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S’il est une discipline qui a travaillé la question de l’égalité filles – garçons c’est l’EPS. Claire Pontais, formatrice en Espe, montre comment cet impératif a changé les contenus et la façon d’enseigner.

L’EPS est cité dans le rapport du HCE. Cette discipline a intégré la dimension égalitaire dans ses pratiques ?

L’EPS a été la dernière discipline à être mixte. La mixité y posait problème et c’est ce qui explique que cette question est abordée depuis longtemps, peut-être 40 ans, par la profession. Pour faire évoluer les pratiques il faut dénoncer les stéréotypes de genre. On part du principe que les filles sont tout autant capables d’accéder aux pratiques sportives que ls garçons. Et qu’elles sont d’un grand intérêt pour leur émancipation. Alors on combat les idées reçues comme celle qui veut que les filles n’aiment pas la compétition.

Comment prendre en charge la mixité et les différences physiques ?

Il y a plusieurs leviers. Par exemple le choix des activités est important à condition de ne pas tomber dans le piège des activités pour filles et des activités pou garçons. Il y a par contre une façon de traiter les activités qui permet d’entrer par l’exploit, coté masculin, ou la maitrise, coté féminin avec l’idée que les garçons puissent accéder aux deux cotés. Par exemple quand on fait faire de la lutte aux petites filles on combat directement les stéréotypes.

D’autres leviers ?

On peut travailler l’erreur de façon très pertinente en EPS. On voit facilement qu’on rate en EPS. Or pour ne pas rater il faut apprendre. Ce travail sur l’erreur est un levier formidable pour les garçons par rapport au stéréotype qui veut qu’être scolaire est féminin. Voilà quelque chose qu’il est plus facile à mettre en évidence en EPS que dans les autres disciplines. L’EPS peut permettre aux garçons de mieux entrer dans les apprentissages, chose qu’ils refusent parfois dans d’autres disciplines.

Au final on voit pourtant les filles délaisser les activités sportives dans une proportion nettement plus importante que les garçons…

C’est vrai à partir de l’adolescence. Mais cet écart entre filles et garçons n’existe pas dans les familles favorisées. Le décrochage se produit dans les milieux populaires. Et là on retrouve un problème qui dépasse l’Ecole.

Propos recueillis par François Jarrraud

Egalité filles garçons en EPS

C Vigneron : article de la RFP