Print Friendly, PDF & Email

C’est le début de l’année 2016 le moment pour les enseignants aussi de faire des bilans sur l’année écoulée, de prendre des bonnes résolutions tant personnelles que professionnelles et de se laisser aller à quelques rêves pour l’Education Nationale… Sept0 enseignantes de maternelle et d’élémentaire partagent avec nous leurs réflexions et leurs espoirs. Installée dans la France entière, en zone rurale comme en banlieue, elles témoignent à leur façon d’un état de l’école.

Des profils diversifiés, la richesse de notre métier

Nos sept supers-maîtresses sont actives, pimpantes et dynamiques et c’est avec enthousiasme et simplicité qu’elles évoquent leurs grands projets, ceux déjà réalisés et ceux à venir. Elles ont toutes des parcours universitaires et des parcours de carrière variés et pluridisciplinaires, de la licence de biologie à la licence d’études théâtrales, en passant par une maîtrise en cinéma, un DUT informatique suivi d’une licence MASS (Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales) ou des études d’histoire et d’histoire de l’art ou de psychologie. Aucune n’a suivi la « voie royale » (études de sciences de l’éducation) pour y parvenir. Cette diversité fait aujourd’hui la richesse de nos enseignants du premier degré. Elle met face aux élèves des personnes passionnées, avec des parcours de vie riches, des pratiques d’enseignement différentes des unes aux autres, des apports culturels diversifiés. En somme, des personnes qui ne sortent pas forcément du « moule estampillé Education Nationale ».

Place aux projets pédagogiques

Nous leur avons demandé de nous parler de leurs pratiques de classe et des projets qu’elles mettent en place. Là encore, la diversité des projets proposés aux élèves s’impose d’elle-même. Chacune se construit par rapport à ses intérêts et transmet ses valeurs en fonction de son parcours. De projets tout simples aux projets beaucoup plus élaborés, elles se sont exprimées avec enthousiasme sur le sujet. Voici leurs témoignages.

Frédérique Haüy, une enseignante de maternelle à Voisins le Bretonneux: « j’ai le sentiment d’avoir enfin compris les points essentiels du métier au bout de 10 ans. Avant j’essayais juste de suivre le rythme, de ne pas me laisser déborder. Je passais beaucoup trop de temps à chercher des fiches faites par d’autres sur le net (les blogs n’avaient pas la qualité de ceux que l’on trouve aujourd’hui). Je ne me faisais pas suffisamment confiance.

Depuis quelques années c’est différent : j’aime passionnément mon métier, car je le vis pleinement. A chaque problème rencontré je cherche une solution. Ma première année de titularisation a vu mon retour en maternelle. Premier problème : le bruit. Deuxième problème l’impression de ne jamais avoir tous les enfants réellement actifs. J’ai donc cherché. J’ai trouvé sur le net des professeurs des écoles (PE) qui parlaient d’ateliers Montessori, et la même année une formation pédagogique était proposée sur ce sujet. Je n’ai pas regretté, c’était exactement ce qu’il me fallait.

Je suis retournée dans mon école, gonflée à bloc, et ai convaincu la majorité de mes collègues de mettre en place ces ateliers. Ça a pris un peu de temps pour rassembler le matériel, présenter les ateliers aux enfants, mais le résultat a été magique. Une heure d’activité dans le calme par jour ! Et la sensation d’avoir mis en place quelque chose d’efficace pédagogiquement. Du coup j’ai eu envie de partager mon expérience et ainsi de permettre à d’autres de s’y mettre (voir son site). Cette année je souhaite réussir à mettre en place une organisation de la classe qui me satisfasse. Je souhaite aménager des espaces dédiés (coin sciences, coins mathématiques ; coin lecture….) afin que les enfants se répartissent mieux dans l’espace classe d’une part, et qu’ils puissent aller vers les activités qui les intéressent d’autre part. J’aimerais ainsi que les enfants puissent apprendre à leur rythme dans les domaines qui les attirent pendant ces moments de temps « libre ». »

Sonia Richez, une enseignante spécialisée de Cauffry (Oise) : « J’ai fait l’ouverture de l’établissement spécialisé où j’enseigne à l’heure actuelle et où je suis coordonatrice, donc j’ai mis en place le projet d’unité d’enseignement, le partenariat… etc. 2016 est une année de transition, puisque un nouveau bâtiment qui accueillera l’établissement est en cours de construction, il se profile une extension sur la tranche d’âge 16-20 ans et je compte mettre en place une classe externalisée en lycée professionnel,,, mais ce n’est pas avant 2017-2018 ».

