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Premier poste de dépenses de l’Etat, le budget de l’Education nationale a été adopté le 28 octobre par l’Assemblée nationale au terme d’un débat où la réforme du collège et le school bashing ont eu leur place…

« Avec votre réforme du collège, vous avez non seulement « cassé ce qui marche » – dixit un ancien ministre – mais vous avez aussi fait sortir de leurs gonds les Immortels en raison du mauvais coup porté à la langue française ». Frédéric Reiss (Les Républicains) a attaqué fermement la ministre sur la réforme du collège. « Vous supprimez les sections bilangues en classe de sixième alors qu’elles étaient un formidable accélérateur de l’enseignement des langues vivantes, de l’allemand notamment », dit cet élu alsacien.  » Vous êtes en train de faire de l’égalitarisme à marche forcée… Si certains enfants n’accèdent plus aux études supérieures, c’est parce que, depuis l’école primaire, l’on n’exige plus rien d’eux », dit-il.

Frédéric Reiss fait des propositions de réforme pour l’Education nationale. « Il faut donner plus d’autonomie à nos établissements, développer l’excellence dans toutes les filières et reconnaître les vertus de l’apprentissage et de l’alternance, bien au-delà des effets d’annonce gouvernementaux. Il faut rapprocher le premier et le second degrés, en développant l’école du socle, donner un statut aux directeurs d’école et réussir la révolution du numérique à tous les niveaux ».

Annie Genevard, députée Républicains, attaque autrement la ministre.  » Une nouvelle offre scolaire s’installe dans le paysage éducatif, une offre scolaire hors contrat, de nature diverse… Ce mouvement atteste, hélas, de l’affaiblissement de l’éducation nationale, dont se détournent certains parents qui marquent ainsi leur défiance à son égard. Ce point est à lui seul significatif et inquiétant. Quelle analyse faites-vous, madame la ministre, de ce phénomène qui ne vous aura pas échappé ? », dit-elle.

 » Je ne suis pas sûre que l’on puisse parler de démultiplication démesurée de ce type d’établissements », répond N Vallaud Belkacem. « Il nous arrive assez régulièrement au sein de l’éducation nationale de reconnaître les bonnes expérimentations conduites au sein de ces écoles privées et de nous en inspirer lors des réformes que nous conduisons », continue la ministre. Mais on découvre qu’elle fait référence à Freinet, fondateur en effet d’une école privée reprise par l’Etat après la seconde guerre mondiale. Pas question de s’inspirer du pensionnat de Chavagne et de ses émules, semble dire la ministre. « Nous devons être fiers de ce qui est accompli dans l’école publique », poursuit la ministre. « Il suffit de voir ce que nous faisons dans l’éducation prioritaire… Il faut reconnaître que les résultats sont assez fabuleux ».

Le budget est adopté par la majorité, l’opposition Républicains et UDI votant contre.

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