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« Le 8 septembre on fait un pari ». Le 26 août, Benoit Teste, secrétaire général adjoint du Snes voulait croire que la grève « peut être majoritaire ». Lancée dans les établissements secondaires par une large intersyndicale (Snes, Snep, Snuep, Snudep, Cgt, Sud, FO) elle devrait avoir du mal à peser sur la rentrée. C’est pourtant son objectif.

Dernière chance de blocage

Faire une grève à la rentrée c’est toujours très compliqué. « Les enseignants ont une forte conscience professionnelle. Aucune grève ne marche à la rentrée », nous a dit Christian Chevalier , secrétaire général du Se-Unsa, un syndicat qui n’appelle pas au mouvement. Mais en lançant un mouvement aussi tôt après la rentrée le Snes souhaite bloquer l’application de la réforme. « Il faut agir avant que les personnels s’impliquent », a expliqué F Rolet le 26 août. C’est bien là tout le pari.

Le 8 septembre, l’intersyndicale mobilise contre les réformes et spécialement celle du collège. « Le second degré est l’objet d’une réforme globale visant à en changer fondamentalement la conception, dans l’optique d’une organisation du système éducatif en un bloc école/collège suivi du bac-3 / bac+3. Dans le cadre de cette transformation, les métiers sont dévalorisés, les personnels niés dans leur expertise, le préjudice est grand pour les élèves notamment les plus en difficulté », estime le Snes.

L’intersyndicale parle d’une « rentrée très difficile » et demande l’abrogation de la réforme. « La poursuite des mobilisations conduites durant l’année précédente doit déboucher sur l’abrogation de la réforme et l’ouverture rapide de discussions sur d’autres bases. A l’approche d’échéances électorales importantes le gouvernement doit enfin entendre les personnels ». Une remarque qui fait allusion à la promesse des Républicains d’abandonner la réforme en cas de victoire électorale.

20% de mécontents ?

Sur quelles forces l’intersyndicale peut-elle compter ? En fait un consensus existe entre les syndicats réformistes ou anti réformistes sur la situation sur le terrain. Selon F Rolet, 20% des collèges seraient dans l’opposition nette à la réforme. C’est grosso modo l’estimation du Sgen Cfdt favorable à la réforme. Pour F Rolet la réforme fonctionne bien dans 30% des collèges. F Sève, du Sgen Cfdt, estime cette part à 25%.

Entre les deux il y a la masse des collèges qui appliquent en partie avec plus ou moins d’enthousiasme. L’intersyndicale sera-t-elle capable de les mobiliser une semaine après la rentrée ? C’est que la réforme est entrée en application et les enseignants en mesurent concrètement l’impact sur leur emploi du temps et leurs conditions de travail. Pour les opposants c’est donc la dernière chance pour se faire entendre dans les établissements avant un hypothétique 3ème tour après les élections.

François Jarraud

Communiqué