Cindy Laurent, mieux connue sur le web sous le pseudo de « Maîcresse Girondine », enseigne en classe de CP, en Gironde:  » Difficile de mener de grands projets après seulement 5 ans d’enseignement. Lors de mes 3 années en PS/MS/GS j’ai eu la chance de partir à 2 reprises en classe de découverte. 3 jours et 2 nuits à la mer puis à la ferme avec la collègue de GS. Beaucoup d’administratif et de responsabilités mais de supers souvenirs pour les enfants. J’ai adoré les voir dans un contexte différent, de voir le petit Ryan d’habitude si triste, s’ouvrir et me sauter au cou au réveil. Voir chacun d’entre eux surmonter ses peurs, vivre leurs premières expériences loin de leurs parents, grandir tout simplement.

Cette année avec mes CP, nous travaillons sur un projet autour de l’école et l’accès à l’école dans le monde. J’ai la chance de pouvoir échanger avec l’auteur d’un livre intitulé « j’aime mon école ». Nous travaillons alors sur le devenir élève et l’ouverture au monde. Les dessins des enfants ont été retenus pour illustrer une conférence sur les droits de l’enfant lors du salon de l’éducation reporté au mois de mars. Un projet plein d’ambition, un peu difficile pour des CP très centrés sur eux même, mais un projet dont je suis fière. »

Aurélie Fenyi enseigne dans l’Eure-et-Loir en CE2, à l’école de Brezolles : « En tant que remplaçante c’est plus compliqué de mener des projets sur le long terme, et c’est une des raisons qui a fait que j’ai voulu avoir ma classe à moi. Je mène plutôt des petits projets et tente de nouvelles choses. Cette année, j’ai commencé à utiliser l’agenda coopératif proposé par l’OCCE. C’est un rituel que mes élèves apprécient vraiment. C’est un moment en général assez festif, que mes élèves attendent et réclament si je l’oublie ou si je fais passer une évaluation avant ! Ils apprennent à mieux se connaître, réfléchissent à ce que l’on pourrait améliorer dans la classe, ce qu’ils peuvent faire pour progresser, choisissent des défis à tenir sur une journée ou une semaine, et doivent ensuite l’évaluer. »

Anne-Laure Bihan-Poudec travaille à Tours où elle tourne sur différents niveaux: « j’ai monté une classe découverte au bord de la mer lors de ma deuxième année avec une collègue avec une classe de CE1/CE2. Depuis un peu plus d’un an, je m’intéresse à la méditation de pleine conscience adaptée aux enfants et à son application en classe. Tous les jours (souvent au retour de la récréation), pendant 5 à 15 minutes, je propose un temps de relaxation à mes élèves. En 2016, je vais suivre une formation, issue de la pratique d’Eline Snel, pour approfondir cette pratique et la mettre en place en classe. »

Sylvie Minnaert enseigne dans une classe de Petite et Moyenne Section de Maternelle en REP+ à Montreuil-Sous-Bois. « J’ai tenté à plusieurs reprises en élémentaire de travailler différemment avec mes élèves, (quoi de neuf, mini conseil, cahier d’apprentissage…) mais cela n’a jamais été réellement concluant, trop isolée au sein de l’école et manque de formation pour ces pratiques. Aujourd’hui j’ai introduit dans ma classe de maternelle des ateliers de type Montessori, cela fonctionne plutôt bien. »

Les p’tits bonheurs de la vie à l’école

Chacune de nos enseignantes a évoqué pour nous ses petits bonheurs de maîtresse en classe…

Frédérique les croque régulièrement sous forme de petits dessins humoristiques. Elle aime travailler dans son école : « j’ai la chance de travailler avec des collègues et des parents d’élèves sympathiques. J‘apprécie les marques d’attention des parents, leurs encouragements, leurs remerciements. Quelques mots glissés le matin, pour montrer qu’ils sont au courant de ce qu’on fait dans la classe, qu’ils remarquent les progrès de leur enfant depuis que… ou simplement qu’ils apprécient que leur enfant soit pressé d’aller à l’école le matin. C’est important pour moi ces petites marques de reconnaissance car je donne énormément de mon temps à l’école. Elles sont d’autant plus importantes que ce n’est pas ce qu’on entend de manière générale sur les professeurs. »

