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APB un dispositif égal pour tous ? Dans Libération du 5 juillet, Marie Piquemal apporte la preuve du contraire à travers une analyse du manuel remis aux universités pour traiter les demandes déposées par les étudiants.

Elle montre que les universités peuvent sélectionner les candidats selon le lycée d’origine ou encore qu’elles peuvent refuser les étudiants e réorientant d’une filière à une autre, autrement dit ayant déjà échoué dans une filière. Le manuel fait aussi apparaitre des critères de tri « surprenants » comme le prénom ou le pays de naissance.

Consulté par Marie Piquemal, le ministère se défend. Il explique que « les rectorats ne laissent pas les universités choisir que les bons lycées » ou que les réorientations ne sont écartées que dans les filières sous tension.

Mais c’est l’histoire même d’APB qui ressort avec cet article. Au départ le programme APB a été conçu pour trier les candidats demandant à entrer en CPGE, comme nous l’a expliqué son créateur, Bernard Koehret. Le programme est donc élitiste par nature, même s’il a évolue depuis.

Il reflète aussi l’évolution des universités que l’on a autorisé à multiplier les filières sélectives pour lutter contre les CPGE et les grandes écoles. Ainsi le virus de la sélection s’est introduit et on a perdu de vue le caractère égalitaire de l’accès en université mais sans que les responsables politiques osent porter cette réalité. On a donc lachement délégué à un tri « technique » ce qui relève d’un choix politique.

APB n’est pas le seul outil de sélection des universités. L’article de Marie Piquemal met à nu les dessous des universités. Avec l’action entreprise par Droits des lycéens, la question de la sélection est mise sur la table.

F Jarraud

L’article

B Koehret