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Est-ce un effet COP21 ? Les 4 premiers prix de La Main à la Pâte (LaMap) remis le 2 février dans les locaux prestigieux de l’Académie des sciences concernent tous des projets écologiques et, pour trois d’entre eux, climatiques. Cette année encore le concours récompense des enseignants exceptionnels et des élèves qui ont souvent surpris l’assistance.

En 20 ans, LaMAP revendique plus de 20 millions d’élèves formés selon ses principes en France et à l’étranger. Lancée en 1995 par l’Académie des sciences sous la direction de G Charpak, P Léna et Y Quéré, LaMAP promeut une éducation à la science qui s’appuie sur la curiosité des élèves, sur l’investigation et sur l’expérimentation. Chaque année, la remise des prix fait découvrir des enseignants particulièrement impliqués qui ont mené des projets extraordinaires avec leurs élèves.

Le 2 février, l’Académie des sciences reçoit les écoliers dans sa grande salle du quai de Conti. Bernard Meunier, président de l’académie des sciences, reçoit les enfants et les maitres. Yvon Le Maho, membre de l’académie, fait un exposé très accessible sur ses travaux sur les manchots et l’utilisation de robots pour comprendre la vie sociale de ces oiseaux. B Meunier remet en premier un second prix à Mmes A Kuntz et C Jeanmougin de l’école Les Prunelliers de Bischheim. L’établissement médico éducatif de Chateauroux, avec Mme A Breton, et l’école maternelle du Port à La Réunion, classe de Mme F Kelly, reçoivent des mentions spéciales. Et c’est maintenant le moment des premiers prix.

Les premiers prix sont allés à 4 écoles. Aucun collège n’est retenu dans le palmarès. Patricia Moreau, professeure à l’école Les Oliviers de Béziers, est à nouveau récompensée cette année pour un projet de construction d’un bac dans la cour de récréation qui ne serait pas polluant. Récompensée sous la coupole de l’Académie, sa classe multicolore fait une sorte de pied de nez à la municipalité…. La classe de Philippe Nicolas à Gennevilliers est encore récompensée cette année pour un travail sur le changement climatique qui a emmené les élèves à vivre comme les Inuits durant une semaine. L’école Paul Langevin de Raismes-Vicoigne (59) est récompensée pour un projet sur la forêt et l’effet de serre mené dans la classe de Boris Vignolle.

C’est l’interdisciplinarité qui est récompensée avec le projet de Christine Blaisot, maitresse de Cm2 à l’école E Herriot du Mesnil Esnard (76). Elle remporte un premier prix avec un projet d’étude sur le climat et l’effet de serre. « Ce que j’ai appris en premier c’est l’interdisciplinarité », nous a -t-elle dit. Pour son projet les élèves ont travaillé sur le changement climatique en français (chanson, compte rendus etc.), maths (fabrication d’un abri météo en géométrie), histoire (les effets historiques des accidents climatiques). Ils ont évidemment fait beaucoup de sciences et notamment réalisé des expérience et fabriqué des instruments. Et C Blaisot a orchestré ces passages d’une discipline à l’autre.

C’est aussi l’ouverture qu’a reconnu l’Académie des sciences avec ce prix. Les élèves ont réalisé des ateliers scientifiques avec des collégiens de 6ème et avec des élèves de terminale S d’un grand lycée de Rouen (Corneille). « C’a a été une occasion pour eux de découvrir le métier d’élève dans le secondaire ». Il sont pu aussi découvrir le collège de secteur.

Mais pour C Blaisot les élève sont appris bien plus que des sciences ou du français. «  »Ce sont les adultes de demain », nous a-t-elle dit. « Ils ont discuté avec le maire. Il sont participé à un forum régional sur l’environnement. Il sont fait des propositions pour changer les choses dans l’école , par exemple avoir à la cantine des produits locaux et de saison. Il sont devenus des éco citoyens ».

Proche de la retraite, C Blaisot est néanmoins repartie sur un nouveau projet cette année. « Ces projets c’est tellement motivant. C’est ce qui donne du sens au métier »….

François Jarraud

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