Sonia trouve son bonheur dans ses relations avec ses élèves en difficultés notamment, ceux qui réussissent justement à dépasser ces difficultés : « je puise mes satisfactions dans les relations avec mes élèves, dans la confiance que je peux établir avec eux et qui les amène à dépasser leur handicap ou un mauvais pronostic concernant leur scolarité. Ma plus grande satisfaction, c’est quand un « ancien » m’envoie un message en m’annonçant qu’il a obtenu un examen si minime soit il ou son permis de conduire… »

Pour Aurélie, les petits bonheurs sont assez classiques finalement : « sentir que l’on arrive à intéresser et à retenir l’attention de ses élèves (ce qui n’est pas une mince affaire….), les voir progresser, les entendre dire « C’est déjà l’heure de la récréation ? C’est passé vite ! » Avant de les voir filer en récréation… J’aime voir leur satisfaction et leur fierté quand ils ont des tampons « excellent travail » ou quand je les félicite. Je suis heureuse de faire partie d’une grande école où l’entraide est réelle. Je n’avais pas vraiment connu cela jusqu’ici, et ça change vraiment beaucoup le quotidien. Le partage des idées, des expériences est vraiment quelque chose d’inestimable. »

Même petit bonheur pour Sylvie qui avoue : « je suis heureuse de la relation que je vis avec mes élèves et avec leurs parents, il y une confiance de part et d’autre, j’aime voir mes élèves progresser, être de plus en plus autonome dans les apprentissages, s’épanouir dans les relations qu’ils nouent entre eux. »

Anne-Laure aussi réussit à trouver de petites satisfactions dans son métier malgré la fatigue : « dans les bons moments, j’ai adoré monter des projets avec mes collègues qui plaisaient aux enfants. J’ai pu avoir de belles discussions avec les élèves sur le monde en général et toutes les questions qui bouillonnent dans leur tête. J’ai aimé aussi entendre des élèves perturbateurs dirent qu’ils étaient ravis que ce soit le moment de relaxation car ils adorent ça ! »

Pour Emilie enfin, les difficultés rencontrées dans l’exercice du métier n’empêchent pas les petits bonheurs simples de la classe comme « voir un de mes élèves, autiste, qui s’épanouit à l’école, dans son rapport aux autres, car il a la très grande chance d’être scolarisé avec le même groupe d’enfants depuis la PS, réussir à canaliser ne serait-ce qu’une journée un de mes élèves qui a des troubles du comportement et surtout, voir les yeux de mes élèves s’illuminer quand ils comprennent ce que je leur explique ! – C’est magique ça ! – ».

Des déceptions sur l’Ecole d’aujourd’hui


Si nos enseignantes sont impliquées et investies auprès des élèves, certaines font un bilan un peu acerbe de la gestion de l’Education Nationale et du manque de moyens alloués à l’Ecole. Le fait de ne pas se sentir écoutées alors que ce sont bien les enseignants qui sont sur le terrain qui peuvent juger si une réforme est applicable et efficace ou non, est également l’une des réflexions qui ressorts chez nos collègues.

Sonia, par exemple, regrette que la hiérarchie ne comprenne pas suffisamment les problématiques du terrain et s’insurge contre les parents aux comportements parfois irresponsables.

Cindy partage ses déceptions : « Après seulement 5 ans d’enseignement, je suis très déçue. J’envisage de changer d’orientation dans un futur proche selon les opportunités. Dans mon quotidien, j’ai l’impression de courir après le temps et d’être encore une fois submergée par les demandes hiérarchiques. Nous passons un temps incroyable à remplir des documents administratifs pour justifier du travail réalisé (PPRE, APC, conseil des maîtres, de cycles) et j’ai l’impression que cela est de pire en pire. J’ai parfois l’impression que l’on ne me fait pas confiance : je préfère prendre du temps à me former, à expérimenter à proposer de la différenciation plutôt que de remplir le document de 5 pages qui atteste que j’ai pris en compte les difficultés de tel élève.

