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A l’école Georges Méchin de Vichy, Ghislaine Chazeau, professeure des écoles, apprivoise le tableau numérique interactif depuis 2011. Cette année, ses élèves peuvent également manipuler des tablettes. Dans sa classe de CP, les cahiers et la craie côtoient le numérique, aux vastes possibilités pédagogiques. Rencontre.

Pour vous, qu’est-ce qu’un bon outil numérique ?

Celui qui apporte une plus-value pédagogique, qui ne brime pas l’imagination.

Qu’est-ce qui vous séduit dans ces outils ?

Ce sont toutes les possibilités qui s’offrent à nous et ce, dans toutes les disciplines.

Vous sentez-vous à l’aise avec eux ?

Je ne suis pas une férue en informatique. Ces derniers jours, par exemple, j’ai passé beaucoup de temps pour sauvegarder les photos réalisées par les élèves sur les tablettes. Par contre, ce qui me motive, c’est tout l’intérêt et tout l’enjeu que les outils numériques peuvent offrir aux élèves.

Comment se passe votre relation avec les élèves depuis l’arrivée du numérique dans votre classe ?

Au niveau collaboratif, certains élèves sont plus avancés que d’autres. Cela dépend des milieux culturels. Mais quand on parle collaboratif, je veux dire que moi aussi j’apprends des choses. Je me plais à entendre régulièrement « Maîtresse, tu as vu, on peut faire ça ».

Vos élèves ont également cette année des tablettes entre les mains, qu’en pensez-vous ?

Les tablettes sont rapides, faciles à mettre en place. Pour les enfants en difficulté, ça peut être une aide dans la mesure où ils peuvent construire et déconstruire assez rapidement. Le numérique ne va tout révolutionner, par contre il pourra accrocher des enfants que l’on n’aurait pas pu accrocher autrement.

Quand vous avez reçu les tablettes, quel a été votre premier projet ?

La municipalité nous a proposé de participer à l’exposition Portrait(s) de Vichy. J’ai accepté avec grande joie car je suis très sensible aux arts. De plus, je n’avais pas encore exploité la photo dans ma carrière. Et ce projet se prêtait tout à fait à l’utilisation du numérique. Les élèves ont alors réalisé le portait de ce qu’ils connaissaient le mieux, c’est-à-dire leur école. Et comme les enfants sont baignés d’images, je trouvais que c’était également une bonne accroche.

Comment s’opère votre choix face aux très nombreuses applications ?

Lors des différentes réunions avec les collègues, on se rend assez vite compte que toutes les applications ne se valent pas. Pour cela, il faut les tester et cela prend du temps. Mais le regard de l’enseignant, du pédagogue, est capital.

Ya-t-il des limites dans le tout numérique ?

J’avais trouvé l’application Ardoise Magique mais elle ne correspondait pas tout à fait à mes attentes pédagogiques parce que les élèves pouvaient écrire avec les doigts. J’ai alors fait l’acquisition de stylets, pour que les enfants puissent continuer d’écrire de manière classique.

En conclusion, peut-on parler de révolution dans votre classe ?

Depuis 2011, le tableau numérique interactif n’a pas révolutionné mes pratiques. Mais il aide énormément et ne bride pas l’imagination. Aujourd’hui encore, dans ma classe, il est entouré de tableaux classiques pour continuer à travailler avec de la craie. De même que le cahier côtoie la tablette. Rien n’est antagoniste.

Propos recueillis par Denis Chervaux