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Mardi 1er décembre à Rennes, le 28ème prix Goncourt des Lycéens a été décerné à Delphine de Vigan pour son roman « D’après une histoire vraie ». Déjà lauréate du prix Renaudot des Lycéens 2011 avec « Rien ne s’oppose à la nuit », souvent lue en classe avec « No et moi », la romancière a devancé Tobie Nathan après des débats très animés au sein du jury de 13 lycéens représentant environ 2000 élèves de 53 établissements. Comme chaque année, par-delà le jugement porté sur la qualité littéraire des 14 romans proposés, il faut souligner combien le Goncourt des Lycéens constitue un événement pédagogique, plus encore que médiatique, éditorial ou économique. Pour se faire une idée du lauréat, mais aussi de la dynamique de lecture, de rencontres et d’échanges ainsi mise en œuvre, voici quelques jugements partagés par les lycéens dans leurs espaces collaboratifs en ligne…

Impressions « d’après une histoire vraie »

« L’urgence »

« Ce livre c’est l’urgence. L’urgence de tourner les pages, l’urgence d’avaler les mots, l’urgence de savoir, l’urgence de comprendre, de connaître les réponses à toutes les questions… Mais quand la couverture se referme le mystère qu’est ce livre reste entier. » (Cécile, Le Mesnil Esnard)

« Un thriller psychologique envoutant et dérangeant »

« Avec D’après une histoire vraie, De Vigan nous livre son dernier chef-d’œuvre d’inspiration autobiographique. La narratrice nous raconte doucement mais sûrement sa longue descente aux enfers, tellement infernale que l’on croit lire le dernier Stephen King. En effet, tout commence par le succès : Delphine de Vigan publie Rien ne s’oppose à la nuit en 2011 qui lui vaut d’être parmi les écrivains les plus bankables du moment. Mais suite à cela, la narratrice perd toute envie d’écrire… Pire encore, le moindre stylo en main nécessite un effort monumental… C’est à ce moment là qu’intervient L, une sympathique femme qui fait la connaissance « par hasard » de notre écrivain lors d’une soirée. C’est ainsi que ce personnage va s’immiscer dans le roman pour prendre littéralement possession de l’intrigue et de l’auteur… Sans trop en dévoiler, la relation fusionnelle, presque vampirique entre Vigan et L repousse les limites de l’addiction et de l’intimité. En effet, ce roman est une excellente surprise et vaut entièrement le succès qu’il connait en ce moment. En effet, l’écriture est parfaitement maitrisée tout au long du roman avec style. L’auteur nous livre un ouvrage très sombre et psychologique sur le harcèlement où le lecteur s’angoisse et se captive pour comprendre la méticuleuse et fantastique « toile d’araignée » que l’écrivain a tissée. » (Antoine, Albertville)

« Surfait »

« Je pense que le titre est bien choisi : il présente tout de suite le concept utilisé qu’est l’autobiographie-fiction. Pour moi, ce concept est assez déroutant, comment faire la différence entre la réalité et ce qui est faux ? Le lecteur est perdu, il doit sans cesse s’interroger sur la part du vrai dans cette histoire et c’est assez dérangeant. De plus, le fait que le récit soit nombriliste, basé sur un seul personnage est assez ennuyeux. Bien que ce roman soit très intéressant ; très intense mais aussi assez bouleversant, j’ai un avis assez partagé. Certes, l’histoire est captivante, mais elle est aussi oppressante. Par moment, il y a d’ailleurs, quelques longueurs et j’ai trouvé le récit assez pesant mais aussi surfait. Pour conclure, je dirai que je suis assez déçue de ce roman. » (Clara, Carcassonne)

« Le réel ou la fiction ? »

« Ce roman m’a retourné la tête. (…) Dans ce roman, Delphine et L. s’opposent sur l’écriture d’un roman : doit-il être fictif ou purement réel ? Pourquoi sommes-nous aujourd’hui de plus en plus attirés par le réel, par les histoires inspirées d’histoires vraies quitte à mettre de côté la fiction ? Le personnage principal est face au Grand problème de tout écrivain à un moment de sa vie, après un roman qui a eu du succès : la page Blanche. On la voit doucement sombrer, ne plus garder le contrôle de sa propre vie. La fin quant à elle est surprenante… » (Ditrani, La-Côte-Saint-André)

« Un livre poignant »

« Ecrivez-vous vous même, vous allez survivre. », c’est la philosophie de L. (…) C’est un débat filé sur tout le roman, une sorte de combat livré entre deux femmes que tout oppose, dont une joue un double-jeu dont on ne prend conscience que dans les dernières pages du livre. (…) Delphine de Vigan signe un livre poignant où le suspense est roi et L. une connaissance inconnue. » (Manon, Carhaix)

Jean-Michel Le Baut

La plateforme d’échanges

Le blog « Le Goncourt Lycéen d’Ouest Bretagne »

Une rencontre entre Delphine de Vigan et des lycéens rennais