Je suis aussi très remontée sur l’absence de formations. Nous avons été jetés dans une classe sans en percevoir l’enjeu, le fonctionnement. Les animations pédagogiques sont souvent très éloignées de ce que nous attendons. Jeunes enseignants, nous recherchons encore des choses très pratiques sur la gestion de classe, la gestion d’élèves difficiles, sur des situations d’enseignement. Malheureusement, cette formation est totalement absente. On nous propose très souvent du travail de groupe sur des thèmes plus ou moins abstraits. On nous demande de proposer de plus en plus de place aux parents dans les écoles. Mais notre statut d’enseignant, de maître, n’existe plus vraiment. Nous devons sans cesse nous justifier sur nos méthodes, nos réactions, nos attentes. Chacun se donne le droit de remettre en cause notre pédagogie, notre emploi du temps, nos évaluations. Mais c’est encore pire quand on nous reproche des choses que nous proposons bénévolement : les sorties, les fêtes d’école, les photos de classe. Depuis la réforme des rythmes scolaires, les confusions temps scolaire, temps mairie, temps périscolaire ne font qu’accentuer ce mélange enseignant, animateur et remettent, selon moi, totalement en question le rôle de l’école. »

Même constat chez Aurélie : « Je regrette de passer beaucoup de temps à remplir des papiers qui personnellement ne m’aident pas vraiment. J’ai parfois l’impression que ce temps pourrait être mieux utilisé, pour faire des choses plus concrètes… Je suis bien sûre attristée de voir que notre statut est de moins en moins respecté, voir de plus en plus décrié. Je suis embêtée de me sentir parfois impuissante face à certaines familles… »

Chez Sylvie, les déceptions viennent du fait de se sentir « impuissante face aux difficultés des élèves et à la gestion de la relation avec eux. « Je suis dépitée de voir que beaucoup d’enfants ne peuvent recevoir l’aide dont ils auraient besoin pour mieux avancer, le nombre d’élèves par classe dans des quartiers aussi défavorisés socialement et culturellement me désespère. Je me sens impuissante face à la tâche que je devrais mener et j’ai l’impression de ne pas pouvoir donner à chacun le temps nécessaire pour lui permettre de vivre au mieux ses années scolaires. Je suis énervée que l’institution ne forme pas mieux les professeurs à la psychologie des petits enfants. Par exemple, laisser des enfants de 3 à 6 ans sur un banc, sans rien faire, pendant plus de 15 minutes pour attendre l’arrivée de leur parents est un non sens qui se répète chaque jour. »

Emilie dresse un portrait sans concession de l’Ecole d’aujourd’hui qui n’est plus égalitaire : « J’en ai assez du manque de reconnaissance. On a souvent l’impression de se retrouver seuls au monde quand on est face à un problème (de violence par exemple). J’en ai assez du clientélisme de certains parents. L’école devient un bien de consommation, et certains parents ont des exigences qui dépassent de très loin celles qu’ils devraient avoir. On parle de l’école de la République, sauf que le financement municipal fait que l’école de la République est très loin d’être égalitaire en termes de moyens, et ça c’est rageant. »

Anne-Laure se sent aussi usée par son expérience en classe depuis six ans au point qu’elle envisage une reconversion : « j’ai enchaîné beaucoup de moments de déception. J’ai rencontré à deux reprises des difficultés avec des élèves présentant des troubles importants du comportement. Je me suis fait insultée, tapée. J’ai été soutenue par mes collègues et ma hiérarchie mais j’ai été déçue de voir qu’aucune solution rapide et concrète ne pouvait solutionner ces vécus douloureux et difficiles. En conséquence, je suis actuellement en arrêt de travail pour burn out. Je me suis rendue compte à travers un sondage que beaucoup de collègues seraient intéressées pour participer à un groupe de parole pour professeurs des écoles, seulement entre professeurs des écoles. J’ai comme projet d’essayer de monter un groupe de parole dans mon département. »

Les vœux pour l’Ecole de 2016 et d’après…

Qu’est-ce qui pourrait faire évoluer l’Ecole de la République dans le bon sens ? Nos interviewées ont bien sûr un avis sur la question ! Les priorités des aspirations se tournent ainsi essentiellement vers la suppression des nouveaux rythmes scolaires, la réflexion sur les effectifs et bien sûr, la reconsidération du statut des enseignants du premier degré et la revalorisation de leurs salaires…

