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Le 7 novembre, 314 professeur•es ont déclaré vouloir ne plus enseigner la fameuse règle de grammaire sexiste « Le masculin l’emporte sur le féminin ». Le Manifeste a suscité bien des réactions. Positives : environ 30 000 personnes ont d’ores et déjà signé la pétition de soutien. Négatives : fin de non-recevoir du ministre, opposition de l’Académie française, menaces ponctuelles de sanction ou de représailles, résolution de députés conservateurs, insultes en ligne, annulation de formations … Comment cette tourmente est-elle vécue par celles et ceux qui ont osé s’engager pour défendre leurs convictions ? Quelles réactions chez leurs collègues, les élèves ou les parents ? Cela a-t-il modifié la réflexion et la détermination ? Témoignages d’enseignant.es, du primaire jusqu’au supérieur, de France, de Belgique ou du Québec, tous et toutes armées « d’un courage et d’une foi nouvelles » (Racine) …

Hélène Paumier

Hélène Paumier enseigne le français au Lycée Pilote Innovant International de Jaunay-Marigny dans la Vienne. « De la part des collègues il y a eu deux types de réaction : celles et ceux qui regrettaient de ne pas avoir pu signer le Manifeste (pas eu le temps, pas été au courant, elles ou ils ne sont pas enseignant.e.s de lettres) et qui se sont empressé.e.s de signer la pétition de soutien. L’autre réaction : le silence. Il est évident que le geste est clivant et qu’il y a peu de réactions qui sont de l’ordre de la demi-mesure. En revanche, je n’ai pas vécu de situation de recherche de conflit.

Du côté des parents, je n’ai eu aucun retour et c’est sans aucun doute parce que je travaille en lycée et que les parents sont moins « regardants » sur le contenu des enseignements en ce qui concerne l’apprentissage de la langue. Il n’existe pas cette pression qui règne sur l’école primaire.

Déception : l’annulation dans l’académie, suite au Manifeste, de formations programmées sur ce sujet avec Eliane Viennot…

En ce qui concerne la réaction des élèves, je n’ai à vrai dire pas eu de retour si ce n’est de la maison d’édition Turfu-Les Éditions, junior association que mes élèves de 2nde de l’année dernière ont montée. Le projet se poursuit cette année et prend de l’ampleur. L’équipe a opté l’année dernière, dès la seconde, pour une communication publique sans stéréotypes sexistes (messages, site web, réseaux sociaux).

Voici le témoignage d’Emmanuel, lycéen en 1ère S et co-président de Turfu-Les Editions : « Je pense qu’aujourd’hui, il est important de souligner que ce que l’on nous a apprit lors de notre enfance reste ancré quasi indéfiniment dans notre esprit. La règle du masculin supérieur au féminin en est un bon exemple, elle nous inculque indirectement l’idée que l’homme est supérieur à la femme. Il est aujourd’hui absurde de croire que cela n’a pas d’impact sur les enfants, le fait que cela nous a été répété a favorisé l’enracinement de ce préjugé sexiste de hiérarchie dans le genre.

La prise de conscience est urgente, je remercie tou.te.s les professeur.e.s qui ont signé ce manifeste de vouloir aider à changer cela. Il est important de s’attaquer aux problèmes de société à la racine, dès l’enfance, dans les lieu dédiés à l’apprentissage. Les personnes à l’origine et les signataires de ce manifeste réalisent ainsi une action forte et symbolique, la langue française n’est pas constante, elle doit évoluer et la rendre inclusive est aujourd’hui une nécessité. Je remercie chacun.e de se battre pour qu’il puisse exister une égalité dans la langue. »

Toutes ces réactions (et le silence désapprobateur et peu courageux de certain.e.s) ont modifié ma réflexion : j’ai écouté plus que jamais les débats médiatiques, les arguments des un.e.s et des autres. Même si je les connais : ayant travaillé aux Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active, je connais bien le débat – les CEMEA ont adopté depuis longtemps l’écriture inclusive dans leur communication publique et ont sorti un numéro spécial de VEN sur l’écriture égalitaire en novembre 2016 (n°564). Je reste plus que jamais déterminée et suis très attentive -même si c’est chez moi assez naturel- à l’utilisation que je fais de la langue.

