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Premier tour de table rue de Grenelle sur le PPCR (parcours professionnels, carrières et rémunérations). La ministre a reçu le 1er juin les organisations syndicales d’enseignants pour leur donner les propositions gouvernementales. L’accueil est globalement positif. Mais des inquiétudes se font jour sur l’étalement de la mesure après 2017. Mais ce sont surtout les détails de la mise en oeuvre qui vont maintenant occuper syndicats et ministère jusqu’à la mi juillet.

Satisfaits, mais…

Mercredi 1er juin, N Vallaud Belkacem a réuni tous les syndicats d’enseignants pour leur remettre les propositions gouvernementales du PPCR. A l’issue de la réunion, les représentants de la Fsu, du Snuipp et du Se Unsa font le point.

« La FSU considère que c’est une amélioration pour les enseignants », nous a dit B Groison, secrétaire générale de la Fsu, première fédération syndicale des enseignants. « On récolte le fruit de 2 années de négociations. La grille est revue avec davantage de perspectives de carrière. Il reste des points sur lesquels on n’est pas favorables. Le nouveau grade, la classe exceptionnelle, ne nous convient pas en l’état car il est inégalitaire pour les enseignants. Instituer quelque chose qui va faire une différence sur des fonctions est mal admis par les enseignants. Il y a aussi la question de savoir comment déterminer ceux qui méritent le plus. On verra en groupe de travail comment cela peut servir en fin de carrière pour tous ».

Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa, second syndicat enseignant, confirme sa satisfaction.  » La ministre a présenté de façon officielle ce qu’elle a annoncé. Des groupes de travail vont maintenant avoir lieu jusqu’à la mi-juillet ».

Comment évaluer les enseignants ?

C’est la question de l’évaluation des enseignants qui semble, à l’issue de la réunion, la plus clivante entre les participants. Le Se Unsa et le Sgen Cfdt souhaitent une inspection sur portfolio ce qui semble écarté par la Fsu.

 » La question de l’évaluation a été posée. Il y a un consensus sur la philosophie proposée. Il y aura bien un regard croisé dans le 2d degré avec une évaluation associant inspecteur et chef d’établissement. Mais reste à voir la mise en oeuvre concrète », nous a dit C. Chevalier.

 » La ministre a dit qu’elle veut aller vers l’évaluation formative. Ca va dans le bon sens », nous a dit Bernadette Groison. « Mais nous avons demandé une déconnexion totale entre l’évaluation et le déroulement de carrière et nous demandons d’aller vers plus d’accompagnement. La question de la faisabilité des évaluations va aussi se poser en terme de nombre d’inspecteurs. Et cela va jouer sur la définition de l’évaluation. La tentation sera grande d’aller vers un petit dossier ».

Quel avenir pour le PPCR après 2017 ?

Secrétaire général du premier syndicat du primaire, le Snuipp Fsu, Sébastien Sihr marque une inquiétude l’accès à la hors classe.  » Pour les enseignants il y aura un avant et après PPCR. Le plus gros progrès pour les professeurs des écoles c’est que la hors classe leur sera accessible et ce jusqu’au dernier grade. Demain, en 2020, les professeurs des écoles pourront atteindre la fin de la hors classe. Il faut pour cela avancer très vite, plus vite qu’en 2020, sur l’égalité du taux d’accès 1er et 2d degré (aujourd’hui 5 et 7%). Il faudra revoir les flux ensuite pour que tous y aient accès. « 

Sébastien Sihr a aussi évoqué la question du devenir du PPCR après 2017. « L’étalement du calendrier fait que personne n’est à l’abri d’une remise en cause des mesures après 2017. On trouve qu’il est trop important. On sera vigilant à ce que le processus aille jusqu’en 2020. Il est interdit de revenir en arrière ».

François Jarraud

PPCR : Une revalorisation étalée jusqu’en 2020