Print Friendly, PDF & Email

Le taux de pauvreté mondial pourrait être divisé par deux et plus si tous les adultes achevaient leurs études secondaires, déclare l’Unesco dans une nouvelle analyse publiée le 21 juin. Malheureusement cette perspective semble s’éloigner. Selon l’Unesco, les taux de non-scolarisation demeurent élevés dans nombre de pays et il est donc probable que les niveaux d’achèvement de la scolarité restent bien en deçà de cet objectif pour les générations à venir.


Cette nouvelle analyse concernant l’impact de l’éducation sur la pauvreté produite par l’équipe du Rapport mondial de suivi sur l’éducation (GEM) de l’UNESCO prend pour base les effets moyens de l’éducation sur la croissance et la réduction de la pauvreté dans les pays en développement de 1965 à 2010. Elle montre que près de 60 millions de personnes pourraient échapper à la pauvreté si tous les adultes allaient seulement deux ans de plus à l’école. Si tous les adultes achevaient leurs études secondaires, 420 millions de personnes pourraient sortir de la pauvreté, ce qui permettrait de réduire le nombre total de pauvres de plus de la moitié à l’échelle mondiale et de près des deux tiers en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.

Les études montrent que l’éducation a des effets directs et indirects tant sur la croissance économique que sur la pauvreté. L’enseignement délivre des compétences qui augmentent les possibilités d’emploi et les revenus, tout en contribuant à mettre la population à l’abri des risques socioéconomiques. Un développement plus équitable de l’éducation est de nature à réduire les inégalités, permettant aux pauvres de s’élever dans l’échelle sociale.

Malgré le potentiel de l’éducation, les nouvelles données de l’ISU montrent que quasiment aucun progrès n’a été réalisé ces dernières années en matière de réduction des taux de non-scolarisation. À l’échelle mondiale, le droit à l’éducation de 9 % des enfants en âge de fréquenter l’école primaire est bafoué, et ce taux atteint 16 % et 37 %, respectivement, pour les jeunes du niveau du premier et du second cycles du secondaire. Au total, 264 millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes n’étaient pas scolarisés en 2015.

L’Afrique subsaharienne reste la région dont le taux de non-scolarisation des enfants est le plus élevé pour toutes les classes d’âge : plus de la moitié (57 %) des jeunes âgés de 15 à 17 ans ne vont pas à l’école, comme plus d’un tiers (36 %) des adolescents de 12 à 14 ans et un cinquième (21 %) des enfants âgés de 6 à 11 ans. Six pays abritent plus d’un tiers de l’ensemble des enfants non scolarisés en âge de fréquenter l’école primaire : l’Éthiopie, l’Inde, l’Indonésie, le Nigéria, le Pakistan et le Soudan.

Les filles des pays pauvres continuent d’être confrontées à des obstacles à l’éducation particulièrement importants. Selon les données de l’ISU, dans les pays à revenu faible, plus de 11 millions de filles en âge de fréquenter l’école primaire ne sont pas scolarisées, contre près de 9 millions de garçons. La bonne nouvelle, c’est que les filles qui parviennent à commencer l’école tendent à aller au bout du cycle primaire et à poursuivre leurs études au niveau secondaire.

Le document Unesco