Pour finir je trouve absolument réjouissant que tout le monde parle ainsi de grammaire, de lexique, d’écriture etc. : c’est un débat essentiel et passionnant. »

Isabelle Graci

Isabelle Graci est professeure des écoles depuis plus de 20 ans et enseignante en français langue seconde depuis une dizaine d’année en REP+ à St-Etienne. « J’ai signé ce manifeste car depuis longtemps, un peu seule dans mon coin, j’ai cherché comment remplacer la formule d’enseignement « le masculin l’emporte sur le féminin » pour expliquer à mes élèves que « il avec un S comprenaient filles et garçons dans certains cas »….

Réaction de mes collègues masculins (progressistes à bien des égards) : « c’est un détail », « ce « ils au pluriel » est dans les faits un neutre », « on a bien d’autres problèmes à traiter », « On n’en est pas là avec nos élèves », « et puis l’écriture inclusive c’est trop compliqué alors bien sûr qu’il ne faut plus dire cette formule archaïque mais bon …ça va compliquer le passage à l’écrit » … Et moi de rétorquer que ça mérite réflexion, que c’est un vrai sujet pour combattre les a priori sur les filles (passives? effacées? comptant pour du beurre?).

Un journaliste de France-Bleu Saint-Etienne est venu m’interroger et m’a demandé si c’était un engagement féministe. En quelques mots, voici ma réponse. Un acte militant, oui. Mais avant tout citoyen au sens large : notre langue, étroitement liée à la culture, doit être pour moi le reflet des changements de mentalités. Si en 2017, on s’accorde sur le fait que l’homme ne l’emporte pas sur la femme, que les êtres humains sont égaux, alors la grammaire, la langue doit en être la preuve. La parole répétée, utilisée tous les jours, dans tous les domaines, semble prouver que le masculin l’emporte : alors nous restons dans une société dans laquelle le féminin doit s’effacer pour laisser toute la place au masculin. C’est inacceptable ! Je suis déterminée plus que jamais, car les conversations à ce sujet montrent combien l’égalité homme/femme n’est encore pas acquise. Faire la vaisselle et s’occuper des gosses restent bien insuffisants… »

Sébastien Leroux

Sébastien Leroux est PRAG à l’Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpines à l’Université de Grenoble-Alpes. « Dans le cadre professionnel, j’ai déjà eu des réactions au moment de l’organisation d’une demi-journée de formation sur l’écriture inclusive allant du mail grossier (grossier non dans le sens insultant mais dans le sens malotru) aux interpellations du genre « Ah oui tu sais que je suis contre ce truc là », souvent sans plus de commentaire. Néanmoins, il y a aussi beaucoup de réactions positives et nous sommes aujourd’hui un petit groupe à travailler sur ces questions.

Je n’ai pas fait de mailing sur le manifeste à tout mon milieu professionnel, mais j’ai ciblé les collègues les plus susceptibles d’être intéressés. Je saurai dans les prochains jours s’ils ont signé la pétition de soutien. J’en ai parlé avec mes étudiant-e-s : sur le féminin et sur l’usage à tout bout de champ de l’homme comme terme générique. Ça les intéresse mais iels me surveillent de très près maintenant. Il ne faut pas que je me trompe à l’oral sinon iels le remarquent tout de suite !

L’ensemble des réactions dans les médias m’ont plutôt donné envie d’accélérer ! A titre personnel, mais aussi dans mon cadre de travail. Disons qu’il va falloir faire simultanément beaucoup de pédagogie mais aussi ne plus reculer sur ces choses qui commencent à se mettre en place, comme le systématique « étudiant-e-s ».

