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Dépense-t-on trop pour l’Ecole ? Non affirme l’IREF, un think tank ancré bien à droite. Mais « une dépense publique élevée dans le domaine de l’éducation n’implique pas de meilleurs résultats ». Alors autant dépenser moins… Mais est-ce vrai ?

Graphiques à l’appui, l’IREF, un thinktank ultra libéral, publie le 8 septembre une « étude » qui demontre que la dépense en éducation n’a pas d’impact sur les résultats. Pour mieux noyer le poisson, l’IREF précise que cela peut avoir un impact mais en Europe de l’est, pas à l’ouest…

Cette belle et forte démonstration se base sur les résultats de Pisa et les données de l’OCDE. Mais en retenant dans sa comparaison entre les pays la dépense par habitant. Or la situation démographique des pays d’europe n’est pas partout la même. Si de nombreux pays d’Europe connaissent une crise démographique importante et un vieillissement accéléré ce n’est pas le cas par exemple de la France, qui est bien la cible de cette démonstration pré électorale. Comme il y a nettement plus de jeunes en FRance qu’ailleurs la comparaison de dépense par habitant est faussée.

Alors il y a-t-il un lien entre la dépense d’éducation et les résultats ? Oui . Et les mêmes statistiques de l’OCDE le démontrent. Mais dans un sens inverse de celui désiré par l’IREF.

Augmenter le salaire des enseignants a-t-il un effet sur les résultats scolaires ? Pour l’OCDE, augmenter le salaire des professeurs est un levier d’amélioration des systèmes éducatifs dans les pays riches.

Contrairement à ce que dit l’IREF, elle a montré qu’il y a bien, chez les pays riches (plus de 20 000 $ de PIB) une tendance entre l’importance du salaire enseignant et le niveau de performance des élèves. La France où le salaire, relativement au PIB du pays, est plus faible que celui des enseignants coréens ou canadiens, performe moins bien qu’eux. La tendance est nette.

L’OCDE arrive à expliquer cette situation. Pour elle, avoir des salaires élevés permet d’attirer vers les métiers de l’enseignement les meilleurs étudiants. Quand les salaires sont faibles, on se retrouve en manque d’enseignants ou avec des candidats médiocres qu’il faut bien accepter pour remplir les places. Et finalement la société paye la note….

François Jarraud