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Faites gaffe ! Ne confondez pas les inspecteurs généraux (Igen) avec les inspecteurs généraux de l’administration et de la recherche (Igaenr). Ces derniers fêtaient leurs 50 ans le 13 octobre en Sorbonne. Les Igen sont eux pluricentenaires et tout idée de mariage entre les deux corps de l’Inspection générale suscite de violentes émotions sous les dorures de la rue de Grenelle… 50 ans c’ets le moment où on se retourne sur sa vie et où on se demande ce qu’on en a fait. La question était bien présente au colloque du cinquantenaire de l’IGAENR.

Attention ne pas confondre…

La première surprise c’est le nombre. En Sorbonne il y a bien une centaine d’IGAENR. Certains sont bien connus comme auteurs de rapports ou encore recteurs. D’autres beaucoup moins, peut-être parce que sur des postes plus obscurs. Inspecteur général c’est un corps qui mène à beaucoup de fonctions.

Surtout ne pas confondre les Igen et les Igaenr. La différence c’est le parcours. L’Inspection générale reproduit une séparation historique entre les « intellectuels », anciens enseignants, ce sont les Igen, et ceux qui restent attachés à la glèbe (dorée quand même), les Iagenr. Les Igaenr sont choisis parmi les administrateurs civils, les secrétaires généraux d’université ou d’académie, les directeurs généraux et chefs de service d’administration centrale, les recteurs et enfin, pour un cinquième d’entre eux, parmi les amis du pouvoir (nomination au tour extérieur).

Les rapports de l’Igaenr

Dans son discours, N Vallaud-Belkacem évoque les rapports remis par cette Inspection. « La meilleure preuve de l’importance de vos rapports c’est la publicité qu’on leur accorde en les rendant accessibles à tous », dit-elle. Récemment l’Igaenr a remis des rapports sur le lien éducation nationale justice, le service public régional d’orientation, la territorialisation, les lycées polyvalents ou encore l’expérimentation du libre choix des familles dans l’orientation. Cela faut 5 rapports en un an. Ce qui est assez peu. Bien d’autres rapports resteraient-ils bloqués par le cabinet ministériel ?

Ce que le travail des IGAENR dit du système éducatif

Le colloque a demandé à Xavier Pons, maître de conférences à l’université Paris-Est Créteil, une analyse de ses missions. Pour lui, le rôle de l’INGAENR a énormément évolué passant d’un contrôle des établissements à un méta contrôle. « Il est curieux de constater qu’au moment où on déconcentre et où on fait des chefs d’établissement les fers de lance du changement, on bascule dans le méta contrôle, le contrôle indirect. Cela montre les hésitations de la régulation centrale du système scolaire », nous a-t-il dit. « On est dans l’injonction bureaucratique au changement non bureaucratique ».

« Quand on regarde la liste des rapports publiés, on voit que les inspecteurs sont beaucoup mobilisés pour le suivi des réformes plus que pour évaluer , notamment au niveau local. Les IAENR doivent-ils continuer à travailler pour le ministre ou pour d’autres autorités ? ».

Reste la question de la fusion des deux inspections. « On est nombreux à penser que la synergie entre vos deux corps d’Inspection serait une bonne chose et d’un intérêt avéré », dit N Vallaud Belkacem. Remous approbatifs dans la salle. Qu’en pense la vieille dame de 200 ans ?

François Jarraud