Tiphaine Martin

Tiphaine Martin enseigne le français en collège à Courtenay dans le Loiret. Elle est aussi chercheuse au Laboratoire Babel de l’Université de Toulon et membre du Comité éditorial Simone de Beauvoir Studies.

« Aucune réaction chez mes collègues, pour l’instant. Mes élèves de 5ème ont plutôt bien réagi, malgré la « bizarrerie » de l’accord de proximité ; certain.e.s 5èmes connaissaient l’accord de proximité, enseigné par leur professeur.se de primaire. J’ai eu un débat avec une de mes classes de 5ème sur l’égalité filles-garçons : des élèves étaient au courant des inégalités salariales, une élève a relevé l’injustice de faire courir aux filles une distance moindre pendant le Cross du collège… Les garçons de 4ème ont réagi avec vivacité : l’égalité filles-garçons oui, mais…. pas dans la langue et surtout aucun abandon de cette si belle règle sexiste du « masculin l’emporte que le féminin ». Quelques filles de 4ème m’ont posé la question sur l’utilité de l’écriture inclusive.

Ces réactions m’encouragent à continuer à me « battre » pour une écriture et un langage non-sexiste ; je ne lâche rien. Je suis contente des réactions de certain.e.s de mes élèves, qui semblent plus ouvert.e.s au féminisme que ma génération et plus au fait des inégalités femmes-hommes, par exemple (j’ai 33 ans). Je suis consciente que l’inscription dans les programmes officiels et dans les manuels de l’écriture inclusive sera peut-être longue, malgré la loi de 1901 sur l’accord de proximité. Le combat continue ! »

Malika Abdesslem

Malika Abdesslem est professeure au Lycée Jean Rostand de Strasbourg. « Je fais partie des signataires du manifeste contre la règle de grammaire scélérate du masculin qui l’emporte sur le féminin et suite à cela, les réactions ont été, comme l’avait prédit Eliane Viennot, très nombreuses. D’abord assez vite, le lendemain de la parution du manifeste, j’ai été contactée par les journalistes du JT 19/20 de France 3 Alsace et j’ai été invitée à m’exprimer sur le sujet en direct dans le 19/20 du vendredi 10 novembre. J’ai été très bien accueillie par toute l’équipe, de la maquilleuse en passant par la rédactrice en chef. J’ai juste dû recadrer les questions afin de ne pas me laisser entraîner par le sujet clivant de l’écriture inclusive et de son point milieu ou médian, je ne sais même pas comment l’appeler. Suite à ce passage médiatique, de nombreux collègues ont réagi plutôt très favorablement et m’ont même encouragée à placarder le manifeste sur notre tableau d’information en salle des profs. »

Béatrice Alonso

Béatrice Alonso enseigne le français au lycée Pablo Picasso de Perpignan. Elle est par ailleurs chercheuse affiliée à l’Axe Texte du CRESEM de l4UPVD (Via Domitia Perpignan). « Utilisant depuis longtemps cette dévirilisation de la langue française et militant en classe auprès des élèves et de mes collègues pour l’écriture inclusive, je n’ai pas eu de réactions particulières à cet engagement. Mes élèves comme leurs parents ou ma hiérarchie savent très bien que j’utilise l’écriture inclusive depuis longtemps et pour cetainEs se sont mis à l’utiliser. J’ai en revanche un peu de mal avec certains collègues hommes qui ne tolèrent pas son utilisation dans les copies de mes élèves qu’il leur arrive de corriger : une communication officielle avant le bac devrait être faite sur ce point de la part de nos IPR pour que les choses soient claires. Sinon, la « vulgarisation » faite par certains médias invitent d’autres personnes (collègues principalement) à n’y voir là qu’une tocade « féministe » (en général de la part de personnes qui considèrent que ce mot, « féministe » équivaut à « hystériques » et est très péjoratif). Lorsqu’on discute avec eux/elles, la plupart reconnaissent la « virilisation » de la langue… et réfléchissent à leur pratique, mais très vite ils/elles ont l’impression que c’est trop difficile à mettre en œuvre.

