Alors que 36% des jeunes s’engagent dans l’enseignement professionnel en France, quelles expériences, quels constats peut-on tirer des expériences internationales ? La conférence de comparaisons internationales organisée par le Cnesco et le Ciep, avec l’aide du Céreq et du Lest, a deux jours, les 19 et 20 mai, pour faire le point. La première journée a déjà avancé sur les parcours de formation, la construction des compétences, les relations avec les entreprises.
Alors que le Cnesco et le CIEP ouvrent le 19 mai une conférence de comparaisons internationales sur l’enseignement professionnel, on peut dire, pour une fois, que dans l’enseignement professionnel « ça va mieux ». Mais on revient de loin. Très longtemps oublié et méprisé par l’Éducation nationale, l’enseignement professionnel semble redécouvert par le ministère depuis seulement début 2016. Il y a seulement un an il était question de reléguer les bacheliers professionnels dans des diplômes du supérieur spécifiques faute d’imaginer une issue réaliste à l’incroyable succès du bac pro. Si la ministre semble désireuse de réintroduire le lycée professionnel dans les projets gouvernementaux et prend des engagements en ce sens, le temps lui est compté. A droite, certains rêvent déjà de faire à nouveau des économies sur son dos en le bradant aux entreprises…
« On ne peut plus faire l’économie d’une formation générale de qualité ». Présentant, le 11 mai, le dernier numéro de la Revue internationale d’éducation de Sèvres (CIEP) , Christian Forestier pointe directement son élément central : une certaine déprofessionnalisation d’un enseignement qui doit s’adapter à la tertiarisation des activités. Mais, basé sur l’étude de 11 pays différents, le numéro apporte des éclairages qui nuancent ces traits généraux.
« Un nombre croissant de pays s’accordent à reconnaître qu’un enseignement et une formation professionnels de qualité peuvent contribuer de façon déterminante à leur compétitivité économique. Dans le deuxième cycle du secondaire, les filières d’Enseignement et Formation Professionnelle (EFP) sont plus fortement corrélées à l’employabilité que les filières générales », reconnaît une étude de l’OCDE publiée cet été. Mais l’enseignement professionnel traine une image négative qui rend difficile les poursuites d’études. Selon l’OCDE c’est plus vrai en France qu’ailleurs.
Peut-on réduire l’enseignement professionnel à un simple lieu de domination ? Pour Aziz Jellab, inspecteur général et sociologue associé au CERIES (Lille III), la réalité de l’enseignement professionnel est plus complexe.
Le Céreq interroge les bienfaits de l’apprentissage – Entrée en lycée professionnel – Organisation des périodes de formation en milieu professionnel – Bac pro : Modification des programmes – Enseignement professionnel : Le diplôme compte…