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Faut-il revoir le contrat d’association entre l’Etat et l’enseignement catholique ? Selon La Croix, le secrétariat général de l’enseignement catholique aurait décidé d’aller en ce sens.  » Le Sgec dévoilera à la fin du mois une série de propositions sur l’école à destination des candidats à la présidentielle. Dans cette contribution, il demandera que soit « reconsidérée la règle du 80-20, parce qu’elle ne permet plus de répondre à la demande des familles », écrit le quotidien.

La règle 80/20 remise en question

 » Aujourd’hui, plaide l’enseignement catholique, « ce compromis technique ne permet plus de tenir compte de la réalité du besoin scolaire », écrit La Croix. Le secrétariat général de l’enseignement catholique, si attaché à la règle des 80/20 qui s’est imposée dans les années1990, aurait décidé de la remettre en question et d’exiger davantage.

Le quotidien interroge la responsable nationale Education des Républicains, Annie Genevard, qui veut aller encore plus loin.  » Nous ne sommes pas hostiles à une évolution du 80-20 pour répondre au passage massif d’élèves du public vers le privé », dit-elle à La Croix. Elle propose d’élargir le financement à des écoles hors contrat comme les établissements « Espérance banlieue ».

Une hausse en trompe l’oeil

En réalité la hausse du privé est réelle mais modeste. 6 300 élèves en plus dans le secondaire à la rentrée 2016, 13 600 au primaire, cela représente un glissement de 20 000élèves pour une population scolaire qui dépasse les 12 millions.

Surtout comme le remarque Claude Lelièvre sur son blog, « ces variations (de faibles ampleurs) des  »parts du marché » entre public et privé masquent un phénomène massif, le plus important : le « zapping ». Cela fait de nombreuses années que la moitié seulement des familles utilisent le secteur public pour tous leurs enfants. Et il n’y a que 5% des familles qui n’utilisent que le privé pour tous leurs enfants. Presque la moitié des familles  »zappent » donc entre les deux . Il y a chaque année une  »transhumance d’environ 150000 élèves du privé vers le public, et du public vers le privé ».

Mais la question s’invite dans la campagne électorale et le secrétariat général de l’enseignement catholique mise visiblement sur une victoire de l’opposition pour conquérir des parts du marché scolaire. Il ouvre ainsi la voie à des établissements hors contrat au caractère profondément réactionnaire.

François Jarraud

Hausse du privé au 1aire

Hausse du privé au 2aire

Claude Lelievre