Ces réactions ont renforcé ma détermination. Je dois rédiger cette année un mémoire professionnel et je compte bien y soutenir l’écriture inclusive que j’utilise par ailleurs en communication universitaire. Cela m’a aussi amené à faire le tri parmi mes amiEs. »

Karine Bertrand

Karine Bertrand enseigne au Lycée polyvalent Ella Fitzgerald à St-Romain-en-dans l’académie de Grenoble. « Diplômée d’un master2 d’études de genre, référente égalité dans mon établissement, je pratique l’écriture inclusive dans mes cours et dans les courriers à mes supérieur-e-s administratif-e-s et pédagogiques depuis quelques années déjà. Aucune remarque désagréable ne m’a jamais été faite à ce propos, il arrive même que le personnel de direction de mon lycée utilise également cette écriture non-discriminante dans ses courriels internes. J’ai le sentiment d’avoir participé à ma petite échelle à ce que certain-e-s bougent sur cette question, celle de l’écriture et celle qui l’a précédée : une réflexion sur l’égalité filles-garçons, femmes-hommes. L’égalité est un combat qui demande de la constance, de la liberté d’esprit et une très grande énergie mais qui sait se montrer gratifiant. Les discussions autour de l’écriture constituent à mes yeux une avancée en soi. »

Nathalie Couzon

Nathalie Couzon enseigne le français au secondaire à Québec et est co-fondatrice du Rendez-vous des écoles francophones en réseau (REFER). « Parmi les collègues, plusieurs ont embarqué en acceptant de signer la pétition que j’avais déposée sur la page Facebook des enseignants de français. Je ne suis donc plus la seule signataire au Québec ! À la parution de l’article dans Slate, j’ai été contactée par Bernard Drainville du 98,5, une radio de Montréal pour expliquer ce qu’était la règle de proximité. Les commentaires qui ont suivi mon intervention sont affligeants d’ignorance et montrent à quel point les gens ne comprennent rien..

Ces réactions n’ont absolument pas modifié ma détermination. Demain si c’était à refaire, je prendrais la même décision. Je me suis rendue compte en consultant la liste des 314 que j’étais la seule signataire « québécoise » et je suis heureuse de pouvoir diffuser dans mon réseau francophone en dehors de la métropole tout ce qui concerne ce dossier. Il n’y a rien de compliqué dans l’application de cette règle : elle n’est ni mortelle ni dangereuse. Bien au contraire, elle vient rétablir un juste équilibre. »

Amandine Daumas

Amandine Daumas est professeure de Lettres et Français Langue Étrangère en lycée professionnel à Toulouse. « Depuis que j’exerce ce métier, je travaille beaucoup avec mes élèves sur les questions de sexisme, les rapports de domination et les possibilités de faire changer les choses (notamment en passant par la littérature et la langue, révélatrices de notre rapport au monde et puissants outils d’expression). J’utilise l’écriture inclusive en classe en expliquant bien à chaque rentrée le but de cette démarche et, les élèves, bien qu’illes l’emploient très peu, ont toujours réagi de manière très positive. Je n’appliquais pas la règle de proximité avant la publication du manifeste : étant beaucoup plus logique et moins arbitraire, elle semble parfaitement convenir aux élèves les plus en difficulté. En effet, illes peuvent à présent mettre du sens derrière un fait linguistique complexe et souvent mal compris. Je n’ai pour l’instant eu aucun retour des parents, et je ne pense pas en avoir car en lycée professionnel illes restent plutôt en retrait de la scolarité de leurs enfants.