Frédérique : « d’après ce que je vois, ce que je vis, l’école est en train d’évoluer, de se bonifier, et cela uniquement grâce à la bonne volonté des enseignants et aux partages d’idées (je pense à Internet) qui nous poussent vers le haut. Cependant, vouloir le meilleur pour ses élèves, expérimenter de nouvelles pédagogies, communiquer, échanger avec les parents et les autres enseignants, est terriblement chronophage. Actuellement, la difficulté pour moi est de gérer cette envie de faire toujours mieux pour mes élèves et en même temps de garder suffisamment de disponibilité pour ma famille. Pour commencer, j’aimerais que le travail du professeur des écoles, lorsqu’il n’est pas devant élèves, soit reconnu. Comme pour les professeurs de collège et lycée. Je veux dire évalué en nombres d’heures. En conséquence, je souhaiterais que nos salaires soient réévalués, rationnellement. »

Sonia : « Que la réforme du collège se fasse en douceur (c’est mal parti!), que nous n’ayons plus besoin de faire des minutes de silence et d’expliquer l’horreur à nos élèves. »

Cindy : « Je ne vais faire qu’un seul vœu, celui d’être enfin considérée par notre hiérarchie. J’ai souvent l’impression de n’être qu’un numéro, un poste. Certes nous sommes nombreux, mais la venue dans les écoles de conseillers pédagogiques ou inspecteurs (en dehors du cadre d’inspection), ne serait-ce que l’instant d’un repas pour entendre nos difficultés, nous proposer des solutions concrètes, où simplement nous féliciter de tel ou tel projet. Nous n’avons que très peu de retours positifs sur notre pratique et je pense que cela nous permettrait de surmonter certaines tensions et de nous sentir plus impliqué dans ces échelons de décisions. »

Aurélie : « je souhaite que les enseignants continuent à partager leurs expériences et réussites les uns avec les autres. J’aimerais que les relations entres les différentes familles et le personnel éducatif soient plus apaisées. Certains parents ont eu un passé difficile avec l’école, beaucoup de maîtres et maîtresses ont eu des difficultés avec certains parents… Cela créé parfois des tensions que les enfants ressentent et qui peuvent être très néfastes ! J’aime l’idée d’un réel partenariat entre l’école et les familles. »

Anne-Laure : « Je souhaite à l’Ecole de 2016 de ne pas oublier qu’un élève doit avant tout se sentir bien à l’Ecole, bien dans sa peau, bien face à ses émotions pour apprendre au mieux. Je souhaite personnellement pouvoir reprendre sereinement l’enseignement cette année, reprendre confiance en ce beau métier qu’est celui de professeur des écoles mais qui n’est vraiment pas facile à gérer. »

Emilie : « je souhaite qu’enfin on limite réellement le nombre d’élèves par classe. Qu’on prenne en compte aussi les niveaux multiples. Avoir une vraie formation continue qui prenne en compte nos besoins réels sur le terrain. Nous avons besoin d’être formé sur l’accueil des enfants ayant des troubles des apprentissages (tous les dys), nous en rencontrons de plus en plus, mais ne sommes ni formés, ni informés là-dessus. On nous demande de la paperasse aussi, beaucoup, de plus en plus, sauf que personne ne nous explique comment faire, par exemple le PPRE. Avoir au moins 1 poste d’EVS/ d’AE dans les écoles. C’est une aide précieuse. Rendez-vous compte, dans un collège on a des CPE, des surveillants, des secrétaires… etc. Dans le primaire (et certaines écoles sont aussi grandes que certains collèges), on n’a rien de tout cela. Un problème avec un élève, débrouillez-vous. Il faut appeler les parents parce que X… a vomi en classe, débrouillez-vous (pour le coup de fil, comme pour le nettoyage de vomi d’ailleurs). Avoir des AESH en nombre suffisant, et qu’elles soient formées, réellement, qu’on arrête de considérer cet emploi comme un truc au rabais. Pouvoir proposer une solution réelle et adaptée pour les élèves en difficulté. Le Rased est quasi inexistant chez nous.»

Sylvie : « l’école devrait travailler plus collectivement, réinventer de nouvelles façons de vivre les apprentissages. J’aimerais aussi une diminution des effectifs, des moyens corrects pour pouvoir enfin acheter le matériel dont mes élèves ont besoin. Je souhaite une école qui ne classe pas, qui ne note pas, qui n’évalue pas sans cesse mais qui soutienne et encourage et propose à tous le meilleur. »

Là c’est vraiment le mot de la fin…

Alexandra Mazzilli