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Comment se former aux sciences de la mer ? Réponses dans le Finistère avec 80 enseignants du 2nd degré venus à la 5ème édition de l’université d’été Mer-éducation. Financée en partie par le Labex Mer, la formation « Océan et société » de 4 jours s’articule autour de 4 parcours thématiques laissés au choix des enseignants. De la phase de problématisation à l’immersion scientifique, Mer-Education contribue concrètement au continuum lycées-université. A Yves-Marie Paulet, vice-président Mer de l’Université de Bretagne occidental d’indiquer son souhait de voir l’université d’été rejoindre le plan académique de formation. Le Café pédagogique recueille pour vous les retours de 5 enseignants.

Des intervenants disponibles

« L’université d’été est une exceptionnelle occasion de rencontrer des chercheurs, des ingénieurs et des universitaires dans des domaines variés mais aussi des collègues de toutes les disciplines même hors académie. Nous avons la chance d’assister à des conférences pointues, riches et variées et des ateliers pratiques qui nous permettent d’approfondir ou d’enrichir nos connaissances dans un champ plus large que celui de notre seule discipline » souligne Yaëlle Melki enseignante de SVT au lycée Ernest Renan à Saint Brieuc (22).

« Les intervenants sont disponibles et les échanges sont très appréciés par tous. C’est l’occasion de prendre des contacts pour monter des projets avec nos élèves mais aussi d’avoir une bonne connaissance des métiers liés à la mer et des orientations possibles pour nos élèves » conclut-elle.

Elaboration de projets pédagogiques

Jean-Christophe Adam, enseignant en économie-gestion en BTS affirme que « les chercheurs sont passionnés et passionnants. Ils savent vulgariser leurs travaux ». « J’ai beaucoup apprécié les interventions en microbiologie et sur la santé. J’ai également été très intéressé par la visite commentée de la station d’épuration de Morlaix. » L’enseignant évoque la possibilité de réinvestir ces notions dans un cours d’économie notamment sur la rareté des ressources ou dans un cours de management sur la responsabilité sociale et environnementale des entreprises ou encore dans un cours de droit sur la responsabilité civile et pénale engagée en cas de pollution.

Pour Cécile, enseignante de SVT dans un lycée nantais, c’est en enseignement de détermination en seconde (sciences et laboratoire) que se fera le réinvestissement. « Sur le thème de l’eau, les conférences sur les rejets, les pesticides, les polluants organiques vont me permettre de dynamiser davantage mon cours ».

Des sciences sur le terrain

La formation Mer-Education s’est construite en étroite collaboration avec l’Ifremer, l’université de Bretagne occidentale et Océanopolis. D’ailleurs les enseignants sélectionnés apprécient fortement les sorties et l’approche concrète des problématiques.

Yaëlle Melki a choisi le parcours « Vivre de la mer, vivre avec la mer ». « J’ai découvert l’historique de l’exploitation des algues en Bretagne, le cadre juridique avec Muriel Taillens de l’UBO et plus particulièrement l’histoire des goémoniers Bretons dont certains ouvrages autour de leurs conditions de vie m’ont touchée. J’en oublie la rencontre avec l’exploitant André Berthou de Talibreizh, la gestion concertée des algues dans le Parc Naturel Marin d’Iroise et la diversité de ses activités. »

Aline Boulc’h, enseignante de SVT au collège Yves Le Bec de Rohan (56) a choisi le parcours intitulé « Le littoral, un espace naturel façonné par l’Homme ».

« Pour moi, le plus de cette semaine est la sortie terrain. En effet, nous avons pu suivre un exemple de recherche sur la plage de Porsmilin. Je considère qu’il est nécessaire de garder contact avec le monde de la recherche pour ma culture et aussi pour mes élèves. Je pense réinvestir en 5ème et peut-être 3ème dans le cadre de l’étude des risques liés à l’activité externe de la Terre en particulier étude de terrain lors d’un séjour pédagogique EPS-SVT sur la côte de granite rose. » A Gaëlle, enseignante à Brest de conclure « j’ai vraiment apprécié la visite des laboratoires d’Ifremer et des locaux du Cedre (centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux). Les conférences sur les polluants organiques, métaux et les problèmes médicaux liés à la mer étaient captivantes. »

Hébergés au mythique hôtel Vauban de Brest (29) et en pension complète, les 80 enseignants de tout horizon ont pu, moyennant la somme 60 euros, accéder à cette approche interdisciplinaire. Ils repartent gonflés et documentés pour entamer une nouvelle année scolaire. La prochaine édition Mer-éducation aura lieu fin août 2018.

Julien Cabioch

Programme de l’édition 2017

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Dans le Café pédagogique

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