Quant à mes collègues, illes ont entendu parler du manifeste par les médias, parfois relayé de manière très simpliste, et m’ont questionnée sur l’intérêt de cet engagement, qu’illes jugent trop difficile à mettre en place et/ou sans importance. Après argumentaire, certaines (uniquement des femmes) sont revenues sur leur positionnement de départ, mais ne souhaitent pas, pour le moment, changer leurs habitudes. Je suis en train de préparer une émission radio avec l’une de mes classes sur la publication du manifeste et nous sommes en train de récolter des témoignages au sein de l’établissement (élèves, enseignants, personnels d’encadrement …).

Pour finir, une journaliste m’a contactée : elle semblait plutôt en faveur de notre démarche, mais elle a simplifié, voire déformé mes propos par manque de compréhension et/ou d’information sur le sujet.

Je suis déterminée plus que jamais à continuer mon engagement vis à vis du manifeste, et de toutes les luttes féministes actuelles. En tant qu’enseignante, il me semble essentiel d’aborder ces sujets en classe pour amener une réflexion des élèves sur une remise en question profonde de la société patriarcale dans laquelle nous vivons et des rapports de domination en tout genre. »

Thomas Guyard

Thomas Guyard enseigne le français au lycée Léonard de Vinci à Melun. « Le manifeste a provoqué (hélas) peu de réactions autour de moi. Seules mes Terminales L étaient très enthousiastes. Un journaliste de TF1 m’a téléphoné et semblait très inquiet pour moi : il craignait de lourdes sanctions de l’éducation nationale… c’était en tout cas l’angle de son papier (dont je n’ai pas de nouvelles). Je l’ai rassuré en lui expliquant qu’au lycée notre mission était précisément de permettre un recul critique sur la langue etc. Sur les réseaux, outre les réactions des trolls réactionnaires, j’ai eu le droit à quelques critiques sur ma gauche : il y a d’autres combats plus urgents. Mon engagement syndical et politique m’a permis d’expliquer que je menais aussi ces autres combats. La réaction de notre ministre reste vague : condamne-t-il l’écriture inclusive, l’accord de proximité, les deux ? Les 280 caractères accordés par Twitter devraient sans doute permettre une réponse plus précise ! Son tweet autoritaire « il n’y a qu’une langue, etc. » ne me semble vraiment pas à la hauteur des enjeux mais peut-être a-t-il communiqué autrement à ce sujet ? »

Agnès Constant

Agnès Constant est professeure de lettres au Collège International de Noisy-le-Grand.

« La réaction de mes collègues a été positive, voire favorable à ce manifeste. Certains ont signé la pétition ou la soutiennent plus timidement. Les amis à qui j’en ai parlé, professeurs ou non, m’ont dit qu’ils comprenaient mais que ce n’était pas le plus important et qu’il n’y avait pas d’urgence. L’urgence est selon eux de résoudre le problème de la violence et des agressions sexuelles. Ils comprennent cependant, en faisant des raccourcis un peu rapides, que l’un et l’autre peuvent être étroitement liés. D’autres amis, parmi mes collègues ont évoqué l’argument du neutre et du latin : le masculin ne serait pas vraiment masculin. Ceux-là posent le problème de la didactique et s’interrogent sur notre façon d’enseigner les accords. »

Laurence Rosier

Laurence Rosier est professeure de linguistique à l’Université libre de Bruxelles en Belgique. « La Belgique est plutôt à la pointe pour les réformes de langue, mais sur ce sujet-là il y a division des linguistes ou silence. Mes collègues sont divisés, mais mon université ULB a adopté une charte pour un langage administratif allant vers la neutralisation du genre (en ligne). Les étudiant.e.s sont plutôt favorables. J’ai eu droit à des interviews sur le manifeste : je suis présentée comme la linguiste « pour ». Je bénéficie d’une tribune suite notamment à une exposition organisée à Paris sur l’insulte sexiste intitulée « Salope et autres noms d’oiselles » qui a fait un buzz médiatique et un plein de visiteur.e.s. »

Témoignages recueillis par Jean-Michel Le Baut

Le dossier du Café :

La pétition de soutien