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Comment améliorer, transformer le collège et imaginer l’établissement de demain ? Pendant trois jours, du 10 au 12 février 2017, près de cent personnes venues d’horizons différents (et pas seulement de l’éducation) ont tenté l’expérience au collège Rep+ Elsa Triolet de Vénissieux. Cette belle aventure pilotée par Yam (Yves Armelle Martin) et son équipe d’Erasme ainsi que le réseau des Learning Lab Network (Jean Pierre Berthet et Jean Pouly principalement) est aussi une ouverture vers une nouvelle façon d’envisager l’avenir des établissements scolaires. Edumix c’est d’abord une rencontre vivante au service de l’imagination, l’invention et surtout une approche nouvelle pour faire évoluer les institutions et les organisations.

Sociologues et ergonomes au collège

L’ambition de ce projet, qui est la transposition de ce qui existe depuis cinq années dans les musées (Museomix), veut décloisonner des habitudes et des communautés , initier et renforcer une communauté d’innovateurs et ouvrir des pistes innovantes.

La méthode et les résultats peuvent bien sûr être consultés sur le site créé pour l’occasion. Ce qui est particulièrement intéressant quand on rencontre les équipes qui sont au travail, c’est la ferveur et l’engagement de chacun des participants venus de lieux et d’horizons différents pour proposer ses idées et les mettre en commun.

Quelques éléments particulièrement significatifs méritent d’être signalés pour mieux comprendre le projet. En premier lieu c’est la présence de deux ergonomes, sociologues pendant quelques jours dans l’établissement scolaire avant l’Edumix. Collecter des remarques des acteurs de la communauté éducative, repérer des points forts, définir les axes de travail possible. Bien sûr les élèves sont associés à ce travail. Ce sont d’ailleurs eux qui ont accueillis les participants dès le vendredi après-midi pour leur présenter leur lieu de vie d’élève. Ce premier contact est déjà l’occasion d’un échange avec les participants qui eux découvrent les thématiques proposées ainsi que la manière dont certains élèves les mettent en mot.

Confrontés aux élèves

Les dix thématiques de cette première édition ont été les suivantes :

– Faire de l’école un organisme vivant

– Et si la société était le terrain de jeu pour l’apprentissage de demain ?

– Changer les espaces pour changer les usages !

– Cassons les rythmes !

– Connect or not connect ?

– Chouette, une évaluation !

– Aborder autrement la pause méridienne

– Un lieu de vie bienveillant

– Vers une co-éducation entre l’établissement et la famille

– Développer l’esprit entrepreneurial

Après une mise en route des équipes sur la base de la pluridisciplinarité, elles se sont mises au travail avec comme consigne principale de parvenir à des réalisations concrètes (comme on peut le voir sur les photos). C’est aussi un des paris de ce projet, rendre visibles les idées et de les modéliser. Les comptes rendus mis en ligne sur le site permettent de se mieux connaître ces réalisations. Le samedi après-midi, après une journée de travail, les équipes sont confrontées aux élèves qui viennent prendre connaissance de ces réalisations et commencer à les tester. Ce moment a été d’autant plus riche que les remarques et questions ont été nombreuses et ont aussi permis aux équipes de continuer leur progression jusqu’à la présentation finale le dimanche à l’ensemble des acteurs de la communauté éducative et aux partenaires de l’initiative.

Evaluation par Escape Game

Que peut-on attendre d’une telle manifestation ? Certes pas une révolution dans l’éducation, mais d’abord l’ouverture de possibles. Ainsi lors de notre rencontre avec la principale du collège (présente tout au long du week-end avec quelques collaborateurs), nous avons pu constater que des propositions pourraient déboucher sur des évolutions au sein même du collège. La principale de ce collège situé en REP +, témoigne du nécessaire engagement des responsables, en particulier les personnels de direction, si l’on veut améliorer la vie des élèves au collège. Accepter de s’engager dans ce genre de projet n’a pas été évident et le responsable du projet Edumix nous a dit qu’il n’avait pas été si simple de trouver un établissement qui accepterait de l’accueillir. La faible participation des enseignants de l’établissement reste un point à améliorer pour les projets qui pourront suivre celui-ci. Comment en effet imaginer la mise en place d’idées comme la salle d’évaluation par Escape Game ou encore l’espace personnalisé pour les élèves si les enseignants ne sont pas impliqués.

Saluons donc cette première qui a su associer des idées, des réalisations, des moyens numériques, et surtout des participants impliqués et créatifs. Saluons aussi le travail mené par Yves Armel Martin, depuis de nombreuses années autour du centre Erasme institué en 2008, mais en réalité créé dès 1993 à l’initiative du Sénateur Tregouët (auteur d’un rapport sur la place de la France dans le domaine des technologies publié en 1997).

Attendons maintenant la suite de cette initiative qui, espérons-le, donnera des idées à ceux qui veulent faire évoluer les établissements scolaires et surtout améliorer la vie des élèves dans leur quotidien dans et hors l’Ecole.

Bruno Devauchelle

Edumix

Museomix

Learning Lab