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Entre réforme à peine appliquée et chamboulement annoncé, où en sont les chefs d’établissement ? Le SNPDEN principal syndicat de personnels de direction, réunit du 24 au 26 janvier son Conseil national, le parlement du syndicat. Philippe Tournier, secrétaire général du syndicat, fait le point sur le présent des réformes et l’avenir qui pointe. Il est question du LSUN mais aussi d’autonomie…

Quelles premières conclusions tirez vous de la réforme du collège ?

Depuis le début de sa présentation, le Snpden a dit qu’il était d’accord avec les objectifs de la réforme, car elle donne plus de responsabilités aux établissements. Mais on ne cache pas qu’on est peu en accord avec la façon dont elle est conduite. A commencer par la publication du décret au soir d’une journée de grève, ce qui a crispé les choses.

Maintenant la démonstration a été faite que l’autonomie des établissements protège les personnels. Sa mise en oeuvre a été finalement acceptable grâce à l’autonomie dont disposent les établissements. Chacun a pu trouver son point d’équilibre.

Vous demandez plus d’autonomie pour les établissements ?

On dit que la méthode employée depuis 30 ans s’avère inefficace. L’école est constamment réforme. On vit dans un climat de psychodrame larvé. Et à l’arrivée on a les résultats que l’on a… Il y a des choses qui doivent rester à l’échelon national comme les programmes ou la méthode de certification des niveaux. Pour le reste on n’a pas besoin du niveau national.

Il faut arrêter de tripatouiller l’organisation scolaire. Par exemple pour mieux lier le lycée au supérieur il faut changer les contenus enseignés et non l’organisation du lycée. Si on change les épreuves du bac, les enseignants changeront eux mêmes leurs pratiques. S’il faut modifier l’organisation des établissements alors on a l’article 34 qui permet plus d’autonomie pour les établissements. Il suffit de l’assouplir en précisant une majorité qualifiée au conseil d’administration pour permettre son application.

Où en est la mise en place du livret scolaire numérique (LSUN) ? Vous aviez exprimé des inquiétudes sur le fait que le livret ne permet matériellement pas de différencier suffisamment les élèves pour permettre leur affectation en lycée en fin de 3ème. Où en est-on ?

Pour le moment le LSUN n’est pas en place et tout le monde s’en inquiète. Dans l’histoire de l’Ecole, on n’a pas d’exemple d’un déploiement informatique qui s’est correctement passé du premier coup. On nous dit que ce sera le cas. On espère que ce sera vrai.

Nos critiques se portent moins sur le LSUN que sur la volonté d’avoir le même bulletin au niveau national. C’est démesuré et on n’en comprend pas l’intérêt.

A propos d l’affectation des élèves de 3ème on est toujours dans l’interrogation. On dit aux familles que l’on ne sait pas comment cela va se passer. On parle de bienveillance mais on traite curieusement les élèves. On aurait du donner tous les critères d’affectation avant qu’ils entrent en 3ème…

Le 25 janvier vous organisez un colloque sur l’autonomie avec JM Blanquer, B Toulemonde et C Moisan. Cela renvoie au programme de la droite ?

L’autonomie des établissements n’est pas à droite. Et un seul de ces conférenciers se revendique de droite. On invite les auteurs qui font débat actuellement. Le Snpden ne prendra pas de position sur les programmes des candidats à l’élection présidentielle.

La diminution annoncée des moyens en 2017 ne vous inquiète pas ?

On verra. Pour le moment , pour la rentrée 2017, il n’y a pas diminution de moyens.

Vous sortez des négociations sur le PPCR des personnels de direction.Vous êtes satisfait ?

Tout à fait, fièrement et nettement. On est satisfait des résultats auxquels on est parvenu et des engagements du ministère sur ce dossier.

Propos recueillis par F Jarraud