’élève que vous accompagne ?

Il m’arrive régulièrement de devoir réexpliquer, en individuel ou en groupe, que chacun des membres de la classe a des difficultés, que celle-ci sont spécifiques à chacun, et que tous doivent s’accepter et se tolérer.

Que pensez-vous des perspectives de professionnalisation et de pérennisation des accompagnants en CDI (dans l’éducation nationale) ?

Je suis actuellement en contrat CUI (contrat unique d’insertion) à savoir très précaire. Je n’ai aucune perspective de professionnalisation. Et je trouve que c’est très regrettable pour les enfants que nous suivons. C’est d’autant plus vrai en ULIS école, où l’efficience de la collaboration repose sur la connaissance du mode de fonctionnement de l’autre (enseignante/AVS) et de tout le matériel qu’on peut proposer. Mais c’est au moment où ces connaissances sont acquises que l’AVS doit changer.

Serait-ce indiscret de vous demander quel est votre salaire net mensuel ?

679,62 € pour 24h hebdomadaire.

Propos recueillis par Gilbert Longhi

Les textes officiels stipulent que l’accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) remplace l’auxiliaire de vie scolaire recrutés par contrat d’assistant d’éducation (AED-AVS). Les AESH apportent une aide individuelle, mutualisée ou collective pour l’inclusion scolaire des élèves handicapés. Pour être recrutés, ils doivent justifier de titres ou d’expériences dans le domaine de l’aide à l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap. Ils sont recrutés dans le cadre d’un contrat de 3 ans, renouvelable une fois. Au-delà de ce délai, le nouveau contrat est à durée indéterminée.

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