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Contrairement à ce qui avait été annoncé par les adversaires de la réforme du collège, les formations de formateurs ont fait le plein durant les vacances de la Toussaint. Mais c’est la qualité de la formation qui semble avoir déçu les enseignants invités à participer à ces journées.

Pas facile de savoir ce qui s’est réellement passé lors des formations organisées durant les vacances de la Toussaint pour lever une armée de formateurs qui devront en 2016 former les enseignants à la réforme du collège. Les académies ont fermé les portes. Et les témoignages sont parfois contradictoires.

Les formations ont fait le plein

« Les formations proposées durant les vacances de la Toussaint ont fait le plein avec parfois plus de présents que d’inscrits », dit-on au ministère. Il annonce 14 360 personnels d’encadrement déjà formés ainsi que 20 300 enseignants dont 6 200 enseignants volontaires durant les vacances de la Toussaint. Et les témoins que nous avons rencontré confirment le nombre des présents durant les journées de la Toussaint. Pourtant des syndicats avaient annoncé que « personne ne s’inscrivait ». En fait, des principaux nous avaient confirmé les 2 phénomènes avant les vacances. D’une part, un faible nombre de participants chez les volontaires attendus dans les établissements, par exemple les membres du conseil pédagogique. D’autre part des enseignants inattendus se sont portés volontaires, parfois par « orgueil » comme nous l’a confié un enseignant parisien , « pour réagir aux pressions des anti-réforme », parfois par curiosité, parfois aussi par conviction. « Beaucoup de sceptiques » ont assisté aux formations, nous dit-on à différents endroits. Enfin seulement 17 académies sur 30 ont organisé des stages de Toussaint. D’ici là à penser que dans 13 académies il n’a pas été possible de les organiser…

Information ou formation ?

Le Sgen Cfdt, dans une lettre du 20 octobre, avait fustigé l’organisation des formations.  » Ces formations ciblent trop souvent les seuls enseignants, et en fonction de leur discipline, alors qu’il faudrait s’adresser aux équipes éducatives prises dans leur globalité et leur diversité. On compte explicitement sur les collègues « formés » pour servir de relais de l’institution, alors que ce n’est pas leur rôle et qu’il faudrait plutôt mobiliser toutes les ressources de celle-ci (formateurs, inspecteurs, …) pour les mettre au service de la réflexion collective dans les collèges. On organise la formation par vague, pendant les vacances scolaires et sans prise avec la réalité des établissements, quand il faudrait la mener sur site, en lien direct avec le travail concret des équipes pédagogiques et en concertation avec l’ensemble de la communauté scolaire », écrivait le syndicat qui parlait de  » vieilles habitudes » susceptibles de  » ne pas réussir la mise en œuvre d’une réforme pourtant essentielle au projet de refondation de l’école ».

Les formations de deux jours ont largement donné une place a des conférences sur la réforme. Ainsi à Paris, la journée du 19 a commencé par une présentation de la réforme par le directeur de l’académie, suivie en début d’après midi d’une présentation des nouveaux programmes par des IGEN. Le second jour a commencé aussi par une conférence sur le cycle 3 et l’accompagnement personnalisé. Des ateliers suivaient ces conférences pour faire émerger des questions chez les enseignants. Les personnels de direction travaillaient à part sur la mise en oeuvre de la réforme comme si cette question n’intéressait pas les enseignants. En conclusion les Dasen, le directeur académique sont montés au créneau pour tenter de répondre aux questions.

« C’était de l’information, pas de la formation », nous a dit un enseignant participant. « Les ateliers ont fonctionné de façon très inégales. Des questions sont restées sans réponse. « Les IPR ont animé et c’est tout ». A l’issue de la formation, les participants semblent avoir repéré des structures pour mieux appliquer la réforme. Il sont des éléments sur se smotivations. Mais sa mise en oeuvre dans les établissements reste encore mystérieuse pour les enseignants participants. La formation aux nouveaux concepts de la réforme (accompagnement personnalisé, interdisciplinarité) semble encore à faire.

François Jarraud

Sgen Cfdt

Du coté du Snes